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DOULEUR ET PERSONNE ÂGÉE - Institut upsa de la douleur

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souvent accompagnée <strong>de</strong> troubles du sommeil, <strong>de</strong> fatigue et <strong>de</strong> diverssymptômes d’ordre neurovégétatif (14, 27) . Il est généralement estiméque jusqu’à <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s états dépressifs <strong>de</strong>s personnes âgées semanifestent par une symptomatologie physique, menant à <strong>de</strong>s consultationsparfois répétées auprès <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> famille.Cette mise à l’écart <strong>de</strong>s dimensions psychologiques est égalementmarquée par le fait que les personnes âgées attribuent majoritairementleur symptomatologie douloureuse à <strong>de</strong>s causes somatiques etqu’elles sont moins enclines que les adultes jeunes à envisager <strong>la</strong>possibilité <strong>de</strong> conséquences psychologiques à leurs <strong>douleur</strong>s (22, 30) .Étant donné leur importance, nous examinerons <strong>de</strong> plus près cesparticu<strong>la</strong>rités.CANAL D’ATTRIBUTION CORPORELOU SOMATISATION ?La tendance à privilégier le canal d’expression somatique <strong>de</strong> <strong>la</strong>dépression a été attribuée au contrôle et à l’émoussement émotionnelsobservés chez les personnes âgées. Celles-ci ten<strong>de</strong>nt à exprimermoins d’émotions négatives et <strong>de</strong> souffrance affective. En plus d’unpossible effet <strong>de</strong> cohorte, il a été postulé que le retrait émotionnelconstaté pourrait représenter une défense contre <strong>la</strong> vulnérabilitéressentie ou encore une “immunisation émotionnelle” (31) .Par ailleurs, le fait <strong>de</strong> privilégier un canal d’expression somatiquecorrespond d’assez près à « <strong>la</strong> présentation d’une souffrance intrapsychiqueou psycho-sociale dans un <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> p<strong>la</strong>inte corporelle »correspondant à <strong>la</strong> définition du “processus <strong>de</strong> somatisation” (32) . Estc<strong>la</strong>ssiquement associée à <strong>la</strong> somatisation, <strong>la</strong> notion d’alexithymie,c’est-à-dire une difficulté à i<strong>de</strong>ntifier et à nommer les émotions (33) .Curieusement, alors que cette manière d’exprimer son vécu correspondà une observation courante en pratique gériatrique et qu’ellefait l’objet <strong>de</strong> nombreuses discussions dans le champ psychosomatique(34, 35) , ni l’alexithymie ni <strong>la</strong> somatisation n’ont fait jusqu’ici l’objetd’étu<strong>de</strong>s d’envergure en gériatrie (22, 36) .En plus <strong>de</strong> l’intrication quasi systématique avec <strong>de</strong>s pathologies somatiques,l’une <strong>de</strong>s explications en est sans doute que, chez lespersonnes âgées, les mécanismes <strong>de</strong> répression <strong>de</strong> l’affect et le fait <strong>de</strong>privilégier le perceptif au détriment <strong>de</strong> l’affectif sont considérésDIMENSIONS PSYCHOLOGIQUES DE LA <strong>DOULEUR</strong> CHRONIQUE CHEZ LA <strong>PERSONNE</strong> ÂGÉE73

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