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L'effectif de notre armée se porte á 12:459 hommes. De ce nom­
bre il faut déduire: malades, blessés, véterans, invalides 1:800; garde
nationale sédentaire 1:500; cannoniers qui doivent rester á leurs pié-
ees dans les positions 700; garnison da Serra 700; garnison da Foz
400. Ça fait un total de 5:100; restant done disponibles 7:359 hom­
mes. A ce nombre il convient d'ajouter 2:000 k 2:500 hommes, bour-
geois ou paysans armes, dont on peut se servir dans quelques circon-
stances, mais sur lesquels il ne faudrait pas entiérement compter.
Les lignes de dófense du Porto, telles qu'elles existaient k mon
arrivée, ont une ótendue d'environ 2:500 toises: il faut pour les dé-
fendre, au mininum, 5:000 hommes. De 1'embouchúre du fleuve k
l'extréme gauche de ees lignes il y a prés de 2:000 toises ; cet espace
est aujoürd'hui fortifié par quatre redoutes et des rétranchements;
ees positions sont de la plus haute importance, puis que c'est notre
seule communication avec la mer. Deux mille hommes des meilleures
troupes les oceupent et suffiraient á peine pour les défendre avec
succés, aussi je me tiens en mesure d'y envoyer des renforts en cas
d'attaque.
L'ennemi a au sud du Douro G:000 k 7:000 hommes, un camp
retranché et sept redoutes fermés. Au nord ses forces sont de 16:000
á 18:000 ou 20:000 hommes. Les troupes sont campees k une tres
petite distance de nos lignes derriére des rétranchements appuyés par
des redoutes fermés et deux camps retranchés, le tout sur un terrain
rocailleux, extrémement coupé, ou Ton ne pourrait nulle part faire
marcher une section d'infanterie, de front. Les troupes constitution-
nelles sont animées d'un excellent esprit, elles se battent bien; sous le
rapport de l'instruction et du courage, les officiers miguelistes ne peu-
vent étre compares aux braves qui combattent pour la cause nationale.
Vous jugerez, par 1'exposé que je viens de vous faire de nos for­
ces et do nos positions respectives, que d'un cute j'ai á peine suffisem-
ment de monde pour défendre les positions que je suis obligé d'occu-
per, et que pour sortir de Porto dans une circonstance désesperée
je pourrais disposer toute au plus de 7:000 hommes. Mais abandonner,
sans y étre contraint par la forcé, les malheurcux habitants de cette
ville á la fureur des miguelistes serait une action horrible que S. M. I.
le duc de Bragance ne voudrait jamáis commettre et á laquelle je ne
me préterait dans aucun cas.
Aprés vous avoir dit franchement quelle est notre situation, je
dois ajouter que nos ressources s'épuisent, que par un dernier effort
nous venons de nous procurer des munitions et des vivres, mais cela
ne peut durer longtemps, ce n'est pas k vous que je veux le ca-
•cher; pour en finir promptement avec D. Miguel nous aurions besoin