o seu tempo - DSpace CEU

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Toutes les tentatives que j'ai essayé pour trouver a la bourse de
Londres quelque argent á credit ont eté frustrées, et enfin, vous savez,
Mylord, l'inutilité de l'essai qui a eté fait auprés du Gouvernement
Français pour en obtenir quelques secours pécuniaires.
II ne me reste, done, plus d'autre parti á prendre que celui de
vous exposer avec candeur l'état des dioses, de vous assurer qu'á
moins de quelque évónement fortuit, et hors de tout le calcul, la
banqueroute de la maison de commerce de Carbonell, á Londres, en-
trainera les conséquences les plus fatales pour le Portugal, et que la ces-
sation complete de toute remise d'argent k Monseigneur le Duc de Bra-
gance l'exposera, ainsi que tous ceux qui l'entourent, á devenir victimes
de quelque affreux désordre dont on a deja vu paraitre les premiers
symptomes parmi les troupes auxiliaires qui font partie de l'armée.
II ne m'appartient pas de juger jusqu'á quel point de tels ma-
lheurs affecteraient, s'ils venaient á avoir lieu, l'intérét du Gouverne­
ment Britannique dans ses rapports présents et futurs avec le Portu­
gal; mais j'oserai assurer que les intéréts matériels des sujets de
S. M. B., établis a Oporto, en souffriraient considérablement, et que
la sureté méme d'un grand nombre de ces individus serait gravement
compromise. Je suis bien convaincu d'ailleurs qu'indépendemment de
tout semblablc calcul le Gouvernement de S. M. B. n'hésiterait pas á
faire tout ce qu'il jugerait praticable, pour éviter que la ville d'Oporto
ne courc le risque de devenir le théátre de scénes de désordre et
d'horreur.
En m'envoyant á Londres, Monseigneur le Duc de Bragance asur-
tout désiré avoir recours á l'immédiate intervention de S. M. B. pour
éviter l'effusion Je sang en Portugal et amener une réconciliation
nationale. Dans ce but une suspensión d'armes lui paraissait étre la
mesure la plus urgente et la plus essentielle, non pas qu'il y ait aucun
motif de craindre que les lignes d'Oporto puissent étre attaquées avec
succés, ni que les opérations militaires qui auraient lieu, tandis qu'on
s'occuperaient á negotier, produisent des résultats facheux pour l'ar­
mée de Monseigneur le Duc de Bragance; mais parce que la continua­
ron de la guerre civile repugnait au coeur de S. M. I., des le mo-
ment que la négociation serait entamóe, et parce que les difficultés
pécuniaires, qu'il prévoyait, auraient été facilement prévenues dans
le cas d'une suspensión des hostilitós.
Le cabinet de S. M. B. n'a pas cru, jusqu'á ce moment, devoir
entrevenir pour établir l'armistice proposó par Monseigneur le Duc de
Bragance, mais il a envoyé k Madrid un Ambassadeur, chargé, k ce
que je pense, de faire les premieres démarches nécessaires pour con-
certer une intervention pacifique dans les aífaires du Portugal.