Assez souvent, les symptômes sont peu spécifiques et négligés tantpar le patient que son entourage ou le mé<strong>de</strong>cin traitant : anorexie,perte <strong>de</strong> poids, asthénie, constipation, fatigue, anémie, syndromeinf<strong>la</strong>mmatoire… Assez souvent <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> fait partie d’un ensembleenglobant les symptômes <strong>de</strong>s comorbidités (insuffisance cardiaque,respiratoire, rénale, hépatique, séquelles d’AVC, ma<strong>la</strong>dies neurodégénératives)et ceux du cancer et <strong>de</strong> ses conséquences (dénutrition,dépression, fatigue ou encore dyspnée, occlusion, hypertension intracrânienne…).Un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> l’évaluation oncogériatrique est <strong>de</strong>tenter <strong>de</strong> discerner ce qui revient aux comorbidités et ce qui estimputable à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die in<strong>de</strong>x. Une revue <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature (5) regroupant44 étu<strong>de</strong>s et plus <strong>de</strong> 25 000 patients a étudié <strong>la</strong> prévalence <strong>de</strong>s symptômeschez <strong>de</strong>s patients cancéreux non curables. Ce travail décrit37 symptômes présents chez au moins 10 % <strong>de</strong>s patients et 5 symptômesprésents chez plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s patients. La <strong>douleur</strong> figureparmi ceux-ci avec une prévalence générale <strong>de</strong> 71 % au 2 e rang après<strong>la</strong> fatigue, et <strong>de</strong> 45 % (5 e rang) au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières semaines<strong>de</strong> vie. Dans ce travail, l’âge moyen est <strong>de</strong> 64 ans (patients en fin <strong>de</strong>vie) et 65 ans (autres situations).À l’inverse, <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> peut rester longtemps un symptôme isolé etnon rapporté à sa cause, en particulier en cas <strong>de</strong> myélome ou <strong>de</strong> métastaseosseuse, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> banalisation trop fréquente <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong>et/ou d’un certain stoïcisme chez le patient âgé.Chez un patient antérieurement traité pour cancer, <strong>la</strong> réapparition <strong>de</strong><strong>douleur</strong>s doit, en principe, faire évoquer une récidive locale ou l’apparition<strong>de</strong> métastases. Dans ces situations, <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> précè<strong>de</strong>souvent les anomalies objectivables. Depuis peu, grâce au progrès <strong>de</strong>l’imagerie et à <strong>la</strong> complémentarité <strong>de</strong>s techniques, le diagnostic <strong>de</strong>récidive locale ou <strong>de</strong> métastase est fait plus rapi<strong>de</strong>ment, sous réservedu bon usage <strong>de</strong>s investigations. L’intrication <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>s séquel<strong>la</strong>ires,souvent neuropathiques, et <strong>de</strong> signes <strong>de</strong> récidive locale ou <strong>de</strong> complication(infection, ostéonécrose…) est un problème fréquent, notammenten carcinologie cervico-faciale. La surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s patients avecséquelles doit s’adapter au contexte et il s’agit <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong> justemesure entre « le trop et le trop peu » d’investigations ; dans ces cas, lerecours aux compétences en psycho-oncologie peut être utile…Conformément aux recommandations du « P<strong>la</strong>n Cancer », ces situationssont à discuter, en principe, en réunion <strong>de</strong> concertation pluridisciplinaire.LA <strong>DOULEUR</strong> EN ONCOGÉRIATRIE115
◗ Douleurs liées aux différents traitements du cancerLA <strong>DOULEUR</strong> EN ONCOGÉRIATRIEBien connues et redoutées, les <strong>douleur</strong>s liées aux différents traitementsdu cancer sont une étiologie fréquente. On peut considérerque <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s schémas thérapeutiques comportent, en plus <strong>de</strong>symptômes redoutés comme les nausées, vomissements, les atteintesà l’intégrité corporelle, une part plus ou moins évitable <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>.Contrairement à un préjugé courant, le patient âgé est particulièrementaffecté par l’atteinte à l’intégrité corporelle qui peut être source<strong>de</strong> détresse, voire <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> soins. De même, <strong>la</strong> réalisation d’actesinvasifs (son<strong>de</strong>s, ponctions, biopsies, soins <strong>de</strong> stomies, cathéters, aspirationcontinue…) est douloureuse et redoutée.Les décisions doivent être précédées d’un questionnement techniqueet éthique pluridisciplinaire et pluriprofessionnel qui aboutira à un filconducteur : que voulons nous faire ? pour qui ? avec quel objectifthérapeutique ? Objectif d’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie avecprépondérance <strong>de</strong>s soins <strong>de</strong> support chez les plus vulnérables lors <strong>de</strong>traitements oncologiques spécifiques adaptés, ou objectif d’amélioration<strong>de</strong> <strong>la</strong> survie avec prépondérance <strong>de</strong>s traitements spécifiqueschez les plus vali<strong>de</strong>s (fit <strong>de</strong>s anglosaxons) ?Le P<strong>la</strong>n Cancer recomman<strong>de</strong> un p<strong>la</strong>n personnalisé <strong>de</strong> soins et d’ai<strong>de</strong>s(P.P.S.) qui est proposé au moment <strong>de</strong> l’annonce <strong>de</strong> cancer et lors <strong>de</strong>smoments importants <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Quelles que soient les décisionsretenues dans le respect du principe d’autonomie du patient, lecontrôle <strong>de</strong>s symptômes en général et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> en particulierdoit être, à chaque étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en charge, un objectif prioritaired’autant qu’il est le plus souvent réalisable. Ainsi, le recours possibleaux soins <strong>de</strong> support, et notamment aux équipes <strong>douleur</strong>, doit êtreindiqué dans le P.P.S.Douleurs compliquant les actes chirurgicauxLa <strong>douleur</strong> aiguë post-opératoire ne présente pas <strong>de</strong> particu<strong>la</strong>rités chezle patient âgé, sauf d’éventuelles difficultés pour l’utilisation <strong>de</strong> dispositifs<strong>de</strong> type PCA en cas <strong>de</strong> troubles cognitifs. Il faut noter <strong>la</strong> fréquence<strong>de</strong>s confusions post-opératoires (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>lirium postopératoireen chirurgie digestive) et <strong>la</strong> reprise moins rapi<strong>de</strong> du transitintestinal avec <strong>de</strong>s conséquences à type d’inconfort et <strong>de</strong> <strong>douleur</strong>sabdominales… Des mesures préventives et <strong>de</strong>s protocoles spécifiquesà <strong>la</strong> chirurgie oncogériatrique sont à rechercher.116
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