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DOULEUR ET PERSONNE ÂGÉE - Institut upsa de la douleur

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<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> plutôt que <strong>de</strong> l’analyse sensori-discriminative élémentaire<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> liée aux aires pariétales primaires (SI et SII) qui nesont concernées ni par le vieillissement normal, ni par l’Alzheimer.La <strong>douleur</strong> étant <strong>la</strong> résultante d'une intégration sensorielle etémotionnelle, il est difficile <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> part du « vieillissement nociceptif» et du « vieillissement émotionnel ». À <strong>la</strong> différence d’autressystèmes sensoriels, le sujet a été peu abordé alors que <strong>de</strong>s moyensnouveaux permettraient <strong>de</strong> le faire : par exemple l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s potentielsévoqués nociceptifs et du P<strong>ET</strong>scan en fonction <strong>de</strong> l’âge…Ce désintérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté <strong>de</strong>s algologues* mériterait sansdoute interprétations et commentaires. Aucun argument expérimentaln’autorise à penser que les sujets âgés auraient une plusgran<strong>de</strong> résistance à <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> par perte <strong>de</strong>s capacités perceptivesélémentaires. Les réponses médicamenteuses sont proches <strong>de</strong>s sujetsjeunes, avec plutôt une meilleure sensibilité à <strong>la</strong> morphine, ce quiautorise <strong>de</strong>s doses moindres. L’histoire personnelle et le passé douloureuxne modifient pas nettement les réponses à une <strong>douleur</strong> aiguëexpérimentale. Les <strong>douleur</strong>s chroniques à l’inverse ne peuvent secomprendre qu’en référence au passé qui intervient autant par lesexpériences affectives que nociceptives. Les principales modificationsparaissent liées aux événements traumatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, surtout<strong>de</strong> l’enfance, qui peuvent <strong>la</strong>isser <strong>de</strong>s traces définitives, non seulementpsychologiques mais aussi nociceptives. Cette <strong>douleur</strong>-mémoirestockée dans <strong>de</strong>s champs implicites rejoint d’une certaine façon l’approchepsychanalytique car elle n’est pas accessible à <strong>la</strong> conscienceet au <strong>la</strong>ngage, et pourtant elle peut déterminer <strong>de</strong>s comportementsdouloureux chroniques voire psychopathologiques.La prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> <strong>de</strong>s sujets âgés ne doit donc pasdifférer <strong>de</strong> celle du sujet jeune, si ce n’est, évi<strong>de</strong>mment, dans <strong>la</strong> prise encompte du contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> vieillesse. Les programmes cognitivo-comportementauxsont tout à fait licites, mais avec <strong>de</strong>s adaptations particulièresne serait-ce que pour prendre en compte les modificationscognitives liées à l’âge: <strong>la</strong> PCA illustre <strong>la</strong> nécessité d’une explicationadaptée qui permettra d’obtenir alors <strong>la</strong> même efficacité que chez lejeune. Il est indispensable que le thérapeute s’affranchisse d’idéestoutes faites comme celle d’une moindre sensibilité, d’une perte ducontrôle cognitif ou d’un fatalisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance du sujet âgé. Et ondoit encourager <strong>de</strong>s recherches <strong>de</strong> neurophysiologie, <strong>de</strong> neuropsychologieou d’imagerie pour abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> question dans sa complexité.INTÉGRATION <strong>ET</strong> MÉMOIRE DE LA <strong>DOULEUR</strong> AU COURS DU VIEILLISSEMENT* Par commodité, ce terme <strong>de</strong>venu courant mais discutable est utilisé à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>« mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> » dénomination du DESC “mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>douleur</strong> et mé<strong>de</strong>cinepalliative”.191

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