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La thèse en version intégrale - Fondation FARM

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« On a les prix mais pas les quantités », ni, d’ailleurs, les <strong>en</strong>droits où les quantités <strong>en</strong> question<br />

sont disponibles. Même les informations qui pass<strong>en</strong>t à la radio sont souv<strong>en</strong>t trop limitées,<br />

partielles, ce qui les r<strong>en</strong>drait inutilisables dans le contexte professionnel. « Qui déti<strong>en</strong>t quelle<br />

quantité Qui veut acheter à quel prix ». Voici des questions importantes pour les<br />

producteurs et les commerçants auxquelles on ne trouve pas de réponse aisée actuellem<strong>en</strong>t<br />

au Burkina Faso. A la radio, mais aussi souv<strong>en</strong>t dans les journaux, les informations sont<br />

prés<strong>en</strong>tées de façon résumée, et on ne connaît pas le temps de recueil et de traitem<strong>en</strong>t des<br />

informations avant la publication : il se peut donc que les informations soi<strong>en</strong>t déjà périmées<br />

au mom<strong>en</strong>t de leur diffusion. Par ailleurs, contacter celui qui a diffusé l’information est<br />

souv<strong>en</strong>t tâche difficile, et donc la vérification de la fiabilité de la source reste aussi<br />

impraticable. Brigitte <strong>La</strong>bbe, administratrice régionale d’achats du Programme Alim<strong>en</strong>taire<br />

Mondial (PAM), cite, elle aussi, le problème de fiabilité des informations mises à disposition<br />

par les diverses systèmes d’information au Burkina Faso, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> raison d’un<br />

problème de gestion des sources.<br />

De plus, l’Etat n’arrive pas à mesurer ni le flux de céréales <strong>en</strong>tre régions, ni la vrai disponibilité<br />

dans chaque région, et ainsi les estimations pour l’analyse de la sécurité alim<strong>en</strong>taire sont trop<br />

approximatives. Parfois l’Etat annonce, par exemple, un excédant de céréales. Mais où est-il<br />

disponible Qui le déti<strong>en</strong>t Le mécanisme pour le recueil et le traitem<strong>en</strong>t des informations<br />

nécessaires pour cette prévision, avec la célérité nécessaire pour suivre <strong>en</strong> temps réel les<br />

évolutions du marché, n’existe simplem<strong>en</strong>t pas. Le résultat est une situation où il est difficile<br />

de bâtir des considérations de moy<strong>en</strong> ou long terme, car il n’y a pas de prospective sérieuse<br />

et fiable sur laquelle baser les analyses. Dans les détails, le décalage <strong>en</strong>tre les informations<br />

disponibles et les contraintes réelles de la prise de décision commerciale par un agriculteur<br />

ou un commerçant r<strong>en</strong>d plausible l’hypo<strong>thèse</strong> que les informations diffusées dans les radios,<br />

ou même dans les circulaires du gouvernem<strong>en</strong>t, servirai<strong>en</strong>t plus à une manipulation politique<br />

qu’à un vrai r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t professionnel.<br />

6.1.2.3 Le téléphone portable et la mise <strong>en</strong> contact directe <strong>en</strong>tre acteurs<br />

Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que les acteurs de terrain cherch<strong>en</strong>t des façons<br />

alternatives de s’informer. Une des stratégies les plus courantes pour contourner cette<br />

situation de mauvaise information professionnelle au Burkina Faso fait appel au téléphone<br />

portable. Les systèmes de communication ordinairem<strong>en</strong>t appelés « flotte », qui permett<strong>en</strong>t<br />

des communications illimités <strong>en</strong>tre un nombre donné d’appareils contre le paiem<strong>en</strong>t<br />

d’abonnem<strong>en</strong>ts fixes par numéro téléphonique, sont très fréqu<strong>en</strong>ts dans les organisations<br />

professionnelles. Le CICB, par exemple, a été, sinon la première, l’une des premières<br />

institutions burkinabè à établir une flotte, à la fin de 2004. Depuis lors, plusieurs institutions<br />

liées à la filière céréales ont adhéré à la flotte du CICB – c’est le cas, notamm<strong>en</strong>t, de l’UGCPA-<br />

BM. Ces autres institutions sont principalem<strong>en</strong>t intéressées à faciliter leur communication<br />

interne. Néanmoins, souv<strong>en</strong>t, la communication inter-institutionnelle est aussi r<strong>en</strong>forcée.<br />

Comme le CICB regroupe tous les acteurs de la filière céréalière – depuis les producteurs<br />

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