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<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t. De plus, l’échelle se c<strong>en</strong>tre sur des items pouvant être confondus<br />

avec des affects négatifs (« lorsque je ne peux pas m’<strong>en</strong>traîner, je me s<strong>en</strong>s<br />

déprimé »). Adams et Kirby (1998) relèv<strong>en</strong>t la même confusion <strong>en</strong>tre addiction<br />

et humeur négative dans la Running addiction scale de Rudy and Estok<br />

(1989). On doit à Chapman et De Castro (1990) une autre Running<br />

addiction scale qui s’appuie préfér<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur les effets de sevrage et le<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’obligation.<br />

Distinction <strong>en</strong>tre obligation et addiction<br />

Cette s<strong>en</strong>sation d’une obligation, ou d’un « contrat » (commitm<strong>en</strong>t) à courir<br />

(à « sortir » comme dis<strong>en</strong>t les joggers) est une variable qui émerge cliniquem<strong>en</strong>t<br />

de manière évid<strong>en</strong>te. De nombreuses échelles ont pris pour base ce<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’obligation : la Commitm<strong>en</strong>t to running scale (Carmack et<br />

Mart<strong>en</strong>s, 1979) ; la Commitm<strong>en</strong>t to exercise scale (Davis et coll., 1995) ou<br />

l’Obligatory exercise questionnaire (Pasman et Thomson, 1988). Or, comme le<br />

remarqu<strong>en</strong>t Szabo et coll. (1997), une partie importante de la littérature et<br />

des travaux sur l’addiction ont <strong>en</strong> réalité mesuré l’obligation (commitm<strong>en</strong>t).<br />

Sachs (1981) considérait cette variable comme la résultante d’une analyse<br />

intellectuelle de la récomp<strong>en</strong>se incluant la relation sociale, les bénéfices <strong>en</strong><br />

terme de santé, le prestige social sans négliger les avantages financiers de la<br />

performance. Selon Terry et coll. (2004), s’appuyant sur les travaux de Sachs<br />

(1981), les commited exercisers « s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans l’exercice physique pour des<br />

récomp<strong>en</strong>ses, considèr<strong>en</strong>t leur activité physique comme une part importante<br />

mais non c<strong>en</strong>trale de leur vie, peuv<strong>en</strong>t ne pas souffrir de symptômes de<br />

sevrage lorsqu’ils sont contraints d’interrompre leur activité. Au contraire,<br />

les addicted exercisers sont plus ins<strong>en</strong>sibles aux récomp<strong>en</strong>ses, considèr<strong>en</strong>t cet<br />

exercice comme la composante c<strong>en</strong>trale de leur vie et ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t douloureusem<strong>en</strong>t<br />

les privations d’activité ». Szabo (1995) ne trouve d’ailleurs aucune<br />

corrélation <strong>en</strong>tre addiction et obligation à courir et conclut qu’il s’agit là de<br />

deux concepts différ<strong>en</strong>ts. Dès 1990, Chapman et De Castro avai<strong>en</strong>t abouti à<br />

la même conclusion <strong>en</strong> comparant des sujets des deux sexes sur la Running<br />

addiction scale (RAS) et la Commitm<strong>en</strong>t to running scale (CR). Les scores à la<br />

CR étai<strong>en</strong>t corrélés à l’addiction (RAS) chez les hommes et pas chez les femmes,<br />

suggérant par là que les deux échelles mesurai<strong>en</strong>t des variables différ<strong>en</strong>tes<br />

et que, principalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ce qui concerne les femmes, l’obligation à<br />

courir pouvait exister sans addiction.<br />

Il résulte de cette indép<strong>en</strong>dance fonctionnelle <strong>en</strong>tre le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’obligation<br />

impérieuse à courir (ou à lever des poids) et la dép<strong>en</strong>dance, que<br />

l’addiction à l’activité physique existe bi<strong>en</strong> cliniquem<strong>en</strong>t, malgré les faiblesses<br />

méthodologiques des instrum<strong>en</strong>ts de mesure. Elle est la caractéristique<br />

d’une minorité de sujets particulièrem<strong>en</strong>t vulnérables, plus<br />

particulièrem<strong>en</strong>t des hommes. Comme le not<strong>en</strong>t Terry et coll. (2004) :<br />

Addictions<br />

549<br />

ANALYSE

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