La thèse en version intégrale - Fondation FARM
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l’Information : économie, société et culture » 23 , il démontre de façon assez convaincante que<br />
les réc<strong>en</strong>ts changem<strong>en</strong>ts technologiques ont eu des répercussions profondes sur la<br />
configuration et le fonctionnem<strong>en</strong>t des sociétés, des économies et des cultures, à un tel point<br />
qu’il serait légitime de parler d’une nouvelle ère. D’autres chercheurs, comme Tim Unwin and<br />
David Harvey, considèr<strong>en</strong>t que, même si l’usage des technologies a transformé<br />
considérablem<strong>en</strong>t notre façon de communiquer et de nous informer, il serait exagéré de<br />
parler de « révolution de l’information » (HARVEY 2000). Unwin souligne que la<br />
caractérisation d’un phénomène comme véritablem<strong>en</strong>t révolutionnaire dép<strong>en</strong>d des critères<br />
que l’on utilise dans l’analyse, et de la mesure dans laquelle on est prêt à reconnaître<br />
l’importance des antécéd<strong>en</strong>ts historiques pour son avènem<strong>en</strong>t (UNWIN 2009, p.21) : « Il y a<br />
certainem<strong>en</strong>t des preuves que la plupart des changem<strong>en</strong>ts technologiques associés à l’ère de<br />
l’information ont été introduits bi<strong>en</strong> avant la fin du vingtième siècle. En effet, on peut affirmer<br />
avec une certaine force que la plupart des caractéristiques de la mondialisation et de la<br />
pratique contemporaine du développem<strong>en</strong>t reflèt<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> réalité, la manifestation des vieux<br />
intérêts structurels du capital mondial pour la réduction des coûts de production, <strong>en</strong><br />
particulier les coûts de main d’œuvre, et la maximisation du marché, plutôt que<br />
nécessairem<strong>en</strong>t l’impact révolutionnaire de la technologie de l’information. »<br />
Comme l’indique Alain Kiyindou (KIYINDOU 2009, p.35), avec l’int<strong>en</strong>sification des discussions<br />
internationales – aussi bi<strong>en</strong> au niveau académique qu’institutionnel – à propos de la dite<br />
société de l’information, l’expression originale a progressivem<strong>en</strong>t évolué vers celle de société<br />
de la connaissance. Si une chaîne de concepts a été développée <strong>en</strong> théorie de l’information<br />
pour distinguer les différ<strong>en</strong>tes étapes d’un processus informationnel 24 , dans le domaine des<br />
TIC pour le développem<strong>en</strong>t Unwin rappelle qu’au cœur des distinctions les plus pratiques<br />
<strong>en</strong>tre information et connaissance est la notion que la connaissance nécessite un ordre<br />
supérieur de traitem<strong>en</strong>t humain : elle pourrait ainsi être comprise comme « l’information qui<br />
a été incorporée dans la compréh<strong>en</strong>sion humaine à partir de l’expéri<strong>en</strong>ce et du contexte »<br />
(UNWIN 2009, p.21). <strong>La</strong> préfér<strong>en</strong>ce pour la notion de connaissance dans des expressions<br />
comme « société de la connaissance » (UNESCO 2005) et « économie de la connaissance »<br />
(World Bank Institute 2007) se justifie principalem<strong>en</strong>t par un souci de distinction vis-à-vis<br />
d’une acception trop technologique du terme information : « L’idée de la société de<br />
l’information est fondée sur des avancées technologiques. Le concept de sociétés de la<br />
connaissance <strong>en</strong>globe des dim<strong>en</strong>sions sociales, éthiques et politiques beaucoup plus larges. »<br />
(UNESCO 2005, p.17). Unwin (UNWIN 2009, p.21) souligne que la notion de société de<br />
23 Les premières éditions, <strong>en</strong> anglais, des trois volumes de « L’Ere de l’Information » – « The Rise of The Network<br />
Society », « The Power of Id<strong>en</strong>tity » et « The End of Mill<strong>en</strong>nium » – sont apparues respectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1996, 1997 et<br />
1998.<br />
24 Cette chaîne est particulièrem<strong>en</strong>t riche <strong>en</strong> langue française, <strong>en</strong> particulier dans des analyses propres à l’intellig<strong>en</strong>ce<br />
économique, incluant les données – bruts, atomisés, « des bruits émis » –, les informations – logiquem<strong>en</strong>t coordonnées,<br />
« des signes perçus porteurs de s<strong>en</strong>s » –, les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts – pertinemm<strong>en</strong>t contextualisés –, les savoirs – <strong>en</strong> rapport<br />
avec une pratique, « des stocks d’informations stabilisées » –, les connaissances – intégrées par l’expéri<strong>en</strong>ce, « des<br />
manières, des méthodes, des techniques pour agir » –, l’intellig<strong>en</strong>ce – mise <strong>en</strong> valeur stratégique, « une faculté, une<br />
capacité, une aptitude à compr<strong>en</strong>dre » –, et la communication – « une aptitude à partager » –, selon le niveau de<br />
complexité, d’utilité stratégique et d’implication des acteurs dans la mise <strong>en</strong> valeur des différ<strong>en</strong>ts états informationnels<br />
(G. MASSE & THIBAUT 2000; G. MASSE 2006).<br />
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