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Tous à Zanzibar

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favori : de la côte de vrai bœuf, froide, et de la salade. Il n’en<br />

commandait guère qu’en l’absence de Sasha.<br />

(Plus tard, on souligna le fait que sur le cadran, il avait<br />

composé la mention « bleue » pour la viande, et on en tira de<br />

profondes considérations sur les symboles de masculinité.)<br />

Vers trois heures cinq du matin, il était assis, seul, découpant<br />

sa viande et harponnant les feuilles de salade. À ce moment, il<br />

vit le signal qui indiquait que quelqu’un, <strong>à</strong> la porte de<br />

l’immeuble, venait d’actionner la clé Sécur I. T. programmée sur<br />

la porte de l’appartement. Il se leva, arrêta la bande qu’il était en<br />

train de regarder et alla se placer près de la porte.<br />

Lorsque la porte s’ouvrit, il vit, <strong>à</strong> la lumière du palier, une<br />

Sasha émoustillée, sa robe <strong>à</strong> la taille et ses jolis seins arrondis et<br />

potelés exposés <strong>à</strong> la bouche gloutonne d’un étranger <strong>à</strong> qui elle<br />

disait chut et attends donc un peu et tiens-toi tranquille il ne<br />

faut pas réveiller mon fils.<br />

Après la fermeture de la porte, mais avant que la lumière ne<br />

fût rallumée, il brandit le couteau avec lequel il avait découpé sa<br />

viande et s’en servit pour déchirer ce qui restait des vêtements<br />

de Sasha. La faible plainte du tissu, et un hurlement : de<br />

l’omoplate droite aux fesses, la peau fut fendue. L’étranger, qui<br />

se redressait tout juste du geste d’adoration qui l’avait<br />

agenouillé devant l’autel de sa féminité mûre, dit quelque chose<br />

au sujet de la fermer, enfin quoi…<br />

Philip dit : « Que fais-tu <strong>à</strong> ma mère ma mère ma mère ? » Et<br />

chaque fois qu’il disait mère, il abattait sa main droite qui<br />

justement tenait le couteau <strong>à</strong> viande effilé comme un rasoir. Au<br />

troisième coup, l’homme ne montra plus que le blanc de l’œil,<br />

bava des bulles et tomba au sol, les bras repliés sur les entailles<br />

de son ventre.<br />

Une voix perçante se répercutait du plafond au mur et du<br />

mur au plafond. Maintenant que ses yeux s’étaient de nouveau<br />

accommodés <strong>à</strong> la lumière, il mit entre parenthèses ce que<br />

pouvaient entendre ses oreilles et regarda. Près de la porte se<br />

tenait une femme plus toute jeune mais encore belle, presque<br />

nue <strong>à</strong> l’exception de quelques lambeaux qu’elle serrait contre<br />

elle. Irrésistiblement attiré, il s’approcha d’elle et laissa tomber<br />

ce que sa main, justement, tenait encore et lorsqu’elle esquiva<br />

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