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Tous à Zanzibar

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« Oui, monsieur Hogan, votre arrivée nous a été signalée.<br />

Quand désirez-vous venir régler les formalités officielles de<br />

l’exercice de votre profession au Yatakang ? »<br />

« Est-ce qu’<strong>à</strong> trois heures ce serait trop tôt ? »<br />

Elle avait défait les trois tours du sarong qui entourait sa<br />

taille et elle essayait de démêler les enchevêtrements du papier<br />

entre ses jambes. Ses seins frémirent <strong>à</strong> peine lorsqu’elle se<br />

pencha.<br />

« Je vais consulter l’emploi du temps de la personne qui doit<br />

vous recevoir. Ne quittez pas, s’il vous plaît. »<br />

Elle avait dû mettre ce vêtement sans peine, mais elle<br />

semblait avoir des difficultés <strong>à</strong> l’enlever. Toujours penchée, elle<br />

se retourna, comme pour mieux voir <strong>à</strong> la lumière, ce qu’elle<br />

faisait. Ses fesses finement modelées s’arrondirent dans le<br />

miroir carré. De la lumière vint caresser la touffe de poils<br />

sombres <strong>à</strong> leur jonction.<br />

« Oui, aujourd’hui, <strong>à</strong> trois heures, c’est entendu. Merci,<br />

monsieur Hogan », dit le téléphone. L’interlocuteur raccrocha.<br />

Donald se leva, la bouche un peu sèche et le cœur battant, et<br />

passa dans l’autre chambre.<br />

Toujours en lui tournant le dos, elle s’écarta d’un pas du<br />

chiffon de papier qui avait été le sarong. Elle dit : « Je savais<br />

que vous regardiez, évidemment. »<br />

Il ne répondit rien.<br />

« Quelquefois, je pense que je suis folle », dit Bronwen, et il y<br />

avait dans sa voix une pointe d’hystérie rentrée. « D’autres fois,<br />

je pense que je ne suis pas folle, mais au contraire, très<br />

raisonnable. Il m’a appris <strong>à</strong> aimer mon corps. Mon mari. Et il ne<br />

me reste peut-être plus tellement de temps pour exprimer cet<br />

amour. »<br />

Puis elle se retourna, lentement, pivotant sur un de ses pieds<br />

délicats dont la plante, Donald le vit <strong>à</strong> ce moment, était teinte<br />

du même rose que les ongles de ses orteils.<br />

« Excusez-moi », dit-elle soudain. « Je sais que ce n’est pas<br />

particulièrement flatteur pour vous. C’est seulement parce que,<br />

voil<strong>à</strong>, je n’ai jamais été avec un Américain, et je voudrais savoir<br />

ce que ça fait. Pendant que je peux encore. Enfin, si vous<br />

voulez… » Elle dit cela d’une voix étrangement monocorde,<br />

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