10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphaleL’empathie permet d’obtenir une connaissance sur l’état psychologiqued’autrui appelée « théorie <strong>de</strong> l’esprit » ; elle impliquedifférent processus : perceptif, cognitif, motivationnel etmnésique interagissant entre eux. Decety <strong>de</strong>veloppe unmodèle à 2 composantes : une capacité innée et non conscienteà ressentir que les personnes sont « comme nous »présente chez les primates non humains qui sollicitent <strong>de</strong>s« neurones miroirs » qui s’activent à la simple observation<strong>de</strong>s congénères et une capacité consciente à nous mettrementalement à la place <strong>de</strong> l’autre, propre à l’homme qui solliciteles régions pré<strong>fr</strong>ontales.La compréhension <strong>de</strong>s sous-bassements neurocognitifs <strong>de</strong>l’empathie, nous permet <strong>de</strong> comprendre <strong>de</strong>s pathologies <strong>de</strong>l’empathie, telles que les personnalités narcissique et antisociale,et d’autres troubles comme l’autisme et la schizophrénie.Ceci ouvre l’amélioration <strong>de</strong>s prises en charge ainsique <strong>de</strong>s rapports humains en général.PO 440AUTOSTIGMATISATION DES MALADES MENTAUXRHOULAM H. (1), AGOUB M. (2), MOUSSAOUI D. (1),BATTAS O. (2)(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,MAROC(2) Laboratoire <strong>de</strong> Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Casablanca, CASABLANCA, MAROCIntroduction : Les préjugés stigmatisants tel que la dangerosité<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s mentaux, leur incompétence, ainsi que laresponsabilité <strong>de</strong> leur maladie sont très répandues, et entraînentles patients à réduire leur cercle social en anticipationau rejet, d’où leur isolement et le retrait social.Objectif : L’intérêt <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est d’évaluer l’importance<strong>de</strong> l’auto stigmatisation chez les mala<strong>de</strong>s mentaux.Métho<strong>de</strong> : Nous avons mené une étu<strong>de</strong> transversale ayantinclus 80 patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> maladies mentales et suivisau Centre Psychiatrique Universitaire <strong>de</strong> Casablanca,Questionnaire préétabli par les auteurs pour le recueil <strong>de</strong>sdonnées socio-démographiquesÉchelle d’auto stigmatisation traduite en arabe et validée pourévaluer leur niveau <strong>de</strong> stigmatisation.L’analyse <strong>de</strong> données a été réalisée par le logiciel SPSS danssa 17 e version.Résultats : Les principales caractéristiques <strong>de</strong> la population :85 % <strong>de</strong> nos patients sont <strong>de</strong>s hommes, 73,9 % schizophrènes,leur moyenne d’âge 34,6 ans, 61,3 % avec habitu<strong>de</strong>stoxiques. Pour 66,7 % d’entre eux le début <strong>de</strong>s troubles étaitavant 20 ans.16,3 % avaient un niveau sévère d’auto stigmatisation,30,1 % un niveau modéré, 27,5 % un niveau moyen et 26,3 %un niveau minime ou absence d’auto stigmatisation.Discussion : L’auto stigmatisation n’est pas inévitable.Dans une étu<strong>de</strong> antérieure 41,7 % <strong>de</strong>s scores d’auto stigmatisationétaient dans la catégorie moyenne à élevée : dansnotre étu<strong>de</strong> ce score est <strong>de</strong> 73,9 %Un haut niveau d’auto stigmatisation est dû à la perceptionpar le sujet d’événements stigmatisants et non à <strong>de</strong>s distorsionscognitives.Il est possible que l’auto stigmatisation réduise la motivationet le désir <strong>de</strong> guérison et donc l’adhérence aux prescriptionsmédicales : l’intervention pour réduire l’auto stigmatisation<strong>de</strong>vrait améliorer le pronostique <strong>de</strong>s troubles mentaux.Les thérapeutes doivent prendre en considération le contexteculturel ainsi que le niveau <strong>de</strong> stigmatisation <strong>de</strong> leurs patientslors <strong>de</strong> l’entretien, en vue d’améliorer leurs projets thérapeutiques.PO 441CANCER DU SEIN ET RETENTISSEMENT SOCIO-FAMILIO-PROFESSIONNELCHARFI N., MNIF L., MASMOUDI J., SALLEMI R.,GUERMAZI M., JAOUA A.CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIEIntroduction : Le cancer du sein constitue pour la patiente etpour son entourage une épreuve existentielle ébranlante touchanttous les aspects <strong>de</strong> la vie.Objectif : Étudier les différents changements au niveau <strong>de</strong>sdomaines social, familial et professionnel au cours <strong>de</strong> lapério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rémission d’un cancer du sein.Sujets et métho<strong>de</strong>s : Il s’agissait d’une étu<strong>de</strong> transversaleincluant 50 patientes en rémission d’au moins trois mois d’uncancer du sein non métastatique. Les dossiers médicaux ontété recrutés du service <strong>de</strong> gynécologie au CHU Hédi Chaker<strong>de</strong> Sfax (Tunisie) et par la suite les patientes éligibles ont étéconvoquées. L’évaluation avait consisté à un entretien semidirigéfait par un seul investigateur.Résultats : L’âge moyen <strong>de</strong> nos patientes était <strong>de</strong> 52,06 ans(± 10,07 ans). Elles étaient en rémission à la moyenne <strong>de</strong>17,4 mois (± 9,43 mois).Pour les rapports sociaux, 50 % <strong>de</strong>s patientes déclaraientque leur réseau social était <strong>de</strong>venu restreint après le cancervu les conduites d’évitement. Cet évitement était expliqué parune perte <strong>de</strong> l’envie <strong>de</strong> communication (40 %), une modification<strong>de</strong> l’image du corps (36 %) ou une peur <strong>de</strong>s commentaires(24 %).Sur le plan familial, la majorité <strong>de</strong>s patientes (92 %) avaientsignalé un renforcement du soutien affectif <strong>de</strong> leur famille.Une seule patiente célibataire avait jugé que la maladie étaitresponsable <strong>de</strong> la prolongation <strong>de</strong> son célibat alors que pourle reste la situation maritale était immuable.Sur le plan professionnel, les 18 patientes actives avaientprésenté un changement <strong>de</strong> leur statut professionnel aucours <strong>de</strong> la rémission. Chez ces patientes, le chômage parincapacité physique était la principale cause.Conclusion : Le cancer du sein a un effet dévastateur sur leplan relationnel mais dans notre société valorisant la solidaritéet la cohésion cette épreuve pourrait être perçue positivementdans certains cas.PO 442L’APPROCHE CATÉGORIELLE ET L’APPROCHEDIMENSIONNELLE : HISTOIRE ET ÉPISTÉMOLOGIEWIDAKOWICH C., HUBAIN P., LINKOWSKI P.Hôpital Erasme, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE172
PostersL’opposition méthodologique entre l’approche catégorielle etl’approche dimensionnelle apparaît comme l’enjeu principalpour la réorganisation du savoir psychiatrique actuel. Nousproposons <strong>de</strong> parcourir l’interaction entre ces <strong>de</strong>ux abordsdans la construction <strong>de</strong> notre édifice nosographique.Après une pério<strong>de</strong> exclusivement marquée par l’abord catégorieldans le DSM III (1980) et le DSM IV (1994), l’aborddimensionnel revient aujourd’hui <strong>de</strong> façon complémentaireavec <strong>de</strong>s modèles spectrales (le spectrum affectif chez Akiskal,le spectrum schizophrénique chez Parnas, ou <strong>de</strong>s dimensions<strong>de</strong> la personnalité chez Cloninger), marquant l’élaborationdu futur DSM V, prévu pour 2013.Dans ce poster, les auteurs proposent <strong>de</strong> développer les avantageset inconvénients <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux approches et <strong>de</strong> les mettreen tableau comparatif dans une perspective historique.PO 443TROUBLES DE L’ADAPTATION : FACTEURSASSOCIÉS ET SYMPTÔMES CLINIQUES SURUNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DE 166 CASBEN AMOR L., ZARROUK L., BEN MAHMOUD I., ESSID N.,SLAMA H., NASR M.Hôpital universitaire Tahar Sfar <strong>de</strong> Mahdia, MAHDIA, TUNISIEIntroduction : Le concept <strong>de</strong> facteur <strong>de</strong> stress et sa relationavec la survenue <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’adaptation of<strong>fr</strong>ent à cetteentité nosographique une place toute particulière en cliniquepsychiatrique. Les troubles <strong>de</strong> l’adaptation désignent unedéfaillance <strong>de</strong>s mécanismes d’adaptation face à un facteur <strong>de</strong>stress avec un retentissement marqué sur l’affect et la fonctionnalitédu sujet. Les objectifs <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> étaient <strong>de</strong> déterminerla <strong>fr</strong>équence <strong>de</strong> ces troubles en milieu psychiatrique hospitalieret <strong>de</strong> dégager leurs profils clinique et évolutif.Matériels et métho<strong>de</strong>s :Il s’agit d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptive et rétrospectiveportant sur 166 patients hospitalisés au service <strong>de</strong> psychiatriedu CHU Mahdia pour trouble <strong>de</strong> l’adaptation selon lescritères DSM IV-TR. Les données ont été recueillies à l’ai<strong>de</strong>d’un questionnaire préétabli. L’échelle <strong>de</strong> Holmes et Rahe aaussi été utilisée pour évaluer la sévérité du stress perçu.Résultats : La <strong>fr</strong>équence <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’adaptation enmilieu psychiatrique hospitalier était <strong>de</strong> 4,99 %. Ces troublessurvenaient essentiellement chez <strong>de</strong>s patients jeunes(moyenne d’âge <strong>de</strong> 27,73), <strong>de</strong> sexe féminin (75 %), célibataires(62 %), en chômage (29,2 %), d’origine rurale(78,1 %), ayant un niveau scolaire ne dépassant pas le primaire(44,8 %), avec un niveau socio-économique bas(47,9 %), et sans antécé<strong>de</strong>nts psychiatriques (58 %). Lestroubles <strong>de</strong> l’adaptation étaient le plus souvent aigus(58,9 %), déclenchés par <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> stress psychosociauxsouvent uniques (72,9 %), et <strong>de</strong> sévérité modérée(91,7 %). Les tentatives <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> ont représenté le motifd’hospitalisation le plus <strong>fr</strong>équent (55,2 %). Le diagnostic étaitdans 41,7 % un trouble <strong>de</strong> l’adaptation avec à la fois anxiétéet humeur dépressive. L’évolution <strong>de</strong>s troubles était favorabledans 86,5 % <strong>de</strong>s cas, après une courte hospitalisation <strong>de</strong>10,41 jours en moyenne.Conclusion : La prise en charge <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’adaptationne se limite pas aux symptômes qui ont amené à consulter,mais <strong>de</strong>vrait envisager le patient sous l’angle <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>son trouble, du conflit qui a généré sa détresse. Au-<strong>de</strong>là ducontexte <strong>de</strong> l’urgence, le psychiatre doit tenter d’inscrire uneapproche thérapeutique globale prenant en compte lesdimensions psychosociales.PO 444ÉTUDE COMPARATIVE DES ASPECTS ÉVOLUTIVESENTRE TROUBLE SCHIZOPHRÉNIFORMEET TROUBLE PSYCHOTIQUE BREFTRIFI M., ZARROUK L., BEN AICHA H., SLAMA H., NASR M.Hôpital universitaire Tahar Sfar <strong>de</strong> Mahdia, MAHDIA, TUNISIEIntroduction : La survenue d’un premier épiso<strong>de</strong> délirant aiguchez l’adolescent ou l’adulte jeune représente toujours uneépreuve à l’issue incertaine, d’autant plus que le clinicien n’apas à sa disposition les éléments cliniques pour en entrevoirl’évolution. C’est dans ce sens que le DSM a séparé la classiquebouffée délirante aiguë en trouble psychotique bref eten trouble schizophréniforme en rapprochant ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>la schizophrénie.Objectif : L’objectif <strong>de</strong> notre travail était <strong>de</strong> comparer lescaractéristiques évolutives entre le trouble schizophréniformeet le trouble psychotique bref.Méthodologie : C’est une étu<strong>de</strong> rétrospective et <strong>de</strong>scriptivedurant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> onze ans (2000-2010) regroupant tousles patients hospitalisés au service <strong>de</strong> psychiatrie <strong>de</strong> Mahdiasoit pour trouble psychotique bref (N = 31) soit pour troubleschizophréniforme (N = 37) et répondant aux critères diagnostiquesdu DSM IV-TR.Résultats : La moyenne d’âge était plus importante dans le troublepsychotique bref (34,6 ans) que dans le trouble schizophréniforme(24,5 ans). La prédominance féminine dans lestroubles psychotiques brefs était <strong>de</strong> 64 % contre 35 % dans letrouble schizophréniforme. Le trouble schizophréniforme aévolué dans 43 % <strong>de</strong>s cas vers une schizophrénie et dans 19 %<strong>de</strong>s cas vers la forme désorganisée, tandis que les troubles psychotiquesbrefs ont évolué dans 19 % <strong>de</strong>s cas vers une schizophrénieet dans 6 % <strong>de</strong>s cas vers une forme désorganisée.Une rémission a été obtenue dans 8 % <strong>de</strong>s cas avec les troublesschizophréniformes contre 22 % pour le trouble psychotiquebref. La récidive est une caractéristique évolutive du troublepsychotique bref présente dans 22 % <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.Conclusion : Cette étu<strong>de</strong> montre une évolution plus favorabledu trouble psychotique bref ce qui montre la fiabilité du DSMsur ces <strong>de</strong>ux catégories diagnostiques. Ceci peut avoir <strong>de</strong>srépercussions thérapeutiques, les cliniciens alertés par lesmodalités évolutives doivent se séparer <strong>de</strong> certaines contingencesafin <strong>de</strong> ne pas enfermer le patient dans ces symptômeset dans le risque d’une chronicisation.PO 445LA MALADIE MENTALE AUX YEUXDES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ TUNISIENSBOUZID K., BEN THABET J., MAALEJ BOUALI M.,SALLEMI R., ZOUARI N., ZOUARI L., MAALEJ M.CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE173