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Tous à Zanzibar

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« À quoi pensais-tu ? Tu ne savais pas qu’il y avait un<br />

inducteur de sommeil sous l’oreiller ? Il t’aurait aidé <strong>à</strong> dormir. »<br />

« Les inducteurs me font rêver », dit Chad. « Pas l’alcool. »<br />

Norman haussa les épaules. Que ce fût <strong>à</strong> lui ou <strong>à</strong> Donald,<br />

jamais les inducteurs n’avaient fait semblable effet, mais il se<br />

souvint qu’une ou deux des minettes qui avaient dormi ici<br />

s’étaient plaintes de faire des cauchemars.<br />

« Vas-y, prends ta douche », dit-il. « Dépêche-toi, j’ai <strong>à</strong> te<br />

parler. »<br />

Il lui était venu une idée, sans doute n’était-ce qu’un fol<br />

espoir, mais la plus faible chance de dénouer la crise actuelle<br />

était <strong>à</strong> saisir.<br />

« Bien sûr », grogna Chad. « Si tu veux me faire plaisir, faismoi<br />

monter du café. »<br />

Cinq minutes plus tard, habillé, les cheveux et la barbe<br />

encore mouillés mais peignés, Chad prit la tasse de café qui<br />

l’attendait et s’assit dans le fauteuil de Donald en face de<br />

Norman assis sur le sien.<br />

« J’aimerais bien avoir un fauteuil Hille comme le tien », dit<br />

Chad distraitement. « Et, pour être franc, c’est la seule chose<br />

d’ici que j’aimerais avoir. Confortable, avec ça. Et tu sais qu’il va<br />

rester un fauteuil, et non se transformer tout d’un coup en<br />

cosmorama… D’accord, dis ce que tu as <strong>à</strong> dire. »<br />

« Chad, tu es considéré comme le sociologue actuellement<br />

vivant le plus perspicace. »<br />

« Fiente de baleine. Je suis considéré comme un ivrogne.<br />

J’en suis au point où je deviens saoul trop vite pour penser <strong>à</strong><br />

aller draguer la minette, et pourtant j’aime les femmes. » Il<br />

avala son café et essuya sa moustache du dos de sa main.<br />

« Je veux t’embaucher », dit Norman impassible.<br />

« M’embaucher ? Non, mais tu planes ! D’un côté je suis trop<br />

riche pour avoir besoin de travailler. J’ai calculé que j’ai deux<br />

fois trop d’argent pour ce qu’il me reste <strong>à</strong> vivre. J’essaie de<br />

réduire la marge <strong>à</strong> une fois et demie, et le fait de travailler me<br />

foutrait tout en l’air. D’un autre côté, je n’arrive pas <strong>à</strong> me faire<br />

écouter, alors, je me demande <strong>à</strong> quoi sert mon travail. On n’en<br />

parle plus, j’espère. Tu bois quelque chose ? Non, un joint,<br />

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