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L'ouvrage - Site en construction

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d’une activité physique int<strong>en</strong>se peut s’accompagner de manifestations cliniques<br />

comparables à celles retrouvées lors d’un sevrage consécutif à l’arrêt de<br />

la consommation de substances addictives, comme l’alcool, les opiacés ou les<br />

psychostimulants ; à savoir : insomnie, dépression, troubles de l’humeur,<br />

anorexie/boulimie, anxiété, frustration, diminution de l’estime de soi,<br />

difficulté d’att<strong>en</strong>tion et de conc<strong>en</strong>tration, douleurs physiques. Chan et<br />

Grossman (1988) ont examiné les effets psychologiques de l’arrêt de l’activité<br />

sur des coureurs confirmés. Ils ont comparé un groupe de 30 « Prev<strong>en</strong>ted<br />

Runners » (PR), privés d’activité depuis au moins deux semaines pour blessure,<br />

à un groupe de 30 « Continuing Runners » (CR) courant sans interruption.<br />

Soumis au Profile of Mood states (POMS), à l’échelle d’estime de soi de<br />

Ros<strong>en</strong>berg, à l’échelle de dépression de Z<strong>en</strong>g et à un questionnaire (Running<br />

Information Questionnaire), les PR témoignèr<strong>en</strong>t d’une détresse psychologique<br />

incluant symptômes dépressifs, anxiété, confusion, troubles de l’humeur<br />

et une perte d’estime de soi. Les auteurs <strong>en</strong> conclur<strong>en</strong>t que la privation<br />

d’activité peut, chez certains individus, provoquer des symptômes de sevrage<br />

et de détresse psychologique (Chan et Grossman, 1988).<br />

Addiction « positive » ?<br />

Cep<strong>en</strong>dant, grâce justem<strong>en</strong>t aux multiples et incontestables effets positifs de<br />

l’activité physique, on a comm<strong>en</strong>cé par considérer cette addiction (<strong>en</strong><br />

acceptant bi<strong>en</strong> le concept d’addiction) comme bénéfique. C’est la positive<br />

addiction de Glasser (1976). Cet auteur la définit comme une dép<strong>en</strong>dance<br />

psychologique et physique à une activité physique régulière, mais la<br />

dénomme « positive » car les sujets <strong>en</strong> tir<strong>en</strong>t des bénéfices sur le plan du<br />

bi<strong>en</strong>-être physique et psychologique et se serv<strong>en</strong>t de l’activité physique pour<br />

lutter efficacem<strong>en</strong>t contre le stress journalier, l’anxiété et la dépression.<br />

Sachs et Pargman (1979) et Thaxton (1982) ont bi<strong>en</strong> mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce chez<br />

des coureurs des symptômes de sevrage, tel un état anxio-dépressif lorsque les<br />

participants à l’étude étai<strong>en</strong>t privés de leur activité régulière. Le phénomène<br />

observé de dép<strong>en</strong>dance était pourtant catalogué « positif » par les auteurs.<br />

Thaxton préconise même explicitem<strong>en</strong>t cette « addiction positive » comme<br />

traitem<strong>en</strong>t à certains troubles psychologiques.<br />

À l’appui des bénéfices médico-sociaux offerts par ce type d’addiction, Vélea<br />

(2002) note que « beaucoup de pratiquants addictés aux sports, ont souv<strong>en</strong>t<br />

abandonné une addiction considérée comme négative (pour la plupart une<br />

forte dép<strong>en</strong>dance tabagique, l’alcool ou la consommation des drogues) » et<br />

que « on voit des c<strong>en</strong>tres de postcures qui c<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t leurs projets thérapeutiques<br />

sur la pratique sportive ».<br />

Pourtant, armé de descripteurs parfaitem<strong>en</strong>t acceptables et socialem<strong>en</strong>t<br />

garants de la « bonne santé » physique et morale, ce terme de positive<br />

Addictions<br />

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ANALYSE

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