10 e <strong>Congrès</strong> <strong>de</strong> l’EncéphaleBien qu’il soit largement admis que les hallucinations auditivesverbales résultent d’une confusion entre ses propres penséeset la voix d’une autre personne, les mécanismes physiopathologiquesqui sous-ten<strong>de</strong>nt cette confusion sontencore largement méconnus. Des étu<strong>de</strong>s comportementalesont montré que lorsque l’on fait écouter à <strong>de</strong>s sujets schizophrèneshallucinés un enregistrement <strong>de</strong> leur propre voix,ils l’attribuent préférentiellement à une autre personne. Cecisuggère un dysfonctionnement <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> perception<strong>de</strong> sa propre voix. Récemment, <strong>de</strong>s indices électrophysiologiques(MMN, P3a) ont été utilisés pour i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>smarqueurs objectifs <strong>de</strong> la discrimination <strong>de</strong>s voix humaines.Cette approche a été utilisée dans cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> manière ài<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s marqueurs objectifs <strong>de</strong> la discrimination <strong>de</strong> sapropre voix chez <strong>de</strong>s sujets contrôles sains et dans le butd’étudier ultérieurement ces marqueurs chez les patientsschizophrènes hallucinés.Des potentiels évoqués ont été obtenus lorsque <strong>de</strong>s sujetscontrôles sains (N = 17) écoutaient passivement une séquenceoddball composée d’enregistrements <strong>de</strong> la voyelle /a/ prononcéesoit par le participant, soit par <strong>de</strong>s voix inconnues.Les résultats chez les sujets sains, indiquent que la discrimination<strong>de</strong> la propre voix est associée à une réponse précocespécifique (la « pré-MMN ») qui implique un réseau neuralcomprenant la région <strong>fr</strong>ontal inférieure gauche. De plus, nousavons montré que la réponse d’orientation pré-attentionnelle(in<strong>de</strong>xée par l’on<strong>de</strong> P3a) était différente entre les conditions« propre voix » et « voix inconnues », indiquant un switchattentionnel plus important pour les voix inconnues que pourla propre voix.Les résultats préliminaires chez les patients schizophrènessemblent montrer un profil <strong>de</strong> réponse spécifique à la proprevoix, mais cependant clairement distinct <strong>de</strong> celui observépour le groupe <strong>de</strong>s sujets sains.PO 141COMORBIDITÉ SYNDROME DE GILLESDE LA TOURETTE ET SCHIZOPHRÉNIE :ILLUSTRATION À PARTIR D’UN CAS CLINIQUEHECHMI S., KHENFIR A., ZALILA H., BOUSSETTA A.Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIEIntroduction : Le syndrome <strong>de</strong> Gilles <strong>de</strong> la Tourette est un troubleneuropsychiatrique caractérisé par <strong>de</strong>s tics moteurs etvocaux. Des troubles psychiatriques, tel le trouble obsessionnelcompulsif, le trouble déficit <strong>de</strong> l’attention hyperactivité, sonttrès souvent associés. Le pronostic est généralement fortementinfluencé par cette comorbidité neuropsychiatrique.Qu’en est-il <strong>de</strong> la comorbidité syndrome <strong>de</strong> Gilles <strong>de</strong> la Touretteet schizophrénie ? Quelle influence sur le pronostic etl’approche thérapeutique pourrait avoir cette association ?Description : Mme M., âgé <strong>de</strong> 21 ans, aux antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>mouvements soudains, stéréotypés <strong>de</strong> secousse <strong>de</strong> l’épauleet <strong>de</strong> coprolalie <strong>de</strong>puis l’enfance, diagnostiqué maladie <strong>de</strong>Gilles <strong>de</strong> la Tourette, n’ayant reçu aucun traitement, la familleayant opté pour la tradithérapie, a présenté en 2008 unesymptomatologie obsessionnelle compulsive avec rangementsymétrique <strong>de</strong> boîtes <strong>de</strong> cartons et rituels <strong>de</strong> lavage,mis sous antidépresseurs et anxiolytiques sans aucune amélioration.L’évolution à un an a été marquée par l’aggravation<strong>de</strong> la symptomatologie, l’apparition d’idées <strong>de</strong> référence, <strong>de</strong>persécution et l’échec scolaire. L’examen psychiatrique arelevé un apragmatisme, ainsi qu’une construction délirantereposant sur une croyance d’ensorcellement à mécanismeintuitif. Le patient a été mis sous aripiprazole avec bonne évolutionà six mois <strong>de</strong>s mouvements anormaux ainsi que du syndromedélirant.Discussion : Le cas clinique exposé confirme l’aggravationdu pronostic du syndrome <strong>de</strong> Gilles <strong>de</strong> la Tourette par l’associationà la schizophrénie. La prise en charge thérapeutiquedoit être aussi bien surveillée <strong>de</strong>vant un risque d’aggravation<strong>de</strong> la symptomatologie obsessionnelle compulsive par lesantipsychotiques. Cela confirme ainsi tout l’intérêt <strong>de</strong> la surveillance<strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong> trouble psychotique dans le syndrome<strong>de</strong> Gilles <strong>de</strong> la Tourette.PO 142INFLUENCE DES FACTEURS SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES SUR L’OBSERVANCETHÉRAPEUTIQUE AU COURS DE LA MALADIESCHIZOPHRÉNIQUEKHANFIR A., ZALILA H., ZOUARI O., HECHMI S., ARFAOUI S.,GAHA N., BOUSSETTA A.Service <strong>de</strong> psychiatrie « D » hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIEIntroduction : L’une <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> l’échec thérapeutiquedans la schizophrénie est la mauvaise observance thérapeutique.Beaucoup <strong>de</strong> facteurs peuvent constituer une entraveà l’observance thérapeutique. Nous nous sommes fixés pourobjectif d’étudier l’observance thérapeutique chez lespatients atteints <strong>de</strong> schizophrénie et d’individualiser les facteurssocio-démographiques qui y sont associés.Objectif : Nous avons étudié l’impact <strong>de</strong>s facteurs sociodémographiques<strong>de</strong>s patients atteints <strong>de</strong> schizophrénie surl’observance thérapeutique.Matériel et métho<strong>de</strong>s : Il s’agit d’une enquête transversale.Cette étu<strong>de</strong> a été menée auprès <strong>de</strong> 95 patients atteints <strong>de</strong>schizophrénie ayant consulté en ambulatoire durant les mois<strong>de</strong> janvier et février 2009 au service <strong>de</strong> psychiatrie D.Résultats : 54 % <strong>de</strong>s patients étaient observants. L’âgemoyen <strong>de</strong> notre échantillon était <strong>de</strong> 41,2 ans. Nous avonsretrouvé une légère prédominance masculine avec 52,6 %d’hommes. Les hommes étaient plus <strong>fr</strong>équemment observantsau traitement que les femmes (58,0 % vs. 33,3 %). Lamajorité <strong>de</strong> nos patients n’étaient pas mariés soit 82,1 % <strong>de</strong>l’effectif total. 96,8 % <strong>de</strong>s patients avaient l’électricité. 22,1 %avaient le chauffage. 6,3 % avaient la climatisation et 35,8 %avaient l’eau chau<strong>de</strong>. Près <strong>de</strong> la moitié (42,1 %) <strong>de</strong> notrepopulation d’étu<strong>de</strong> avait un niveau d’instruction primaire. Letiers avait été scolarisé jusqu’au secondaire (32,6 %) et12,6 % étaient analphabètes. 5,3 % avaient eu une formationprofessionnelle et seuls 7,4 % avaient atteint le supérieur.Les trois quarts <strong>de</strong>s patients interrogés étaient sans emploi(75,8 %).Discussion et conclusion : Certains facteurs socio-démographiquestels le sexe et la situation professionnelle se sont66
Postersrévélés être corrélés à l’observance thérapeutique. Tandisque d’autres ne l’étaient pas : l’âge, le niveau d’instruction,le statut matrimonial et la situation socio-économique. Il faudraitétudier d’autres facteurs tels les caractéristiques cliniques,les facteurs liés au traitement et ceux liés à l’environnementdu patient afin <strong>de</strong> mieux cerner et comprendrel’observance thérapeutique.PO 143LA REMÉDIATION COGNITIVE PARLE PROGRAMME CRT : À PROPOS DE DEUX CASNEFFATI H., DELLAGI L., HOUSSANI K., JOHNSON I.,TRIKI R., HAJERI S., HOUA R., LABBANE A., HAMADOU R.,TRABELSI S., BEN KHEDHER M., TABBANE K.Hôpital psychiatrique Razi, MANNOUBA, TUNISIEIntroduction : Les déficits cognitifs sont fortement corrélés audysfonctionnement social chez les patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> schizophrénie(SCZ). Les techniques d’entraînement cognitifvisent à améliorer ces déficits. Plusieurs programmes <strong>de</strong>remédiation cognitive ont été conçus dont la Cognitive RemediationTherapy (CRT) mise au point par Delahunty, Ree<strong>de</strong>r,Wykes, Morice et Newton en 2001.L’objectif est d’évaluer l’efficacité du CRT dans l’entraînement<strong>de</strong>s fonctions cognitives chez les patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong>schizophrénie.Métho<strong>de</strong> : Le CRT est un programme <strong>de</strong> remédiation cognitivetype « papier crayon » qui vise à entraîner l’attention, lamémoire et les fonctions exécutives.Les fonctions cognitives sont évaluées avant et après le CRTpar plusieurs tests cognitifs : la mémoire par le Hopkins VerbalLearning Test, l’attention par le test du double barrage<strong>de</strong> signes <strong>de</strong> Zazoo, la vitesse d’exécution par le test <strong>de</strong>sjetons, la symptomatologie clinique par la PANSS, l’estime<strong>de</strong> soi par l’échelle <strong>de</strong> Rosenberg, l’évaluation subjective <strong>de</strong>stroubles <strong>de</strong> la mémoire par la STICSS et la qualité <strong>de</strong> vie parl’échelle <strong>de</strong> compétences <strong>de</strong> vie.2 patients âgés respectivement <strong>de</strong> 36 et 38 ans sont suivispour SCZ indifférenciée, et sont bien équilibrés.Revue <strong>de</strong> la littérature : Recherche sur la base <strong>de</strong> donnéesMEDLINE <strong>de</strong> janvier 1993 à octobre 2011.Résultats : L’évaluation préliminaire du 1 er patient montre uneamélioration <strong>de</strong>s troubles cognitifs après CRT : HVLT (31 vs.37 mots), Au test <strong>de</strong> Zazoo (un indice <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 8,73vs. 17,34). À l’échelle d’estime <strong>de</strong> soi (Un score <strong>de</strong> 34 vs. 35).À la STICSS (un score <strong>de</strong> 52 vs. 27). Au LSP (un score <strong>de</strong> 98vs. 78). À la PANSS (un score <strong>de</strong> 67 vs. 55). Concernant le2 e patient, les résultats sont en cours d’analyse.Trois essais randomisés et contrôlés utilisant la CRT ont montréleur efficacité sur les fonctions cognitives, les symptômespsychotiques et l’estime <strong>de</strong> soi.Conclusion : Le CRT semble constituer une alternative thérapeutiqueefficace en association avec les antipsychotiquespermettant ainsi aux patients souf<strong>fr</strong>ant <strong>de</strong> SCZ une adaptationsocio-professionnelle et par conséquent une qualité <strong>de</strong>vie satisfaisante.Mots clés : Cognitive Remediation Thérapy ; Schizophrenia.PO 144AGENTIVITÉ MOTRICE : UN OUTIL POURAMÉLIORER LE REPÉRAGE PRÉCOCEDES PSYCHOSESWILQUIN H., DELEVOYE-TURRELL Y.Univ Lille Nord <strong>de</strong> France, VILLENEUVE D’ASCQ, FRANCELe repérage précoce <strong>de</strong>s pathologies psychotiques chez lesjeunes est enjeu majeur en termes <strong>de</strong> prévention. Les entretienscliniques d’ai<strong>de</strong> au repérage précoce <strong>de</strong>s psychosesactuellement disponibles (i.e. : CAARMS) sont cependantdifficiles à utiliser du fait du caractère aspécifique <strong>de</strong>s signesprodromiques <strong>de</strong> ces pathologies. Aussi, l’objectif <strong>de</strong> cetteétu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> proposer une tâche motrice innovante permettantd’examiner l’un <strong>de</strong>s signes les plus spécifiques <strong>de</strong>s psychosesdébutantes : le sens d’agentivité. Ce sens d’agentivitécorrespond à l’expérience immédiate que nous avonsd’être à l’origine <strong>de</strong> nos propres actions. Plus précisément,nous souhaitons vérifier si ce sens d’agentivité motrice estaltéré dès la phase prodromique et/ou <strong>de</strong> psychose débutante.32 jeunes patients (<strong>de</strong> 13 à 24 ans) et 36 participants contrôlesappariés en âge participaient à cette étu<strong>de</strong>. 15 <strong>de</strong> cesjeunes patients étaient <strong>de</strong>s individus à risque <strong>de</strong> développerune pathologie psychotique (Ultra High Risk – UHR), et 17étaient <strong>de</strong> jeunes patients psychotiques (First-Episo<strong>de</strong> Psychosis– FEP). 7 tests neuropsychologiques ont été utilisésafin <strong>de</strong> présenter le profil cognitif <strong>de</strong>s patients. Nous avonségalement utilisé une tâche motrice d’agentivité. L’objectifétait d’obtenir un indicateur objectif du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sens d’agentivité<strong>de</strong>s participants. Pour cela, nous avons comparé l’excédant<strong>de</strong> force <strong>de</strong> préhension appliqué sur un objet tenu enmain au moment d’une collision, selon que cette collision étaitproduite par le participant lui-même (Task S) ou par l’expérimentateur(Task O).Les résultats montrent que les adolescents sains appliquentune meilleure adaptation <strong>de</strong> la force sur l’objet, lorsque la collisionest générée par eux-mêmes plutôt que par autrui. Àl’inverse, chez les patients UHR et FEP, <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> force<strong>de</strong> préhension anormalement élevés sont appliqués lors <strong>de</strong>scollisions auto-générées, conduisant à une absence <strong>de</strong> différenceentre les conditions S et O. Nos résultats montrentégalement que la tâche d’agentivité motrice est plus sensibleque la batterie <strong>de</strong> tests neuropsychologiques utilisée pour cequi est <strong>de</strong> différencier les patients <strong>de</strong>s contrôles.En conclusion, nos résultats vali<strong>de</strong>nt l’hypothèse qu’une perturbationdu sens d’agentivité apparaîtrait précocement dansl’apparition <strong>de</strong>s psychoses.PO 145CANNABIS ET SCHIZOPHRÉNIE :LA CONSOMMATION DE CANNABISPRÉCIPITE-T-ELLE L’APPARITION DE TROUBLESSCHIZOPHRÉNIQUES ?OUERTANI A., JRIDETTE S., EUCHI L., KAANICHE K.,JOMLI R., ABOUB H., NACEF F.Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE67