10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphalePO 263COMORBIDITÉ TROUBLES DE L’HUMEUR-TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ :REVUE DE LA LITTÉRATUREMINIAOUI S., MEZIOU O., KHELIFA E., MERSNI M.,ABOUB H., NACEF F.Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIEDe nombreuses étu<strong>de</strong>s ont démontré le lien qui existe entrecertains troubles <strong>de</strong> la personnalité et les troubles <strong>de</strong>l’humeur.La personnalité, qui est caractérisée par une certaine stabilité,confère à l’individu son Moi singulier, son i<strong>de</strong>ntité.Concernant le trouble unipolaire, il a été rapporté, d’une part,que les personnalités bor<strong>de</strong>rline et histrionique prédisposeraientà <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s dépressifs majeurs, et d’autre part, que50 % <strong>de</strong>s patients ayant présenté au moins un épiso<strong>de</strong>dépressif majeur avaient un trouble <strong>de</strong> la personnalité surl’axe II.Quant aux troubles bipolaires, un patient sur <strong>de</strong>ux aurait untrouble <strong>de</strong> la personnalité associé, avec une prédominance<strong>de</strong> la personnalité bor<strong>de</strong>rline.L’objectif <strong>de</strong> notre travail est d’étudier, au travers d’une revue<strong>de</strong> la littérature, le lien entre les troubles <strong>de</strong> la personnalitéet les troubles <strong>de</strong> l’humeur. Nous nous proposons <strong>de</strong> releverles aspects épidémiologique, clinique et pronostique <strong>de</strong> cettecomorbidité.PO 264PRISE EN CHARGE DU TROUBLEDE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE PARLA THÉRAPIE COGNITIVOCOMPORTEMENTALEMADOUI F.Z.Ehs <strong>de</strong> psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIELe trouble <strong>de</strong> la personnalité bor<strong>de</strong>rline est caractérisé parune instabilité <strong>de</strong> l’humeur, <strong>de</strong>s relations interpersonnelles et<strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> soi-même.Les sujets bor<strong>de</strong>rline, sont décrits comme <strong>de</strong>s êtres impulsifs,tolérants difficilement les affects pénibles et la détresse, etils y répon<strong>de</strong>nt en général et <strong>de</strong> façon récurrente, par <strong>de</strong> larevendication et la colère.Les actes auto ou hétéro agressifs, sont une réponse à cettedifficulté à gérer cette dysphorie <strong>de</strong> l’humeur et le suici<strong>de</strong> engénéral, très violent et impulsif, reste la complication majeure<strong>de</strong> cette pathologie.Les décharges émotionnelles intenses, les attitu<strong>de</strong>s marginaleset provocatrices <strong>de</strong> ces sujets, entre-maillées par unvécu dépressif (sentiment <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>), ont fait rapprocher cesétats, <strong>de</strong> certains troubles particuliers <strong>de</strong> l’humeur, tels queles troubles bipolaires (Akiskal, 1985). On retrouve souvent,dans l’histoire <strong>de</strong> ces patients, un vécu traumatique et <strong>de</strong>shistoires d’abus et <strong>de</strong> violence.Ce rappel théorique sera illustre par le récit d’une vignetteclinique, celle <strong>de</strong> Mme TS, âgée <strong>de</strong> 34 ans, mé<strong>de</strong>cin anesthésiste<strong>de</strong> profession, et qui souf<strong>fr</strong>e d’un trouble <strong>de</strong> la personnalitébor<strong>de</strong>rline.Mme TS, est connue pour avoir <strong>de</strong>s relations instables, uncomportement délétère, <strong>de</strong>s sautes d’humeur et <strong>de</strong> l’impulsivité.Comme <strong>de</strong> nombreuses personnes atteintes <strong>de</strong> cetrouble, elle présente également un problème d’addiction.Au cours <strong>de</strong> la prise en charge, notre priorité a été d’établirune alliance thérapeutique, à la fois chaleureuse et cadrante,afin d’encourager la patiente à initier le changement et àaccepter ses émotions et ses pensées.Secondairement, nous avons entrepris un travail <strong>de</strong> restructurationcognitive, aussi bien pour traiter la dépression, quepour ai<strong>de</strong>r la patiente, à se débarrasser <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s négativeset hostiles qui l’empêchaient d’avoir une vie familiale etprofessionnelle satisfaisante. Un traitement chimiothérapiqueantidépresseur, a été prescrit tout au long <strong>de</strong> la thérapie.Des entretiens motivationnels ont été faits, pour amorcer lechangement vers l’abstinence vis-à-vis <strong>de</strong>s drogues.PO 265PERSONNALITÉ BORDERLINE, AUTOMUTILATIONSET SUICIDE : À PROPOS D’UN CASJALLOULI I., DERBEL I., EL ATI T., CHIHANI R., MOUELHI L.,BEN BECHIR M., HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L.,LABBANE R.Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIEIntroduction : La personnalité bor<strong>de</strong>rline pose un problèmemajeur <strong>de</strong> santé publique en termes d’utilisation <strong>de</strong> ressourcesmédicales et <strong>de</strong> mortalité. C’est en effet le trouble <strong>de</strong> lapersonnalité le plus <strong>fr</strong>équent en psychiatrie et aussi celui quiest le plus à risque suicidaire.Objectif : Nous illustrons à travers un cas les liens entre automutilationset suici<strong>de</strong> chez un patient souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> personnalitébor<strong>de</strong>rline.Matériel et métho<strong>de</strong> : On se propose <strong>de</strong> rapporter un cas <strong>de</strong>patient ayant reçu un diagnostic <strong>de</strong> personnalité bor<strong>de</strong>rlineavec plusieurs tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> dont une par brûlure et<strong>de</strong>s automutilations à répétition.Cas clinique : Il s’agit du patient Z.R. âgé <strong>de</strong> 33 ans, issu d’unmariage non consanguin, benjamin d’une <strong>fr</strong>atrie <strong>de</strong> 6, scolariséjusqu’en 6 e année primaire, célibataire, poly toxicomane<strong>de</strong>puis qu’il avait l’âge <strong>de</strong> 13 ans, suivi en psychiatrie <strong>de</strong>puisl’âge <strong>de</strong> 19 ans pour une personnalité bor<strong>de</strong>rline. Dans sesantécé<strong>de</strong>nts plusieurs automutilations à la moindre contrariétéoccasionnant <strong>de</strong>s plaies cutanées <strong>de</strong> différents sièges,une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> par brûlure nécessitant l’hospitalisationau service <strong>de</strong>s brûlés avec <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> brûlures à laface postérieure du cou et du cuir chevelu (surface brûléeestimée à 6 %, <strong>de</strong> 2 e <strong>de</strong>gré intermédiaire à profond parendroits). Autres antécé<strong>de</strong>nts : une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> paringestion médicamenteuse <strong>de</strong> Laroxyl sans contextedépressif ; une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> par avalement <strong>de</strong> lamesà rasoir pour laquelle il a été opéré ; une tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>par pendaison avec plan suicidaire bien élaboré. Les hospitalisationssont au nombre <strong>de</strong> 14 en tout. Un traitement parneuroleptiques à action prolongée, anxiolytiques, thymorégulateuret antidépresseur a été mis en place.Conclusion : À travers cette observation, on perçoit que lesautomutilations et les gestes suicidaires présentent <strong>de</strong>s108
Posterscaractéristiques communes : survenue précoce et caractèrerépétitif du comportement. Ces <strong>de</strong>ux concepts se différencientnéanmoins par l’intention suicidaire, absente en casd’automutilation. Ainsi le psychiatre doit être plus vigilantchez <strong>de</strong>s patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> personnalité bor<strong>de</strong>rline avec<strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts communs <strong>de</strong> tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> et d’automutilationsrépétées, car ces patients sous-estiment le potentiellétal <strong>de</strong> leur comportement auto agressif.PO 266IMPULSIVITÉ DANS LE TROUBLEDE LA PERSONNALITÉ BORDERLINEET LE TROUBLE BIPOLAIRE :DIFFÉRENCES ET SIMILITUDESKOLLY S., KRAMER U., MARQUET P.Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), LAUSANNE,SUISSELa distinction entre un trouble bipolaire et un trouble <strong>de</strong> lapersonnalité bor<strong>de</strong>rline est souvent source <strong>de</strong> controverses.L’établissement du diagnostic est rendu difficile par la présence<strong>de</strong> symptômes communs aux <strong>de</strong>ux troubles, commel’instabilité affective ou l’impulsivité. Il a été démontré quel’impulsivité était plus marquée chez <strong>de</strong>s patients bipolairesque chez <strong>de</strong>s sujets contrôles, aussi bien en phase maniaquequ’en phase euthymique. Dans le trouble <strong>de</strong> la personnalitébor<strong>de</strong>rline, l’impulsivité joue un rôle central et constitue unecaractéristique du trouble. Afin <strong>de</strong> faciliter l’établissement dudiagnostic, il pourrait être utile d’i<strong>de</strong>ntifier les éventuelles différencesd’impulsivité entre ces <strong>de</strong>ux troubles. Des différencespourraient être retrouvées en termes <strong>de</strong> nature <strong>de</strong> l’impulsivité,d’intensité <strong>de</strong> l’impulsivité, <strong>de</strong> <strong>fr</strong>équence <strong>de</strong>s actesimpulsifs par exemple. Pour tenter <strong>de</strong> répondre à ces questions,nous proposons <strong>de</strong> passer en revue la littérature surle sujet et <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l’impulsivitédu trouble <strong>de</strong> la personnalité bor<strong>de</strong>rline et du troublebipolaire. La mise en perspective permettra <strong>de</strong> relever lessimilitu<strong>de</strong>s et les différences concernant ces <strong>de</strong>ux groupes<strong>de</strong> patients.PO 267LIENS ENTRE DIMENSIONS SCHIZOTYPIQUESET CRÉATIVITÉ CHEZ LES APPARENTESDE PREMIER DEGRÉ DE PATIENTS PSYCHOTIQUESLAHMAR M.A., LTAIEF L., MECHRI A., GAHA L.CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIEIntroduction : Les relations entre créativité et pathologie mentaleont été beaucoup discutées. Une <strong>de</strong>s pistes exploréesest la personnalité schizotypique. Celle-ci représenterait à lafois un terrain <strong>de</strong> prédisposition à la créativité et aux psychoses.L’objectif <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> était d’explorer les relations entreschizotypie et créativité dans un groupe d’apparentés <strong>de</strong>spatients psychotiques.Sujets et métho<strong>de</strong> : 51 apparentés <strong>de</strong> premier <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>spatients schizophrènes et bipolaires I (28 hommes et23 femmes, d’âge moyen <strong>de</strong> 38,8 ± 12,9 ans) ont été recrutés.Chaque participant a passé le questionnaire <strong>de</strong> personnalitéschizotypique et l’épreuve 7 <strong>de</strong> la forme A du test <strong>de</strong>pensée créative <strong>de</strong> Torrance.Résultats : Le score total moyen <strong>de</strong> schizotypie était <strong>de</strong>19,8 ± 12,4 et le score total moyen <strong>de</strong> créativité était <strong>de</strong>20,4 ± 10,9. Une corrélation positive a été trouvée entre lesscores <strong>de</strong> schizotypie et <strong>de</strong> créativité, qui a concerné à la foisles scores totaux (r = 0,862, p < 0,001) et les scores <strong>de</strong>s différentesdimensions <strong>de</strong> la schizotypie. Toutefois, au-<strong>de</strong>là duscore seuil <strong>de</strong> 30, ces corrélations n’étaient plus constatées.Conclusion : Nos résultats suggèrent l’existence d’une relationcomplexe entre schizotypie et créativité. Cette relationd’abord positive s’atténue par la suite semblant ainsi obéir àune « loi <strong>de</strong> seuil ».PO 268L’UN STABLE, L’AUTRE MOINSLETANG E.Centre Marcel Foucault, MONTPELLIER, FRANCEUn changement <strong>de</strong> lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce et d’exercice professionnel<strong>de</strong> Nantes à Montpellier nous con<strong>fr</strong>onte <strong>de</strong>puis 5 ansà une inflation du diagnostic d’hyperactivité assorti d’uneprescription médicamenteuse <strong>de</strong> méthylphénidate.Formé à la pédopsychiatrie au début <strong>de</strong>s années 1980 oùl’on parlait encore d’enfant instable, nous retenons désormaisle terme d’enfant perturbateur.En étayant notre réflexion sur <strong>de</strong>s exemples cliniques extraitsd’une pratique en secteur <strong>de</strong> pédopsychiatrie puis en ITEPet en CMPP, nous proposons une approche critique <strong>de</strong> la« nouvelle économie psychique » <strong>de</strong> C. Melman qui vise àsituer la prise en charge <strong>de</strong> l’enfant du côté d’un « retour <strong>de</strong>la figure paternelle autoritaire ».Si la prescription médicamenteuse s’avère parfois utile, ellene nous semble jamais suffisante car l’enfant qui s’agite souf<strong>fr</strong>esurtout d’un « complexe <strong>de</strong> déprivation » (Winnicott) quinécessite, <strong>de</strong> la part du thérapeute, une attitu<strong>de</strong> bienveillanteet contenante, donc appuyée bien davantage sur <strong>de</strong>s valeursmaternelles.PO 269LA PHOTO-ÉLICITATION :DÉFINITION ET UTILISATION EN RECHERCHE CHEZL’ADOLESCENT. L’EXEMPLE DE QUALIGRAMHLACHAL J. (1), MORO M.R. (2), REVAH-LEVY A. (2)(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE(2) INSERM U669/Maison <strong>de</strong>s Adolescents, Hôpital Cochin,PARIS, FRANCEQUALIGRAMH, un groupe <strong>de</strong> recherche appartenant àl’unité INSERM U669 – PSIGIAM, cherche à développer larecherche qualitative dans le domaine <strong>de</strong> la psychiatrie <strong>de</strong>l’adolescent. Les métho<strong>de</strong>s qualitatives sont en plein essoren recherche médicale. Elles visent à investiguer le point <strong>de</strong>vue du sujet, son expérience <strong>de</strong> vie, son mon<strong>de</strong> intérieur.Elles sont particulièrement bien adaptées à la psychiatrie,où le vécu du patient est au cœur <strong>de</strong> la prise en charge. PlusEnfants,adolescents109