o seu tempo - DSpace CEU

la tete de sa petite armée; il y était attendu et fortement appelé par
tous les hommes sages qui désiraient voir mettre un terme aux dis-
sentions civiles suscíteos par l'usurpation de D. Miguel. On l'assurait
alors que l'armée portugaise ne combattait point: c'était une erreur.
On avait renvoyé des régiments de ligne tous les officicrs qui pouvaient
favoriser la cause de D. Maria; un grand nombre gémit encoré dans
les cachots, d'autres y sont morts, le reste a été déposé en Afrique.
Ces officiers furent remplaces par des hommes mal famés ct compro-
mis sous tous les rapports. Deux ou trois vieux régiments qui inspi-
rent peu de confianco sont places en seconde ligne sous la surveil-
lance de moines, chargés spécialement de tout ce qui tient á l'espion-
nage. Personne n'ose communiquer sa pensée, et tous les postes
avances sont fournis par les milicos et les volontaires royalistes. On
aurait tort de considérer les militiens comme des recrucs; ces corps
son formes depuis longtemps, tous les soldats comptent de six á
sept ans de service, ils paraissent fatigues de ce genre de guerre et
ne demandent pas mieux que de rentrer dans leurs foyers. Mais la
plupart de ces hommes ont une famille et une petite propriété, et
anean d'eux n'ingnore que, s'il désertait, sa famille serait jetee dans
les prisons et que sa maison serait brulée. Ces raisons sont plus que
suffisantes pour les reteñir.
Quant aux volontaires royalistes et aux moines, ce sont, il n'en
faut pas douter, nos ennemis les plus ardents, et ils resteront armes
jusqu'au dernicr moment. Tout cela explique pourquoil il n'y a pas eu
de défection dans l'armée migueliste. II vient journcllemcnt quelques
déserteurs; ce sont des individus isolés appartenant aux régiments de
ligne et cela ne peut produire un grand résultat.
L'esprit des habitants est généralement tres bien disposé en fa-
veur de la cause de la Reine, mais l'activité et excessif rigueur de la
pólice sont un obstacle insurmontable á tout grand mouvement popu-
laire. Nous avons, cependant, des prcuves irrecusables de l'opinion
publique ; il n'arrive pas une seule malle de Lisbonne qui ne nous
apporte des dons gratuita plus ou moins considerables; un assez
grand nombre de personnes envoie reguliérement de quoi fournir á
l'entretien ct á la soldé d'un certain nombre de soldats, d'autres
expédient du linge pour les hópitaux et des sommes pjus ou moins
fortes: depuis mon arrivéc, un seul individu a^fait verser dans la
caisse du trésorier de S. M. I. la somme enorme de onze cents mille
franes en nuinéraire {
.
Foi 0 bariío de Quintclla.