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Tous à Zanzibar

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Boîtes et bouteilles dégringolèrent. Impossible de baisser la<br />

dernière grille. Une partie de la foule jugea cet objectif plus<br />

avantageux que le car de police.<br />

Un vrombissement passa au-dessus des têtes. Un de ces<br />

petits hélicoptères monoplaces capables de manœuvrer entre le<br />

toit des immeubles et le Fuller Dome survolait le quartier pour<br />

informer le quartier général de l’étendue des désordres. Une<br />

détonation partit d’une fenêtre, quelque part <strong>à</strong> droite. On venait<br />

de tirer avec un vieux fusil de chasse. L’hélicoptère descendit<br />

comme une feuille morte vers la rue, dans un hurlement de<br />

turbines tandis que le pilote s’efforçait de lui faire reprendre de<br />

l’altitude. Folle de la joie de se voir offrir un flic, la foule se rua<br />

pour l’accueillir <strong>à</strong> coups de bâton.<br />

Donald s’enfuit.<br />

Il s’engagea dans une rue où déj<strong>à</strong> les unités antiémeutes<br />

passaient <strong>à</strong> l’action. Deux autopompes repoussaient<br />

méthodiquement du bout de leur jet les manifestants dans les<br />

portes cochères. À tout hasard, il fit demi-tour. Il eut aussitôt en<br />

face de lui les camions-balais, cars de police équipés, <strong>à</strong> la façon<br />

d’un chasse-neige, d’une proue métallique. Leur action,<br />

analogue <strong>à</strong> celle des autopompes était plus brutale. La tactique<br />

était de maintenir la foule en mouvement pour lui ôter toute<br />

chance d’opposer une résistance cohérente. Un autre<br />

hélicoptère descendit en bourdonnant et commença <strong>à</strong> larguer<br />

ses grenades <strong>à</strong> gaz dans la rue.<br />

Donald était parmi la cinquantaine de personnes qui<br />

venaient de se faire refouler par les véhicules officiels et qui<br />

fuyaient au hasard, désorientées parce qu’elles n’étaient pas sur<br />

leur propre territoire. Lorsqu’il vit que les gens disparaissaient<br />

dans les portes cochères, il se fraya un chemin vers le mur de<br />

l’immeuble. Mais, devant la première porte suffisamment<br />

proche pour qu’il eût une chance d’y entrer, se tenaient deux<br />

Aframéricains armés de bâtons. « Eh, le Blanc, tu n’habites pas<br />

ici, dégage avant qu’on tape », dirent-ils.<br />

À un carrefour, deux autopompes et le camion-balai devant<br />

lequel il courait convergèrent. La masse des gens qui fuyaient<br />

des trois rues fut poussée dans la quatrième qui les ramenait<br />

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