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La thèse en version intégrale - Fondation FARM

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institutionnels burkinabè liés au domaine de l’information professionnelle agricole dans le<br />

pays. Tout d’abord, j’ai insisté sur le fait que les ori<strong>en</strong>tations dégagées de mes observations<br />

de terrain devai<strong>en</strong>t être comprises comme des indices, et non pas comme des règles ou des<br />

t<strong>en</strong>dances générales 170 . Les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts rassemblés donn<strong>en</strong>t une idée de l’utilisation des<br />

TIC et des <strong>en</strong>jeux de leur appropriation par les acteurs du monde agricole burkinabè à un<br />

instant donné. L’évolution de l’accès et de l’appropriation des TIC étant toujours <strong>en</strong> cours, ces<br />

r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts rest<strong>en</strong>t spécifiques à la région de la Boucle du Mouhoun et à la période de<br />

mon séjour de terrain, à savoir le deuxième semestre de 2009.<br />

Cela dit, il a <strong>en</strong> effet été possible de dégager de mes échanges sur le terrain quelques<br />

ori<strong>en</strong>tations sur les aspects socioculturels liés au processus d’appropriation des TIC par les<br />

agriculteurs de la Boucle du Mouhoun, ainsi que des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur le contexte<br />

institutionnel de l’information professionnelle agricole au Burkina Faso. A propos de ce<br />

dernier, j’ai mis <strong>en</strong> avant l’importance accrue de l’information professionnelle agricole au<br />

Burkina Faso après les reformes structurelles des années 1980 et la création depuis lors d’un<br />

<strong>en</strong>semble de services d’informations agricoles, aussi bi<strong>en</strong> publics que privés. J’ai néanmoins<br />

souligné la mauvaise coordination de ces initiatives et le fait qu’elles laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />

beaucoup à désirer <strong>en</strong> termes de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t professionnel 171 . J’ai donc attiré l’att<strong>en</strong>tion<br />

sur une des stratégies les plus courantes pour contourner cette situation de mauvaise<br />

information professionnelle au Burkina Faso : l’utilisation du téléphone portable pour la mise<br />

<strong>en</strong> contact direct <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts acteurs professionnels du domaine agricole. Cela a<br />

permis la recherche d’informations directem<strong>en</strong>t à la source et la création d’un réseau qui<br />

s’auto-informe, court-circuitant les informations officielles publiées par les différ<strong>en</strong>ts SIM.<br />

Enfin, j’ai souligné que, actuellem<strong>en</strong>t, les agriculteurs de base ne sembl<strong>en</strong>t tirer profit des SIM<br />

qu’indirectem<strong>en</strong>t, à travers des organisations paysannes auxquelles ils sont, parfois,<br />

rattachés. Cela met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’importance des organisations paysannes dans<br />

l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t du processus de professionnalisation de l’agriculture burkinabè, qui ne peut<br />

pas avoir lieu sans une gestion adéquate de l’information.<br />

En ce qui concerne les échanges avec les agriculteurs de la Boucle du Mouhoun, j’ai approché<br />

les questions de la construction des usages des TIC et l’empreinte sociale de ces technologies<br />

par des approximations successives : d’abord <strong>en</strong> essayant de compr<strong>en</strong>dre les bases de<br />

l’organisation de la vie sociale, puis les dynamiques communicationnelles locales et,<br />

seulem<strong>en</strong>t dans un troisième temps, des questions liées aux formes d’usage, aux conditions<br />

socioculturelles d’usage et à l’empreinte sociale des TIC 172 .<br />

170 N’ayant pas vocation à alim<strong>en</strong>ter un modèle quelconque, ces ori<strong>en</strong>tations sont simplem<strong>en</strong>t des acquis d’expéri<strong>en</strong>ce<br />

qui, pour être utiles, doiv<strong>en</strong>t être contrastées par rapport aux spécificités de chaque circonstance nouvelle, r<strong>en</strong>dant sa<br />

compréh<strong>en</strong>sion peut-être plus facile mais pas pour autant automatique. Encore une fois, ce qui compte c’est<br />

l’ouverture d’esprit et l’attitude humble face à la préval<strong>en</strong>ce de l’incertitude dans l’avènem<strong>en</strong>t de tout phénomène<br />

social.<br />

171 Des délais importants <strong>en</strong>tre la collecte et la diffusion des informations r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les informations souv<strong>en</strong>t inutilisables<br />

dans le contexte professionnel ; les informations disponibles sont incomplètes et souv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tées sous une forme<br />

inadéquate à l’exploitation par les acteurs du terrain.<br />

172 Dans le chapitre six, j’ai abordé ces sujets à partir des avis et des attitudes de mes interlocuteurs, repérés p<strong>en</strong>dant<br />

nos conversations. Je les ai formellem<strong>en</strong>t cités à chaque fois <strong>en</strong> vue de rappeler le caractère spécifique des<br />

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