o seu tempo - DSpace CEU

C'est á vous, maintenant, mon cher Vicomte, de mettre la main
á l'ceuvre et de renvoyer par retour du courrier cette piéce si impor­
tante, qui consolidera á jamáis la couronne et vous rendra immortel.
J'espére que V. E. verra dans l'obtention de ce document une
preuve combien j'ai á coeur le bonheur du Pays et plus encoré la con-
solidation de votre puissance et tout ce qu'il s'en suivra.
Vous vous couvaincrez aussi combien S. M. daigne me montrer
sa confiance et sa bienveillance. Elle ne sera jamáis trompee et vous
aurez toute la gloire de cette belle entreprise. Qu'il sera beau, ce
Royaume!
II serait aussi tres convenable que V. E. confére sur l'ensemble
de l'opération avec mr. le duc de Cadaval, une fois que nous aurons
jeté quelques bases.
J'attends le retour de la piéce ci-dessus mentionnée pour pouvoir
la faire expédier de suite par le Roi, et aprés je me rendrai, au rjlus
vite, prés de V. E. C'est done á vous, maintenant, mon cher Vicomte,
de me prouver si vous voulez de moi bientót ou bien tard.
En envoyant la piéce il serait nécessaire que V. E. demande au
Roi l'autorisation de pouvoir obtenir, des differentes branches de l'ad-
ministration, des renseignements nécessaires sur toutes les opérations
financiéres et tout ce qu'il appartient á la question d'économie politi­
que. Vous savez, par votre triste expérience, qu'on empéche par tous
les moyens imaginables la marche des affaires, et il faut déjouer á
l'avance les intrigues.
Si j'obtiens la libre investigation dans les Finances, au bout de peu
de jours je saurai á quoi m'en teñir et je retournerai, au plus vite,
sur le Continent pour régulariser l'affaire avec mon pére et mes amis.
II faut profiter de la bonne veine de notre crédit, et ne pas atten-
dre des évenements qui peuvent á chaqué instant se présenter devant
nous.
J'ai l'assurance de mon pére, de quelques autres maisons en Alle-
magne, Hollande et Angleterre, du succés de notre opération.
Je voudrais pouvoir étre, á la fois, ici et prés de chez vous; vous
devez beaucoup souffrir dans ce moment-ci de la ridicule et mechante
expédition de mr. Palmella et Compagnie. N'importe, nous les vain-
crons ees implacables ennemis du repos de l'Europe.
Croyez-moi pour la vie, mon cher et excellent Vicomte, votre plus
dévoué ami et serviteur.= De Haber.
P. S.— II est de la plus haute importance, et c'est une condition
sine qua non pour le succés de l'affaire, que personne n'en sache le
mot; le plus stricte sécret doit étre tenu. S. M. est de cet avis aussi,
ainsi que mr. le duc de Lafoes.
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