10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphalePrise en charge préventive : La grossesse et la naissancesont <strong>de</strong>s situations temporaires nécessitant une prise encharge particulière, et constituent un moment propice àl’intervention préventive <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la périnatalité.Complications : Les complications pour la mère au cours <strong>de</strong>la grossesse sont plus <strong>fr</strong>équentes que dans la populationgénérale en raison d’une moins bonne adhésion aux soinset <strong>de</strong>s difficultés inhérentes aux équipes dans la prise encharge <strong>de</strong>s patientes psychotiques avec par conséquent unrisque <strong>de</strong> complications obstétricales augmenté. Pourl’enfant à naître, il existe un risque majoré <strong>de</strong> retard <strong>de</strong> croissanceintra-utérin, prématurité, petit poids <strong>de</strong> naissance, mortsubite, maltraitance psychique et physique, complicationsdéveloppementales à court, moyen et long terme, risque <strong>de</strong>développer une maladie psychique. La morbimortalité estaugmentée pendant les trois premières années <strong>de</strong> vie. Deplus, un défaut <strong>de</strong> prise en charge et <strong>de</strong> prévention est àredouter.Traitement : Peu d’antipsychotiques classiques et atypiquespeuvent être utilisés pendant la grossesse sans risque tératogènedémontré. Le suivi psychothérapeutique permet unemeilleure adhésion aux soins et une alliance thérapeutique<strong>de</strong> bonne qualité, indispensable <strong>de</strong> part le réseau d’intervenantsimpliqués dans la prise en charge.Conclusion : La grossesse est un moment privilégié et propiceà la mobilisation <strong>de</strong>s ressources humaines familiales etprofessionnelles psychiatriques et sociales, afin <strong>de</strong> préparerl’accueil physique et psychique du bébé conformément auxmesures du plan périnatalité 2005-2007.Mots clés : Éthique ; Grossesse ; Périnatalité ; Prévention ; Réseau ;Schizophrénie.PO 110PRIMO-PRESCRIPTIONS D’ANTIPSYCHOTIQUESCHEZ LES 15-24 ANS – INDICATEUR D’INCIDENCED’UN TROUBLE SCHIZOPHRÉNIQUE ?DANEL T. (1), AMARIEI A. (1), PLANCKE L. (1), BENOIT E. (2)(1) Fédération régionale <strong>de</strong> recherche en santé mentale, LILLE,FRANCE(2) Assurance-maladie Nord-Picardie, LILLE, FRANCELa prévalence (nombre <strong>de</strong> personnes souf<strong>fr</strong>ant d’un troubleà un moment donné) et l’inci<strong>de</strong>nce (nombre <strong>de</strong> nouveaux cas)<strong>de</strong> trouble schizophrénique sont <strong>de</strong>s données très importantesà documenter afin <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s programmes et actionsen direction <strong>de</strong>s publics touchés.La prévalence est estimée à environ 1 % en population générale(Hautecouverture et al., 2006). L’inci<strong>de</strong>nce annuelle estestimée entre 7,7 et 43 pour 100 000 dans la méta-analyse<strong>de</strong> McGrath et al. (2008).La F2RSM dispose, par convention avec le service médicalrégional <strong>de</strong> l’assurance-maladie, <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> remboursement<strong>de</strong>s médicaments psychotropes (régime général quicouvre environ 90 % <strong>de</strong> la population).Nous avons documenté les primo-prescriptions <strong>de</strong>s antipsychotiquessuivants : amisulpri<strong>de</strong>, aripiprazole, halopéridol,olanzapine, rispéridone, chez les 15-24 ans, sur une pério<strong>de</strong><strong>de</strong> 12 mois, alors que les 24 mois précé<strong>de</strong>nts étaient libres<strong>de</strong> prescription d’antipsychotiques.Concernant les données <strong>de</strong> l’année 2008, 6 mois ont été analyséschez les 15-24 ans, pour une inci<strong>de</strong>nce annuelle <strong>de</strong> 19pour 100 000 habitants (Danel et al., 2009).En 2009, 769 primo-prescriptions d’antipsychotiques ont étérecensés chez les 15-24 ans (Vaiva et al., 2010), pour uneinci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 21 pour 100 000 habitants.Le travail que nous présentons concernant les données <strong>de</strong>2010 confirme les résultats précé<strong>de</strong>nts. En effet, en 2010,793 primo-prescriptions d’antipsychotiques ont été i<strong>de</strong>ntifiéeschez les 15-24 ans, soit une inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 22 pour100 000 habitants.Les taux retrouvés avec notre métho<strong>de</strong> sont à la fois cohérentsavec les données <strong>de</strong> la littérature et comparables d’uneannée sur l’autre. Nous proposons que la primo-prescriptiond’antipsychotiques chez les 15-24 ans soit un indicateur <strong>de</strong>l’entrée dans un trouble psychotique. Afin d’aller plus avantdans cette hypothèse, nous projetons <strong>de</strong> comparer sur <strong>de</strong>ssecteurs géographiques limitées, la primo-prescription d’antipsychotiqueset le nombre <strong>de</strong> premiers événements psychotiquesrapportés dans le dispositif psychiatrique <strong>de</strong>s mêmessecteurs, chez les 15-24 ans.PO 111HÉTÉROGÉNÉITÉ DES TROUBLESDE LA PLANIFICATION DANS UNE POPULATIONDE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIERAMPAZZO A. (1), WILLARD D. (1), FRANCK N. (2),GAILLARD R. (3), KREBS M.O. (3), AMADO I. (1), ALLAIN P. (4)(1) Centre Référent Remédiation et Réhabilitation Psychosociale,Centre Hospitalier Sainte-Anne, Service-Hospitalo-Universitaire <strong>de</strong>Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, PARIS, FRANCE(2) Centre <strong>de</strong> réhabilitation CH Le Vinatier, Université Lyon 1 &CNRS UMR 5229, LYON, FRANCE(3) Service-Hospitalo-Universitaire <strong>de</strong> Santé Mentale et Thérapeutique,Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,FRANCE(4) Laboratoire <strong>de</strong> Psychologie Processus <strong>de</strong> Pensée et Interventions(UPRES-EA 2646), Université d’Angers, ANGERS, FRANCELes troubles cognitifs accompagnant la schizophrénie ont étélargement décrits dans la littérature. Sur le plan exécutif, unevariabilité importante <strong>de</strong>s performances suivant les patientsa été observée (Chan et al., 2006).Dans un travail centré sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la planification <strong>de</strong> l’action,nous avons comparé les performances <strong>de</strong> 35 sujets souf<strong>fr</strong>ant<strong>de</strong> schizophrénie selon le DSM IV, stabilisés <strong>de</strong>puis au moinsun mois, à celles <strong>de</strong> 35 sujets sains appariés en âge et niveaud’étu<strong>de</strong>. La planification <strong>de</strong> l’action a été évaluée à partir d’unetâche écologique empruntée à la BADS (Wilson et al., 1996)et adaptée en langue <strong>fr</strong>ançaise (Allain et al., 2004) : le Test duPlan du Zoo construit en regard du modèle du SAS développépar Shallice et Burgess (1998). Les résultats ont montré unedifficulté à construire un schéma temporaire d’action dans legroupe <strong>de</strong>s patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> schizophrénie. S’y associaientune lenteur d’exécution et un temps <strong>de</strong> planification nonbénéfique. Les analyses en cas multiples ont permis <strong>de</strong> cons-54
Posterstituer 3 sous-groupes <strong>de</strong> patients : (a) un groupe <strong>de</strong> 11 patientssans difficulté, (b) un groupe <strong>de</strong> 20 patients avec difficultésd’élaboration du plan d’action uniquement, (c) un groupe <strong>de</strong>4 patients avec difficultés d’élaboration et d’exécution du pland’action. Dans le groupe (b), 2 sous-groupes ont été i<strong>de</strong>ntifiéssur la base du type d’erreurs commises : ruptures <strong>de</strong> règles(84 %), oubli <strong>de</strong>s règles (14 %). L’analyse <strong>de</strong>s séquencesd’actions produites dans ces 2 sous-groupes a permis <strong>de</strong> montrerque les processus perturbés étaient différents en regarddu modèle <strong>de</strong> Shallice et Burgess (1998) : les patients produisant<strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> règles présentent <strong>de</strong>s difficultés à orienterle problème vers un but et ceux commettant <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong>type « oubli » présentent un défaut <strong>de</strong> récupération enmémoire épisodique <strong>de</strong>s marqueurs d’intentions différées,sans difficultés d’orientation.Nos résultats suggèrent donc une hétérogénéité <strong>de</strong>s troubles<strong>de</strong> planification <strong>de</strong> l’action dans la schizophrénie. Il conviendraitd’étudier ces troubles plus précisément, à la recherche<strong>de</strong>s dysfonctionnements cognitifs et cliniques susceptiblesd’en rendre compte. Ce travail <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> mieuxcerner les difficultés <strong>de</strong> vie quotidienne <strong>de</strong>s patients et d’améliorerla prise en charge.PO 112REMÉDIATION COMPORTEMENTALEQUINTILLA Y. (1), ROURE V. (2)(1) CHU La Colombière, MONTPELLIER, FRANCE(2) CHS Thuir, PERPIGNAN, FRANCELa remédiation cognitive (RC) est une thérapeutique enpleine expansion pour répondre aux troubles cognitifs <strong>de</strong>sschizophrènes. La remédiation comportementale a pour but<strong>de</strong> lui donner une application dans le quotidien <strong>de</strong>s patients.L’objectif <strong>de</strong> Remi COM est <strong>de</strong> con<strong>fr</strong>onter virtuellement unpatient aux difficultés qu’il peut rencontrer dans son quotidienet <strong>de</strong> lui proposer <strong>de</strong>s outils pour les surmonter.À l'ai<strong>de</strong> du jeu « LES SIMS 3 » (simulateur <strong>de</strong> réalité virtuelle)le patient apprend à gérer ses besoins (alimentation, hygiène<strong>de</strong> soi, du lieu <strong>de</strong> vie, budget, démarches administratives), sesloisirs (déplacements, cinéma, bibliothèque, sports) et travaillesur les relations interpersonnelles. Remi COM se déroule <strong>de</strong>préférence dans <strong>de</strong>s structures externalisées (CMP, HDJ,Appartements ± thérapeutiques) voire en unité <strong>de</strong> réhabilitation,en lien avec un projet <strong>de</strong> retour à la vie civile autonome.Les premiers résultats montrent une meilleure adaptation auxproblématiques <strong>de</strong> la vie quotidienne pour les modules alimentationet hygiène. Suite aux modules sur les loisirs et lesrelations interpersonnelles, les patients ont pu s’inscrire dans<strong>de</strong>s activités socialisantes (GEM, associations).Vous pouvez obtenir gratuitement un manuel du praticien ennous contactant à association.terapsy@gmail.comPO 113ÉMOTION ET ANHEDONIE AU COURSDES SCHIZOPHRÉNIES :APPORT DE LA NEURO-IMAGERIEAIOUEZ K., BENATMANE T.CHU Mustapha, ALGER, ALGÉRIEL’émotion est une dimension essentielle dans la vie, ellecolore la vie <strong>de</strong> tous les jours et joue un grand rôle dans laqualité et la stabilité <strong>de</strong>s interactions sociales. La notion <strong>de</strong>plaisir est différente d’un individu à un autre, concernant lesmultiples plaisirs notamment physiques exp : la sexualité,interpersonnels (pour vaincre la solitu<strong>de</strong>), plaisir du succèsqui renvoie au désir d’autonomie, l’exploration, la découverte,la créativité etc. jusqu’au plaisir du pouvoir. L’anhédonie estdéfinie comme étant l’expérience subjective <strong>de</strong> ne pas pouvoirexpérimenter ou percevoir du plaisir et se manifeste cliniquementpar une perte d’intérêt pour les activités socialesainsi qu’un désintérêt pour les activités basiques comme lasexualité, elle a une composante émotionnelle et cognitive.Elle est considérée comme symptôme émotionnel majeurrencontré chez les patients sou<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> schizophrénie, quin’ont ni joie ni peine, tout leur est indifférent.Nous essayerons <strong>de</strong> développer les différentes phases duprocessus émotionnel à la base <strong>de</strong>s sensations <strong>de</strong> plaisir et<strong>de</strong> déplaisir, thématique <strong>de</strong> notre sujet pour pouvoir comprendreles dérèglements cognitifs sous tendant l’anhédoniechez le patient schizophrène, en s’appuyant aussi sur lesrésultats <strong>de</strong> la neuro-imagerie pour mettre en exergue les corrélatsneuro-anatomiques mis en jeu.Les patients schizophrènes présentent <strong>de</strong>s anomalies d’attributiond’un sens émotionnel à leur perception. Leur anhédoniese situe à l’interface <strong>de</strong> l’émotion et la cognition, la compréhension<strong>de</strong> ces dérèglements permettra d’améliorer lestechniques thérapeutiques : pharmacologiques, cognitive etémotionnelle.PO 114SCHIZOPHRÉNIE ET DÉPENDANCE AU TABACFARHAT I., JOMLI R., ZGUEB Y., BEN HOUIDI A., NACEF F.Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIEIntroduction : La dépendance tabagique est largement observéechez les patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> schizophrénie. Elle a étéestimée aux alentours <strong>de</strong> 80 % dans certaines étu<strong>de</strong>s.Le tabagisme jouerait un rôle dans la réduction <strong>de</strong> l’espérance<strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces patients qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 % ainsique d’une majoration du risque <strong>de</strong> maladie cardiovasculairepar 3.Méthodologie : Étu<strong>de</strong> théorique à travers une revue <strong>de</strong> la littératuresur Medline en utilisant les mots clés : tabagisme,schizophrénie, dépendance.Conclusion : La dépendance à la nicotine chez les patientsschizophrènes est élevée, s’expliquant par différents typesd’arguments :1) Les symptômes négatifs par le biais d’une libération accrue<strong>de</strong> dopamine au niveau du cortex pré<strong>fr</strong>ontal.55