et le déficit fonctionnel fait partie du traitement <strong>de</strong>s <strong>douleur</strong>smusculo-squelettiques d’origine dégénérative ou traumatique intriquéesaux <strong>douleur</strong>s du cancer et prenant parfois le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> <strong>la</strong>scène… L’avis d’un spécialiste <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine physique et rééducativeest précieux dans ces cas pour orienter le patient vers <strong>la</strong> physiothérapie,<strong>la</strong> kinésithérapie, l’ergothérapie…◗ Spécificités <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s antalgiqueschez le patient âgéL’utilisation <strong>de</strong>s antalgiques repose toujours sur les principales règles<strong>de</strong> l’OMS pour les <strong>douleur</strong>s nociceptives. D’autres documents actualisentet complètent ces recommandations (8) . La disponibilité <strong>de</strong>nouvelles molécules et <strong>de</strong> formes galéniques adaptées à différentessituations, le recours pour <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> neuropathique à <strong>de</strong>s associations<strong>de</strong> co-antalgiques et <strong>de</strong> molécules synergiques (sur le modèle <strong>de</strong>l’analgésie multimodale post-opératoire) nécessitent <strong>de</strong> bonnesconnaissances pharmacologiques, condition nécessaire au sou<strong>la</strong>gementefficace avec <strong>de</strong>s effets indésirables « acceptables » <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s<strong>douleur</strong>s liées au cancer. Cette exigence <strong>de</strong> succès thérapeutique estrevue à <strong>la</strong> baisse chez les patients les plus fragiles (« old-old », polypathologiquesdécompensés…) ou encore chez les patients qui présentent<strong>de</strong>s <strong>douleur</strong>s neuropathiques réfractaires ou une souffrancemorale incoercible pouvant favoriser le « glissement ».Le recours aux antalgiques chez les patients âgés nécessite <strong>de</strong> tenircompte <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x thérapeutique étroit les exposant à plus d’interactionsmédicamenteuses et à un risque iatrogène majoré par <strong>la</strong> dénutrition,les troubles cognitifs, l’insuffisance <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s fonctions. Siune surveil<strong>la</strong>nce adaptée est mise en œuvre, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s antalgiquessont utilisables chez le patient âgé. En oncogériatrie, pour <strong>de</strong>stableaux douloureux subaigus, prolongés et <strong>de</strong> causes intriquées, lesantalgiques <strong>de</strong> palier 1 (paracétamol, nefopam, AINS) sont souventinsuffisants. De même, le recours aux opioï<strong>de</strong>s faibles peut donner<strong>de</strong>s résultats incomplets et peu satisfaisants du fait d’un effet p<strong>la</strong>fondrapi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l’association fixe avec le paracétamol, <strong>de</strong>s effets indésirablesfréquents du tramadol (12) chez le sujet fragile.Pour toutes ces raisons, il peut être préférable <strong>de</strong> proposer « sans tropattendre » une titration par un opioï<strong>de</strong> fort en expliquant cettedécision au patient. Il peut être utile <strong>de</strong> lui rappeler, ainsi qu’auxLA <strong>DOULEUR</strong> EN ONCOGÉRIATRIE125
LA <strong>DOULEUR</strong> EN ONCOGÉRIATRIEaidants, que <strong>la</strong> morphine est indiquée et choisie en fonction <strong>de</strong> l’intensité<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> et non réservée aux sta<strong>de</strong>s évolués <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>dieou à <strong>la</strong> phase agonique, qu’il n’y a pas <strong>de</strong> posologie maximale avec cesmolécules et que <strong>la</strong> « bonne dose » est celle qui sou<strong>la</strong>ge correctement.Parfois, il est utile <strong>de</strong> repérer <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> stoïcisme ou <strong>de</strong> dolorismechez les plus âgés et <strong>de</strong> les évoquer lors <strong>de</strong> l’entretien sansdéroger au principe intangible <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> l’autonomie.Un principe est essentiel pour l’instauration du traitement par opioï<strong>de</strong>schez <strong>la</strong> personne âgée : débuter par <strong>de</strong> très faibles posologies etaugmenter très progressivement, : « start low and go slow… ». Enpratique, en cas <strong>de</strong> fragilité patente, <strong>la</strong> posologie initiale est <strong>la</strong> moitié,voire le quart, <strong>de</strong> <strong>la</strong> posologie <strong>de</strong> l’adulte soit 5 mg, parfois seulement2,5 mg <strong>de</strong> morphine/4 h (réalisable avec les gouttes <strong>de</strong> morphine à1,25 mg/goutte) permettant une titration très progressive en quelquesjours. Dans ces cas, le recours aux formes à libération prolongée n’estpas systématique au terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> titration. Cette façon <strong>de</strong>faire nécessite patience, consignes précises, évaluations itératives etcol<strong>la</strong>boration du patient. À condition <strong>de</strong> respecter ces quelques règlessimples, associées à <strong>la</strong> prévention systématique <strong>de</strong>s effets indésirables(antiémétiques <strong>la</strong> première semaine, <strong>la</strong>xatifs adaptés pendant <strong>la</strong> duréedu traitement), à <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce clinique quotidienne lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> titration(transit intestinal, vigi<strong>la</strong>nce et fonctions supérieures, hydratation suffisante,fréquence respiratoire…), il est possible d’instaurer un traitementpar opioï<strong>de</strong>s forts avec un bon rapport bénéfice/risque chez <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s patients, même très fragiles.Chez un patient équilibré par antalgiques per os (éventuellementtrans<strong>de</strong>rmique), lorsque l’efficacité antalgique n’est plus optimale, ilest préconisé <strong>de</strong> réaliser une rotation <strong>de</strong> voie d’administration. Lesvoies parentérales (IV ou SC) sont choisies en respectant les règlesd’équianalgésie (13) . Le recours à une administration IV autocontrôléepar un dispositif <strong>de</strong> type PCA est possible chez le patientâgé, y compris à domicile. Des recommandations comportant leprincipe d’utilisation et les contre-indications sont émises par <strong>la</strong>Société française d’accompagnement et <strong>de</strong> soins palliatifs (11) .Le choix d’une molécule parmi les quelques produits disponibles enFrance reste assez restreint chez le patient âgé fragile. La morphine,utilisable par voie orale ou parentérale éventuellement intra-thécale,reste l’étalon. L’oxycodone est une alternative par voie orale, ouparentérale. Ce produit bien maniable semble présenter moins126
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