10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphaleStress et pathologie mentale sont <strong>de</strong>ux entités nosographiquesdifférentes, leur lien se rapporte aux mécanismes biologiquesqui augmentent la réponse comportementale dusujet suite aux expositions cumulatives environnementales(événements <strong>de</strong> vie, traumatisme d’enfance etc.).Nous illustrerons à travers une revue <strong>de</strong> littérature faite surla base <strong>de</strong> données Pubmed en utilisant les mots cléssuivants : « stress », « mental illness », « neurobiologic »,« psychosocial », « vulnerability » tous les paramètres neurobiologiqueset psychosociaux qui expliquent ce lien afind’i<strong>de</strong>ntifier les signes <strong>de</strong> rechutes incriminés dans la maladiementale pour une meilleure qualité <strong>de</strong> vie.Les psychothérapies <strong>de</strong> la 3 e vague TCC considèrent lestechniques <strong>de</strong> gestion active <strong>de</strong>s émotions comme <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s d’évitement. Dans la perspective <strong>de</strong> dépasser lesclivages théoriques (acceptation vs. maîtrise <strong>de</strong>s émotions)nous avons élaboré une proposition thérapeutique d’articulationefficace et cohérente <strong>de</strong>s techniques issues <strong>de</strong> troisgénérations TCC. 17 patients ont été soignés en groupe par<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> méditation en pleine conscience, d’acceptationet d’engagement et par <strong>de</strong>s expositions comportementales.Nous examinons avant et après traitement les modificationssurles symptomes anxio-dépressifs, le contact avecl’instant présent et l’émotivité positive-négative, l’alexithymieà l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> : STAI-B (Spielberger Trait Anxiety Inventory), BDI(Beck Depression Inventory), MAAS (Mindful Attention AwarenessScale), PANAS (Positive and Negative Affect Schedule),TAS-20 (Toronto Alexithymia Scale). Les scores indiquentune réduction <strong>de</strong>s symptômes anxio-dépressifs et uneaugmentation du contact avec l’instant présent et une amélioration<strong>de</strong> l’émotivité positive. Les résultats confirment l’efficacité<strong>de</strong> notre proposition thérapeutique concernant lasymptomatologie anxio-dépressive et les émotions positiveset donc le bien être subjectif. Par contre, <strong>de</strong>s changements<strong>de</strong> l’émotivité négative ou <strong>de</strong> l’alexithymie n’ont pas été constatés.Une articulation <strong>de</strong> trois générations TCC semble prometteuse.Toutefois, une meilleure élucidation du rôle <strong>de</strong>sdimensions émotionnelles et <strong>de</strong>s processus affectifs nécessitedavantage d’investigations. En conclusion, nos constatssont mis en rapport avec ceux d’autres techniques novatricesrécentes telles que le traitement unifié <strong>de</strong>s troubles émotionnels<strong>de</strong> Barlow (2010) et ceux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières avancées théorico-cliniquesdans la régulation <strong>de</strong>s émotions (Gross, 2007).PO 172EXISTE-T-IL DES DÉPRESSIONSPROFESSIONNELLES ?WILLARD M.PO 171LE TRAITEMENT DU TROUBLE D’ADAPTATIONET DU STRESS PAR UNE COMBINAISON DETECHNIQUES DES TROIS VAGUES DE THÉRAPIESCOGNITIVES ET COMPORTEMENTALES :UNE ÉTUDE PILOTEZACHARIOU Z., TRAN C., LASCAR P.Clinique du Stress « Françoise Le Coz », Groupe HospitalierPaul Guiraud, GARCHES, FRANCESTRASBOURG, FRANCELes problèmes psychosociaux dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entreprisesont <strong>de</strong> plus en plus <strong>fr</strong>équents et <strong>de</strong> plus en plus graves (1).L’augmentation continue du nombre <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>s au travail,dont les médias se font régulièrement l’écho, en témoigne.La France est, d’après l’OMS, l’un <strong>de</strong>s pays les plus touchés(2).Pourtant, les réponses proposées dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entrepriserestent limitées à la gestion du stress, semblant ignorerl’existence <strong>de</strong> réels troubles <strong>de</strong> l’humeur d’origine professionnelle(3).Il existe d’authentiques dépressions professionnelles qui surviennentsuite à <strong>de</strong>s difficultés dans le mon<strong>de</strong> du travail ets’expriment principalement au travail.Ces dépressions représentent la majeure partie <strong>de</strong>s dépensesmédicales occasionnées par les problèmes <strong>de</strong> santémentale (Bureau International du Travail) (4).La sémiologie <strong>de</strong> ces dépressions est spécifique, et les éléments<strong>de</strong> prise en charge, et principalement <strong>de</strong> préventionprimaire, sont très différents <strong>de</strong> ceux du stress professionnel.De la même façon, le cadre législatif est surprenant. Ladépression n’existe pas dans le tableau <strong>de</strong>s maladies professionnelles,et sa reconnaissance hors tableau est difficile,avec en particulier, une absence <strong>de</strong> présomption d’origine.Au contraire, le suici<strong>de</strong> est désormais <strong>de</strong> plus en plus <strong>fr</strong>équemmentreconnu comme acci<strong>de</strong>nt du travail.Notre intervention, après avoir rappelé la sémiologie spécifique<strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> l’humeur d’origine professionnelle, ferale point sur les aspects <strong>de</strong> prévention spécifique et sur leséléments <strong>de</strong> prise en charge possible (5).Références1. Nasse P. Légeron P., Rapport sur la détermination, la mesure et lesuivi <strong>de</strong>s risques psychosociaux au travail FRANCE. Ministère dutravail, <strong>de</strong>s relations sociales et <strong>de</strong> lasolidarité, 2008.2. Moussavi S, Chatterji S, Ver<strong>de</strong>s E, Tandon A, Patel V, Ustun B :Depression, chronic diseases, and <strong>de</strong>crements in health : results<strong>fr</strong>om the World Health Surveys. Lancet 2007, 370 : 851-58.3. Servant D. Les programmes <strong>de</strong> gestion du stress au travail sont ilsefficaces ? La lettre du psychiatre 2011, VII : 25-27.76
Posters4. Raffaitin F., Raffaitin-Bodin C., Travail et dépression. L’encéphale2008, 34, 4 : 434-439.5. Willard M., La dépression professionnelle, Paris : Odile Jacob, 2011.PO 173LA NOUVELLE BIOLOGIE DE L’ÉTAT DE STRESSPOST TRAUMATIQUE : UN RETOUR À LA CLINIQUEAUXEMERY Y.(1) Hôpital d’instruction <strong>de</strong>s Armées LEGOUEST, METZ,FRANCEUn état <strong>de</strong> stress posttraumatique (ESPT) ne survient jamaispar hasard : les conditions <strong>de</strong> possibilités d’un trauma sontétablies par <strong>de</strong>s déterminants génétiques et psychologiquesqui s’intègrent <strong>de</strong> manière interactive au cœur d’un contextesocial. Loin <strong>de</strong> n’être qu’une réaction biologique spécifiqueà un stress, la réponse psychotraumatique est également lerésultat d’une implication subjective du sujet dans l’événementauprès duquel il s’est investi psychiquement. La définitionchangeante <strong>de</strong> l’ESPT est issue d’une réflexion scientifiquetrès déterminée par le contexte socio-culturel et dansle même temps, le traumatisme psychique est régulièrementcausé par la faillite <strong>de</strong> valeurs sociales sécurisantes quiétaient considérées comme immuables. Les étu<strong>de</strong>s s’intéressantà l’interaction gènes/environnement ont retrouvéqu’une susceptibilité biologique interagit avec <strong>de</strong>s facteursextérieurs pour augmenter le risque <strong>de</strong> développement d’unESPT secondairement à un traumatisme psychique. Témoignaged’une vulnérabilité biologique, nous décrirons trois différentesformes cliniques d’ESPT en fonction <strong>de</strong> la neuromodulationprincipalement incriminée. Toutefois, malgré la miseen évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> risque biologiques et sociaux,aucune étu<strong>de</strong> neurobiologique n’a décelé <strong>de</strong> marqueur qui<strong>de</strong>stinerait a priori et immanquablement un sujet à structurerun ESPT en réaction à une situation <strong>de</strong> stress. À l’opposé,l’étu<strong>de</strong> psychopathologique découvre a posteriori que telsujet a nécessairement construit un syndrome <strong>de</strong> répétitiontraumatique en fonction <strong>de</strong> la concordance <strong>de</strong> données signifiantesrelatives à son histoire. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s conflits idéologiques,la clinique ne s’établit pas sur <strong>de</strong>s référentiels figés :l’évolution <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> génétique et <strong>de</strong> neuro-imagerieparticipe à la modification <strong>de</strong> notre regard sur les traumatismespsychiques et leurs possibilités thérapeutiques. N’étantpas simplement universel comme une réaction psychique oubiologique à un stress pour au contraire s’attacher au singulieret aux circonstances sociales, le traumatisme individueldu patient et sa théorisation par le clinicien-chercheur rejoignentla subjectivité <strong>de</strong> l’un comme <strong>de</strong> l’autre, via la subjectivité<strong>de</strong> l’époque à laquelle ils appartiennent.PO 174RÉVOLUTION TUNISIENNE :QUEL IMPACT PSYCHOLOGIQUE ?OUANES S., SAADA W., BOUASKER A., CHENNOUFI L.,BERGAOUI H., BAHRINI L., GHACHEM R.Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIEAu cours <strong>de</strong> la révolution tunisienne, la menace permanente<strong>de</strong> mort, l’état d’alerte, le sentiment d’insécurité ainsi que leclimat d’incertitu<strong>de</strong> ont provoqué chez certains <strong>de</strong>s réactionspsychologiques tantôt adaptées tantôt dépassées à l’origined’authentiques affections psychiatriques.Objectif : Déterminer les différents troubles psychiatriques enrapport avec la révolution tunisienne et établir le profil sociodémographiqueet clinique <strong>de</strong>s patients présentant ces troubles.Matériel et métho<strong>de</strong> : Nous avons mené une enquête transversaleauprès <strong>de</strong>s patients ayant consulté pour la premièrefois au service <strong>de</strong> la consultation externe <strong>de</strong> l’hôpital Razientre le 15 janvier et le 15 juillet 2011 pour une symptomatologiedéclenchée par les événements <strong>de</strong> la révolution. Lerecueil <strong>de</strong>s données s’est fait au moyen d’une fiche comportant<strong>de</strong>s données socio-démographiques et cliniques (antécé<strong>de</strong>nts,symptômes…). Les diagnostics ont été posés en seréférant aux critères du DSM IV-TR.Résultats : La population est constituée <strong>de</strong> 85 patients(76,5 % hommes, 23,5 % femmes) ayant un âge moyen <strong>de</strong>41 ans ± 12 ans. 68,4 % sont mariés et 27,1 % sont célibataires.La catégorie professionnelle la plus représentée estcelle <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> l’ordre (35,3 %) suivie <strong>de</strong>s sujets sansprofession (14,1 %) puis <strong>de</strong>s fonctionnaires (10,4 %). Lestroubles psychiatriques les plus <strong>fr</strong>équents sont les états <strong>de</strong>stress post-traumatique (23,5 %), les troubles dépressifsmajeurs (22,4 %) et les troubles <strong>de</strong> l’adaptation avec anxiété(15,3 %).Conclusion : Cette étu<strong>de</strong> souligne la diversité <strong>de</strong>s troublespsychiatriques pouvant se rencontrer à la suite d’un traumatismepsychique, en l’occurrence durant les événements <strong>de</strong>la révolution tunisienne. Il est donc essentiel d’insister surl’importance d’un dépistage adéquat et d’une prise en chargeprécoce <strong>de</strong> tels troubles.PO 175L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL (BURN-OUT) :UN PROBLÈME REELSEMAOUNE B., BAGHIRI S.HCA, ALGER, ALGÉRIEL’épuisement professionnel, aussi connu sous le nom <strong>de</strong>burn-out, « d’incendie ou <strong>de</strong> brûlure interne », est un conceptqui a fait couler beaucoup d’encre au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièresdécennies. En recensant les écrits portant sur ce phénomène,on remarque que la documentation, en le définissantet en le décrivant, a contribué à développer un vaste cadreconceptuel. Bien que les domaines <strong>de</strong> la psychologie, <strong>de</strong> lasociologie ainsi que du travail social aient tous abordé cetobjet d’étu<strong>de</strong>, peu <strong>de</strong> recherches ont été menées auprès <strong>de</strong>sujets et plus précisément auprès d’intervenant(e)s en soinpsychiatrique.PO 176LE COPINGSAIDANI H., SEMAOUNE B.HCA, ALGER, ALGÉRIETout au long <strong>de</strong> sa vie, l’individu est con<strong>fr</strong>onté à une successiond’événements mineurs ou majeurs : naissance d’un77