10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphaleTroubles dudéveloppement(2) Centre <strong>de</strong> Psychiatrie & Neurosciences, UMR INSERM 894,Centre Hospitalier Sainte-Anne ; Groupe d’imagerie neurofonctionnelledu développement, UMR CNRS 6232, Sorbonne ; UniversitéParis Descartes – UFR <strong>de</strong> Psychologie, Sorbonne Paris,PARIS, FRANCE(3) Service-Hospitalo-Universitaire <strong>de</strong> Santé Mentale et Thérapeutique,Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,FRANCEEn psychiatrie, il est souvent difficile <strong>de</strong> faire le lien entre troublesd’apprentissage dans l’enfance et symptomatologie àl’âge adulte.Melle J, 27 ans est suivie <strong>de</strong>puis l’enfance pour <strong>de</strong>s difficultésd’apprentissage. À 19 ans, elle est hospitalisée pour un épiso<strong>de</strong>psychotique d’allure schizophrénique. On retrouvedans l’enfance <strong>de</strong>s troubles du caractère, et à l’adolescence<strong>de</strong>s troubles du comportement alimentaire. Dans les suites<strong>de</strong> l’hospitalisation, les symptômes psychotiques régressentet prédominent <strong>de</strong>s symptômes anxieux sévères. Il existeaussi <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’attention invalidants, bien amélioréspar le methylphénidate 54 mg. Traitement actuel en plus :chlorpromazine 300 mg, valproate <strong>de</strong> sodium 500 mg, amisulpri<strong>de</strong>600 mg, clonazépam 3 mg.Une évaluation neuropsychologique est effectuée six moisaprès introduction du méthylphénidate afin d’évaluer les progrèscognitifs et d’étayer les difficultés d’apprentissage.À l’examen, le fonctionnement intellectuel est hétérogène(QIV > QIP). Sont retrouvés : une dyscalculie, <strong>de</strong>s difficultéspraxiques motrices et visuo-constructives, une agnosie digitale,une dysgraphie et une confusion droite-gauche. Il existe<strong>de</strong>s difficultés attentionnelles, une impulsivité, influant sur lescapacités mnésiques et exécutives, en plus d’une dyslexieet d’une dysorthographie.La co-occurrence d’une agnosie digitale, d’une confusiondroite-gauche, d’une dyscalculie, et d’une dysgraphie évoquela présence d’un syndrome développemental <strong>de</strong> Gerstmann(SDG). Peu décrit sous cette forme, il est plus <strong>fr</strong>équemmentrencontré chez l’adulte suite à <strong>de</strong>s lésions du gyrusangulaire <strong>de</strong> l’hémisphère dominant. Dans la littérature, leSDG est associé à un QI hétérogène en faveur du QIV, unedyspraxie visuo-constructive, une dyslexie, <strong>de</strong>s difficultésattentionnelles, et <strong>de</strong>s troubles du comportement. ChezMelle J, un retard mental a été exclu et on s’oriente vers undiagnostic <strong>de</strong> troubles mixtes du développement et <strong>de</strong>sapprentissages. À la lumière <strong>de</strong> ces nouveaux éléments <strong>de</strong>compréhension, <strong>de</strong>s stratégies thérapeutiques et d’orientationprofessionnelle ont été proposées. Cette observation meten avant la nécessité en psychiatrie d’une complémentaritéd’une évaluation neuropsychologique chez <strong>de</strong>s patients présentantun tableau développemental atypique.PO 305ANALYSE DES ÉVALUATIONS POUR AMÉLIORERLE DIAGNOSTIC DES TROUBLES ENVAHISSANTSDU DÉVELOPPEMENT (TED)PHILIPPE P., MAES N., RAMAEKERS V., SCHOLL J.M.,BOUTE M., DI DUCA M., THOMAS A., TROMME I.,VRANCKEN G.CHU Université <strong>de</strong> Liège, LIÈGE, BELGIQUEAu centre <strong>de</strong> Référence Autisme <strong>de</strong> Liège, nous analysonsles évaluations réalisées par l’équipe. Nous cherchons àsavoir si nos résultats sont cohérents et s’ils sont en accordavec la littérature. Nous espérons par cette réflexion améliorerle travail <strong>de</strong> diagnostic <strong>de</strong>s troubles envahissants dansnotre centre.Les données <strong>de</strong> 325 patients rencontrés entre juin 2006 etdécembre 2010 sont encodées : données épidémiologiques(âge/sexe), développementales (niveau <strong>de</strong> développementévalué avec le PEP-R ou le Vineland)/niveau d’intelligence(mesuré avec l’échelle <strong>de</strong> Wechler), évaluation <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong>trouble envahissant du développement (ADI/CARS/ADOS)ainsi que le diagnostic posé (autisme typique, syndromed’Asperger, TED NS ou exclusion du diagnostic <strong>de</strong> TED). Pour43 patients, les résultats biologiques tirés <strong>de</strong> recherches duProfesseur Ramaekers sont également repris. Et enfin, pourquelques patients, sont ajoutés les résultats du Profil Sensoriel<strong>de</strong> Dunn (qui investiguent les particularités sensorielles et lesréponses comportementales et émotionnelles qui y sont liées).À noter que nous ne possédons pas <strong>de</strong> résultats completspour chaque patient car les bilans différents selon l’âge et lescapacités du patient. Les résultats sont calculés à partir dunombre <strong>de</strong> réponses effectivement rapportées.Voici les premiers résultats <strong>de</strong> nos analyses.A) Spécificité et sensibilité <strong>de</strong>s outils utilisésSensibilité(IC 95 %)Spécificité(IC 95 %)CARSCARSenfantsCARSadolescentsADIADIenfantsADIadolescents87,3 % 90,2 % 57,1 % 73,2 % 74,3 % --------92,3 96,3 % 85,7 % 63,6 % 58,8 % - - - - -B) Épidémiologie : 56 % d’enfants (entre 1 et 12 ans), 14 %d’adolescents (<strong>de</strong> 13 à 17 ans), 30 % d’adultes (18 ans etplus) ; sexe-ratio : 3,5 garçons pour une fille.C) Données cliniquesDiagnocticTED66 % (N = 216)Autismetypique45 %(N = 145)Asperger14 %(N = 45)TED-NS8 % (N = 26)Non TED33 %(N = 109)Âge moyen 12,2 ans 22,3 ans 8,7 ans 11,8 ansÉpilepsie25/145(17 %)3/45 (7 %) 1/26 (4 %) 8/109 (7 %)Troublesdu sommeilTroubles<strong>de</strong> la régulationTroublesalimentairesRetard<strong>de</strong> langage39/55(71 %)9/11 (82 %) 11/14 (79 %)65/68 16/18 16/1756/65 6/8 9/1099/116(85 %)5/30 (17 %) 16/20 (80 %) 48/76 (63 %)122
PostersDémencePO 306RÔLE DU PHARMACIEN DANS LA PRISE EN CHARGEDES PATIENTS SOUFFRANT DE DÉMENCE DE TYPEALZHEIMER ET DE LEURS AIDANTS NATURELSSAVOYE J. (1), BEDHOMME S. (1), VENNAT B. (1),TOURTAUCHAUX R. (2)(1) Faculté pharmacie, CLERMONT-FERRAND, FRANCE(2) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCEDans la Démence <strong>de</strong> type Alzheimer parallèlement aux symptômestels que le déclin cognitif, apparaît une perte d’autonomieavec dépendance progressive. Fréquemment le patientreste à domicile et à la charge <strong>de</strong> son entourage proche. Del’annonce diagnostique à l’évolution « naturelle » <strong>de</strong> la maladie,l’aidant va <strong>de</strong>voir faire face à <strong>de</strong>s difficultés spécifiques.Si diverses ressources sont à disposition <strong>de</strong>s aidants, <strong>de</strong>nombreuses questions subsistent en particulier concernantle rôle <strong>de</strong>s multiples intervenants comme par exemple lepharmacien d’officine.Une enquête « Alzheimer et aidants naturels » a été réaliséepar les étudiants <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong> Pharmacie (étu<strong>de</strong> prospective<strong>de</strong> type transversale) dans le cadre <strong>de</strong> leur stage <strong>de</strong>sixième année, s’appuyant sur <strong>de</strong>s données collectées lorsd’entretiens avec <strong>de</strong>s aidants naturels.Les résultats obtenus permettent d’approfondir les connaissancessur les difficultés et les attentes <strong>de</strong>s aidants. Plus d’un aidantsur <strong>de</strong>ux est le conjoint et dans un tiers <strong>de</strong>s cas il s’agit d’un enfant<strong>de</strong> la personne souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> DTA. Un tiers <strong>de</strong>s aidants a recoursà un traitement psychotrope (plus <strong>de</strong> 2 psychotropes utilisés).Quant aux attentes <strong>de</strong>s aidants un sur <strong>de</strong>ux n’est pas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urd’ai<strong>de</strong>s spécifiques alors que plus <strong>de</strong> 40 % disent ressentirune charge en s’occupant <strong>de</strong> leur proche.Si <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s sont souhaitées il s’agit d’ai<strong>de</strong>s à domicile etfinancières, d’informations, d’écoute et <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> disposer<strong>de</strong> temps <strong>de</strong> répit.Ces résultats nous indiquent que si le maintien à domicilereste la solution privilégiée par les aidants, elle représentenéanmoins une charge <strong>de</strong> travail conséquente et difficilementréalisable seul. De plus la prise en compte <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> la santémentale et la nécessité du suivi sanitaire <strong>de</strong>s aidants apparaissentprimordiales.Des pistes <strong>de</strong> réflexion à propos du rôle du pharmacien d’officinevis-à-vis <strong>de</strong>s aidants sont à développer. En effet ce <strong>de</strong>rnierpeut dépasser le simple rôle <strong>de</strong> relayeur d’informationen s’impliquant davantage dans l’organisation <strong>de</strong> la prise encharge (délivrance <strong>de</strong>s médicaments et attention particulièreà la compréhension du traitement par le patient et l’entourage(notion <strong>de</strong>s effets indésirables et <strong>de</strong> la iatrogénie), prise <strong>de</strong>conscience <strong>de</strong>s aidants <strong>de</strong> la nécessité du répit par exemple).PO 307UN DÉFICIT DU CHAMP VISUEL : LE DÉBUTDE MANIFESTATION DE DÉMENCERADY A. (1), ABOU EL WAFA H. (2), ELKHOLY O. (2)(1) Université d’Alexandrie Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine, ALEXANDRIE,ÉGYPTE(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,ÉGYPTELa littérature rapporte que les déficits du champ visuel sontun signe <strong>fr</strong>équent dans la démence d’Alzheimer. Ceux quipeuvent même pré-exister à la maladie dans sa forme classique.Souvent ils ne sont pas recherchés par les mé<strong>de</strong>cinstravaillant dans le domaine. Ce cas concerne un professeurd’université à la retraite présentant une anomalie du champvisuel avant que les manifestations typiques <strong>de</strong> la maladied’Alzheimer apparaissent. Ce rapport <strong>de</strong> cas évoque la pertinencedu dépistage <strong>de</strong> la démence chez les personnesâgées avec <strong>de</strong>s anomalies du champ visuel.PO 308UN DIAGNOSTIC PEUT EN CACHER UN AUTRE :DÉMENCE FULGURANTE ET PSYCHIATRIECOSTEMALE-LACOSTE J.F., ROBLIN J., MACHEFAUX S.,GAILLARD R.(1) Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCEIntroduction : La maladie <strong>de</strong> Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est unemaladie rare ayant une inci<strong>de</strong>nce annuelle <strong>de</strong> 0,5 à 1,5 parmillions d’habitants. Elle est liée à une forme anormale <strong>de</strong> laprotéine <strong>de</strong> prion située sur le chromosome 20. L’OrganisationMondiale pour la Santé (OMS) a défini <strong>de</strong>s critèress’appuyant sur la clinique (démence d’apparition récented’évolution rapi<strong>de</strong>), <strong>de</strong>s anomalies pseudo-périodiques oupériodiques à l’électro-encéphalogramme, <strong>de</strong>s hyperintensitésen imagerie par résonance magnétique (IRM) pondéréeen FLAIR et en diffusion dans <strong>de</strong>s zones particulières, et laprésence <strong>de</strong> la protéine 14-3-3 dans le liqui<strong>de</strong> céphalo-rachidien(LCR). Nous rapportons le cas d’un patient <strong>de</strong> 79 ansavec présentation psychiatrique d’une MCJ.Cas clinique : Un patient <strong>de</strong> 79 ans a été adressé en hospitalisationsous contrainte dans notre hôpital pour épiso<strong>de</strong>maniaque délirant avec aggravation d’un trouble <strong>de</strong> la personnalité,délire paranoïaque interprétatif et imaginatif enréseau avec une impression d’être sur écoute et filmé à sondomicile. Le patient était incohérent, ludique, insomniaque,désorienté en temporo-spatial. Une consultation mémoireeffectuée il y a quelques mois <strong>de</strong>vant une plainte mnésiquen’avait pas révélé d’anomalie particulière.Examen neurologique : syndrome <strong>fr</strong>ontal intense, syndromepseudo-bulbaire, trouble <strong>de</strong> la déglutition, limitation <strong>de</strong> la verticalitédu regard, hypophonie, astasie-abasie, réflexesostéo-tendineux vifs, rigidité extra-pyramidale légère, tendanceà la festination.Examens complémentaires : biologie sans anomalie pouvantexpliquer le tableau, EEG avec présence d’on<strong>de</strong>s triphasiquespuis d’une comitialité. IRM montrant une atrophie bi-hippocampiqueà prédominance gauche et <strong>de</strong>s hypersignauxsous corticaux en FLAIR. La ponction lombaire montrait laprésence d’une protéine 14-3-3 positive (sensibilité 90 %).Discussion : Le diagnostic retenu est celui <strong>de</strong> MCJ sporadiqueprobable selon les critères OMS <strong>de</strong>vant la clinique et <strong>de</strong>sexamens complémentaires typiques.Conclusion : La géronto-psychiatrie intègre <strong>de</strong>s diagnosticsnécessitant une connaissance globale <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine en raison<strong>de</strong>s formes psychiatriques <strong>de</strong> certaines pathologiesgériatriques. Ce cas <strong>de</strong> MCJ atypique nous le rappelle.123