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La thèse en version intégrale - Fondation FARM

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de la technologie) ; et b) des évaluations sur le processus de changem<strong>en</strong>t à moy<strong>en</strong>-long terme<br />

(des évaluations des t<strong>en</strong>dances, <strong>en</strong> parallèle d’appréciations instantanées de l’impact à un<br />

instant donné). » (SOUTER et al. 2005, p.28).<br />

Dans un rapport pour la <strong>Fondation</strong> Rockefeller publié <strong>en</strong> 2001, Alfonso Gumucio Dagron est<br />

particulièrem<strong>en</strong>t critique du rôle des bailleurs de fonds internationaux, de leur fixation sur<br />

l’approche projet, et, <strong>en</strong> particulier, de la poursuite de résultats à grande échelle et à court<br />

terme. Selon lui cela mettrait <strong>en</strong> péril la durabilité des initiatives au-delà du souti<strong>en</strong> financier<br />

extérieur : « Les exig<strong>en</strong>ces de prouver la "réussite" dans le court terme (le "syndrome du<br />

rapport annuel") ou la mesure d’un projet dans le nombre de bénéficiaires (le plus grand le<br />

nombre de bénéficiaires, le mieux), tout <strong>en</strong> excluant les aspects qualitatifs et des avantages à<br />

long terme, ont conduit à des projets qui ne sont des "réussites" que p<strong>en</strong>dant que les<br />

financem<strong>en</strong>ts extérieurs sont disponibles. […] <strong>La</strong> communauté internationale des bailleurs de<br />

fonds est <strong>en</strong>core rétic<strong>en</strong>te à reconnaître les 30 ou 40 ans d’échecs et les millions gaspillés à<br />

cause des programmes macros mal planifiés. <strong>La</strong> volonté d’aller vite, pour voir des résultats à<br />

court terme, et d’ét<strong>en</strong>dre la couverture à un grand nombre de personnes a donné des mauvais<br />

résultats. » (DRAGON 2001, p.10). Alfonso Dragon suggère que, dans un cadre plus<br />

raisonnable pour le développem<strong>en</strong>t, la question d’échelle aurait à voir avec le fait d’établir<br />

des liaisons <strong>en</strong>tre des communautés avec des problèmes semblables et de faciliter les<br />

échanges, au lieu de multiplier des modèles qui se heurt<strong>en</strong>t à la culture et la tradition : « Le<br />

niveau "macro" est souv<strong>en</strong>t un piège dans un monde très divers <strong>en</strong> cultures et riche <strong>en</strong><br />

différ<strong>en</strong>ces. » (DRAGON 2001, p.10). Selon l’auteur, passer à la grande échelle n’est pas<br />

toujours la bonne solution à long terme car les modèles de masse ne peuv<strong>en</strong>t pas remplacer<br />

le réseautage asc<strong>en</strong>dant (DRAGON 2001, p.10). Cette dynamique asc<strong>en</strong>dante 52 créerait de la<br />

valeur tout <strong>en</strong> r<strong>en</strong>forçant le processus d’appropriation des initiatives par les locaux, <strong>en</strong>core<br />

une fois fondam<strong>en</strong>tal pour la durabilité de ces initiatives.<br />

2.3.3.6 Rapports sociaux de pouvoir<br />

Selon François Ossama, « les sociétés africaines ont probablem<strong>en</strong>t plus vite que d’autres<br />

réalisé que l’information est le pouvoir, tant la connaissance est initiatique et généralem<strong>en</strong>t<br />

transmise dans les cercles d’initiés » (OSSAMA 2001 cité dans P. MASSE 2002, p.12).<br />

L’<strong>en</strong>racinem<strong>en</strong>t socioculturel à la fois de l’oralité et de l’association <strong>en</strong>tre l’information et le<br />

pouvoir expliquerait, toujours selon Ossama, le fait que le processus d’acquisition de la<br />

connaissance <strong>en</strong> Afrique est plus complexe et l’ét<strong>en</strong>due de sa diffusion plus faible qu’ailleurs<br />

dans le monde : « Le mode d’organisation et de vie de la société [africaine] ne favorise pas<br />

une diffusion ét<strong>en</strong>due de la connaissance. » (OSSAMA 2001 cité dans P. MASSE 2002, p.12).<br />

Ayant comme base cette compréh<strong>en</strong>sion culturelle des réalités africaines <strong>en</strong> particulier, il est<br />

évid<strong>en</strong>t que l’utilisation des TIC, des outils s<strong>en</strong>sés faciliter la communication <strong>en</strong>tre les<br />

utilisateurs – ce qui peut se traduire par une augm<strong>en</strong>tation de la transpar<strong>en</strong>ce des échanges –<br />

, peut soulever des <strong>en</strong>jeux de pouvoir importants.<br />

52 En anglais ces approches sont souv<strong>en</strong>t appelés « bottom-up ».<br />

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