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L'ouvrage - Site en construction

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soumis des souris de génotype C57Bl/6J (spontaném<strong>en</strong>t consommateurs<br />

d’alcool) à deux types distincts d’activité physique. Ces animaux (qui<br />

avai<strong>en</strong>t le choix <strong>en</strong>tre boisson alcoolisée à 10 % et eau) fur<strong>en</strong>t placés soit<br />

dans une cage avec accès libre à une roue (activité dite « récréative ») soit à<br />

une roue fermée dont le rythme, la durée et la vitesse de révolution étai<strong>en</strong>t<br />

déterminées par l’expérim<strong>en</strong>tateur (« activité int<strong>en</strong>se »). Les résultats montr<strong>en</strong>t<br />

que seule l’activité physique int<strong>en</strong>se a induit une surconsommation<br />

d’alcool alors qu’au contraire, une activité physique modérée et volontaire a<br />

<strong>en</strong>traîné une diminution de l’appét<strong>en</strong>ce pour l’alcool chez cette même<br />

lignée.<br />

Ces résultats confort<strong>en</strong>t l’hypothèse selon laquelle une activité récréative et<br />

modérée peut exercer une influ<strong>en</strong>ce protectrice vis-à-vis de la consommation<br />

d’alcool. En revanche, chez des sujets vulnérables, l’activité physique<br />

int<strong>en</strong>sive et forcée n’aurait pas cet effet bénéfique.<br />

Tous ces résultats, tant chez l’humain que chez l’animal de laboratoire, mériterai<strong>en</strong>t<br />

d’être affinés dans toute leur complexité par la prise <strong>en</strong> compte<br />

d’autres facteurs tels que le sexe, le type de sport pratiqué et divers facteurs<br />

d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, trois facteurs mis <strong>en</strong> lumière dans une très réc<strong>en</strong>te étude<br />

française réalisée <strong>en</strong> région PACA (Gualiardo et coll., 2006) sur les liaisons<br />

<strong>en</strong>tre pratique sportive et consommation de substances dites « récréatives ».<br />

On y appr<strong>en</strong>d que la pratique int<strong>en</strong>sive est corrélée négativem<strong>en</strong>t au tabagisme<br />

et à l’usage occasionnel du cannabis chez les filles, mais positivem<strong>en</strong>t<br />

à l’usage du tabac chez les garçons, et qu’un niveau de compétition élevé et<br />

la pratique d’une discipline sportive collective sont associés à des usages de<br />

tabac, d’alcool et de cannabis. On y appr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t qu’un score de<br />

détresse psychologique élevé et une abs<strong>en</strong>ce de souti<strong>en</strong> familial favoris<strong>en</strong>t<br />

ces consommations. Cette complexité est alim<strong>en</strong>tée par l’interaction de facteurs<br />

individuels déjà relevés (âge, sexe…), amis, égalem<strong>en</strong>t statut marital,<br />

et de certaines caractéristiques <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales de l’<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t (<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

social), comme le montre une autre très réc<strong>en</strong>te étude française<br />

m<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> collaboration avec l’Université de Nottingham (Royaume-Uni) et<br />

réalisée auprès du modèle extrême constitué d’ultra-marathoni<strong>en</strong>s adeptes<br />

des courses de 100 km (Allegre et coll., 2007).<br />

Prise de risque et recherche de s<strong>en</strong>sations<br />

Une autre étude sur « pratique sportive et usage de cannabis » réalisée<br />

auprès d’un échantillon représ<strong>en</strong>tatif d’élèves de la région Midi-Pyrénées<br />

(Pillard et coll., 2001) retrouve une différ<strong>en</strong>ce liée au sexe : 28,6 % de la<br />

population générale des garçons contre 19,6 % des filles consommai<strong>en</strong>t au<br />

moins occasionnellem<strong>en</strong>t du cannabis. Si cette proportion est id<strong>en</strong>tique<br />

chez les sportifs et chez les non sportifs, tous sports confondus, elle passe à<br />

50 % chez les garçons pratiquant un sport « alternatif » dans un but de<br />

recherche d’émotions. Les auteurs suggèr<strong>en</strong>t que « l’influ<strong>en</strong>ce de la pratique<br />

Addictions<br />

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ANALYSE

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