26.06.2013 Views

Tous à Zanzibar

Tous à Zanzibar

Tous à Zanzibar

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

voisin de notre présent. Il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’un<br />

roman ni qu’il a été écrit en 1966.<br />

Mais on ne peut manquer d’être frappé, aujourd’hui, par la<br />

pertinence de la lecture subjective par John Brunner des<br />

événements et des informations de son temps. Une étude<br />

détaillée serait indispensable pour mettre en évidence le<br />

nombre de ses prédictions depuis vérifiées, mais aussi de ses<br />

erreurs et de ses lacunes (par exemple, le micro-ordinateur). On<br />

peut juste tenter ici de faire ressortir quelques grands traits.<br />

Premier trait : l’avenir est perçu comme un mur d’images, de<br />

représentations imagées, ou plutôt comme une cacophonie<br />

d’images. On peut voir l<strong>à</strong> l’influence, signalée, de Marshall<br />

McLuhan, voire d’Andy Warhol. En tout cas nous y sommes.<br />

Deuxième trait : un univers géopolitique éclaté, peu lisible en<br />

l’absence de grandes lignes de force politiques ou idéologiques,<br />

des sociétés fracturées plutôt que divisées. À noter parce qu’elle<br />

est surprenante dans le contexte de l’époque, la quasi-absence<br />

de l’Union Soviétique, <strong>à</strong> de rares mentions près, et donc de<br />

l’affrontement Est-Ouest, qui nous paraît aujourd’hui, mais<br />

depuis si peu de temps, aller de soi, et qui contribue <strong>à</strong> la<br />

dimension étrangement actuelle de ce texte.<br />

Troisième trait : un avenir mondial, globalisé pour reprendre<br />

l’expression de Jacques Lesourne, où tout influe sur tout, du fait<br />

notamment du rôle des sociétés transnationales.<br />

Quatrième trait : une vie quotidienne et des paysages<br />

urbains déjantés, caractérisés par les sans-abris dans les<br />

métropoles, les émeutes urbaines, le terrorisme absurde voire<br />

ludique, le tout étant devenu spectacle. On s’y croirait.<br />

Cinquième trait : les effets de la surpopulation. Certes, ceuxci<br />

sont peut-être exagérés par Brunner en tant qu’explication<br />

principale, encore que non unique, du désordre futur du monde,<br />

et l’accent qu’il met sur ce problème participe d’un<br />

malthusianisme <strong>à</strong> la fois ancien et répandu. Mais il est difficile,<br />

aujourd’hui, de ne pas voir, <strong>à</strong> l’origine de troubles régionaux qui<br />

ont des conséquences mondiales, des déséquilibres<br />

démographiques et des phénomènes de surpopulation, ainsi en<br />

Iran et en Irak, dans le Maghreb, dans une bonne partie de<br />

- 17 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!