o seu tempo - DSpace CEU

eaucoup d'argent inutilement et perdu un temps précieux qui a pu
étre employé par l'ennemi pour prevenir les effets d'une attaque aussi
imprévu qu'extraordinaire.
L'Empereur voulant tout concilier et faire partir les ordres d'un
méme point, assembla un conseil de guerre, composé de vingt-trois
personnes, dans lequel quatre questions furent posees pour savoir le
parti qu'on devait tirer de la bonne position oü l'on se trouvait. Je
n'entrerai pas dans les détails des débats de ce conseil, oü le Maré-
chal n'eut que six voix pour son opinión; il ne sut pas connaítre d'a-
vance que la question que soutenait mr. de Palmella était arrivée toute
tracée d'Angleterre, que son adoption était une des conditions des
secours donnés par cette nation et qu'on ne l'avait entouré au con­
seil par d'autres questions que pour donner occasion au Maréchal de
se fourvoyer de plus en plus; ce qu'il ne manqua pas de faire, au lieu
de profiter adroitement des moyens de mr. de Palmella pour arriver
á une bonne fin, qu'il pouvait toujours revindiquer, puisque, centre
l'attente des expéditionnaires, ils s'étaient trouvé forcós de demander
á l'armée du Porto un renfort de troupes.
Le procés verbal de la séance ayant place l'armée du Porto sur la
plus stricte défensive, pendant l'opération du dehors, et ayant mis
dans le succés de cette opération la fin de la grande question politi-
que du Portugal, le Maréchal crut sa dignité offensée, sa responsabi-
lité compromise et sa gloire militaire renfermée dans des limites trop
étroites; il donna sa démission avec tant d'éclat qu'il étourdi tout le
monde, mais n'intéressa personne. II s'aperçut de son isolement quand
il su qu'aucun des officiers, venus avec lui de France et employés
dans son ótat-major, n'imitait sa fougue. Alors, il changea cette démis­
sion en une demande de rentrer en France et, s'abaissant de plus en
plus, il s'est embarqué inaperçu de son entourage militaire, mais accom-
pagné seulement de français qui trouvent qu'il y a encoré de l'ingra-
titude á oublier des ingrats!
Aprés le départ du Maréchal, il n'a été conservé qu'un quartier
general imperial. Le general Saldanha est chef d'état-major general.
L'armée est composée de brigades qui répondent aux nombres de dis-
tricts, et l'administration a été remise sur le pied portugais. Dans cette
position j'ai dü prendre les ordres de l'Empereur, qui m'a déchargó
de la direction de l'administration de l'armée en me laissant disponible
jusqu'á ce que les affaires se décident á Lisbonne.
Vous avouerez, mon cher General, que la conduite du Maréchal pa-
raítra bien singuliére á ceux qui n'ont ancune idee. du fil de la trame
de son caractére; mais vous connaissez l'homme: il a fatigué tout le
monde, et, quand méme l'Empereur aurait pu oublier ses entretiens