23.06.2013 Views

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

mettre en circulation ». Le 5 janvier 1846, le même écrivait <strong>de</strong> Livourne à Nubius : « Nos imprimeries <strong>de</strong> Suisse sont en<br />

bon chemin. Elles produisent <strong>de</strong>s livres tels que nous les désirons; mais c’est un peu cher; j’ai consacré à cette propagan<strong>de</strong><br />

nécessaire une assez forte partie <strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s recueillis. Je vais utiliser le reste dans les légations ».<br />

Maintenant, la secte a ses imprimeries partout, et le colportage <strong>de</strong> leurs productions est favorisé par les lois.<br />

En 1881, la liberté complète du colportage fut greffée sur la liberté complète <strong>de</strong> l’imprimerie et <strong>de</strong> la librairie. Les vagabonds,<br />

les repris <strong>de</strong> justice reçurent le droit <strong>de</strong> répandre les brochures les plus impies et les plus immon<strong>de</strong>s. Et cependant,<br />

quelques années auparavant, le préfet <strong>de</strong> police avait établi que le colportage n’employait pas moins <strong>de</strong> dix à douze<br />

mille agents, répandant frauduleusement quinze millions <strong>de</strong> publications malsaines et honteuses. Ce n’était yoint assez,<br />

on décréta une liberté plus complète. De plus, les auteurs <strong>de</strong>s oeuvres ainsi colportées furent glorifiés afin <strong>de</strong> leur donner<br />

plus <strong>de</strong> crédit auprès du peuple1.<br />

Ce sont surtout les journaux qui servent à répandre les idées que la secte veut semer dans le public. Les feuilles qui<br />

sont à sa dévotion sont légion; elles sont graduées avec un art infernal, pour toutes les classes possibles <strong>de</strong> lecteurs, afin<br />

que chacun, selon le <strong>de</strong>gré où son esprit est parvenu sur la voie <strong>de</strong> l’erreur, puisse se procurer le périodique auquel son<br />

esprit puisse s’adapter et marcher <strong>de</strong> compagnie avec lui. <strong>La</strong> poésie et le roman, les beaux-arts et les sciences, l’histoire<br />

du passé et l’exposé <strong>de</strong>s événements présents, tout sert, dans la mesure qui convient au public auquel s’adresse spécialement<br />

telle ou telle feuille, à r épandre les idées d’affranchissement intellectuel, moral et religieux qui sont le fond <strong>de</strong><br />

l’esprit maçonnique.<br />

Les congrès ont bien souvent été employés nu même but. C’est <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> la Haute Vente que date l’impulsion<br />

qui leur est donnée. On sait combien, en ces <strong>de</strong>rniers temps, ils se sont multipliés, sous toutes les étiquettes possibles. Il<br />

ne fut d’abord question que <strong>de</strong> congrès scientifiques. Le pape Grégoire XVI s’y opposa avec une inébranlable fermeté. Il<br />

ne put éloigner ce fléau <strong>de</strong> l’Italie, où les princes se laissèrent forcer la main; du moins il en préserva Rome. Les congrès<br />

scientifiques furent en Italie en 1845 ce que furent en France, <strong>de</strong>ux ans plus tard, les banquets démocratiques. De plus,<br />

ils servirent aux esprits aventureux à se connaître, aux affidés à semer leurs idées, à la secte à jeter le discrédit et le mépris<br />

sur les dogmes chrétiens.<br />

Mais pour être profon<strong>de</strong>, pour être tenace, pour être générale, la propagan<strong>de</strong> <strong>de</strong>s idées doit être entreprise dès le bas<br />

âge, dans l’éducation. Dans ses instructions au « Régent », Weishaupt dit : « Il faut pourtant gagner à notre Ordre le<br />

commun du peuple : le grand moyen pour cela est l’influence sur les écoles... Vous <strong>de</strong>vez sans cesse voir comment on<br />

peut, dans vos provinces, s’emparer <strong>de</strong> l’éducation publique, du gouvernement ecclésiastique, <strong>de</strong>s chaires<br />

d’enseignement et <strong>de</strong> prédication ». Ecrasez l’ennemi quel qu’il soit, disaient les Instructions aux membres <strong>de</strong> la Haute<br />

Vente, mais surtout écrasez-1e dans l’oeuf. C’est à la jeunesse qu’il faut aller, c’est elle qu’il faut séduire, elle qu’il faut<br />

entraîner, sans qu’elle s’en doute... Allez à la jeunesse, et, si c’est possible, jusqu’à l’enfance ».<br />

Ces Instructions n’étaient point <strong>de</strong> celles que les membres <strong>de</strong> la Haute-Vente dussent gar<strong>de</strong>r pour eux seuls. Ils ne<br />

pouvaient, à quarante, endoctriner toute la jeunesse européenne. Elles <strong>de</strong>vaient être transmises <strong>de</strong> proche en proche,<br />

plus ou moins explicites ou voilées, selon le <strong>de</strong>gré d’avancement <strong>de</strong>s personnes auxquelles on voulait les faire parvenir.<br />

Elles étaient particulièrement <strong>de</strong>stinées à ceux qui s’occupent <strong>de</strong> l’instruction <strong>de</strong> la jeunesse, dans les lycées, dans les<br />

collèges, dans les écoles et même dans les séminaires. Il n’était point nécessaire que toutes les personnes appelées à<br />

cette propagan<strong>de</strong> fussent engagées dans les liens <strong>de</strong> la Maçonnerie; il suffisait, il suffit toujours, qu’elles aient l’esprit maçonnique;<br />

celles-ci sont même considérées comme les plus utiles, parce qu’elles inculquent les idées voulues à la jeunesse<br />

qui leur est confiée sans se douter du mal qu’elles lui font.<br />

Aux autres, aux initiés, on recommandait une extrême pru<strong>de</strong>nce. Elle était plus nécessaire alors qu’aujourd’hui, plus<br />

dans les Etats pontificaux que chez nous. Elle était exigée, surtout <strong>de</strong> ceux qui, d’une manière ou d’une autre, directement<br />

ou indirectement, pouvaient avoir quelque influence sur l’éducation <strong>de</strong> la noblesse ou du clergé.<br />

Le document publié par <strong>Mgr</strong> Gerbet, après avoir dit qu’il faut s’efforcer d’entraîner dans le sillon maçonnique les autorités<br />

civiles et militaires, les rois et les princes eux-mêmes, ajoute « et surtout leurs enfants... C’est par <strong>de</strong>s auteurs célèbres,<br />

dont la morale s’accor<strong>de</strong>rait avec nos <strong>de</strong>sseins, que nous paralyserons et ébranlerons leur puissance. C’est par<br />

d’aussi sages mesures mises à profit avec pru<strong>de</strong>nce, et surtout appliquées à propos à <strong>de</strong> jeunes coeurs trop faibles pour<br />

en discerner le, vrai but, que nous les amènerons à nous secon<strong>de</strong>r pour le grand oeuvre ». C’est ce que l’on n’a cessé <strong>de</strong><br />

pratiquer. Pour ne citer qu’un exemple, la secte avait réussi à faire admettre comme précepteur du prince Rodolphe, héritier<br />

présomptif <strong>de</strong> l’empereur François-Joseph, un apostat. croyons-nous, et pour maîtres <strong>de</strong>s savants, comme le naturaliste<br />

Brehm, qui ne croyaient ni en Dieu, ni en la vie future. L’on sait comment cet infortuné prince roula jusqu’à l’abîme le<br />

plus profond du déshonneur et du désespoir.<br />

Ici encore, nous voyons observées <strong>de</strong> nos jours les instructions <strong>de</strong> Weishaupt. Voici celles qui avaient été données à<br />

celui dont il avait fait choix pour être gouverneur <strong>de</strong> l’héritier présomptif <strong>de</strong> la couronne <strong>de</strong> Bavière en 1785.<br />

I. On visera à ce que les connaissances du prince soient étendues, mais non pas profon<strong>de</strong>s. S’attaquer directement<br />

au sentiment religieux inné à la jeunesse, serait impru<strong>de</strong>nt; en procédant indirectement, on obtiendra d’excellents résultats.<br />

II suffira <strong>de</strong> montrer dans l’enseignement une opposition entre la science et la foi.<br />

II. L’éducateur étudiera soigneusement le caractère <strong>de</strong> son élève. Il est <strong>de</strong>ux points surtout au sujet <strong>de</strong>squels il <strong>de</strong>vra<br />

obtenir une connaissance certaine : Quels sont les plaisirs vers lesquels le prince se sent le plus attiré ? Quelles sont les<br />

passions dominantes dans sa nature ? Le gouverneur aura soin <strong>de</strong> nourrir les penchants et les passions du prince. <strong>La</strong><br />

jeunesse, légère <strong>de</strong> sa nature, aime cela, s’en montre reconnaissante et s’attache à ceux qui agissent ainsi avec elle.<br />

Mais on évitera <strong>de</strong> dépasser une certaine mesure, afin d’éviter que la satiété se produise. Il faut maintenir la soif. Les<br />

connaissances étendues et superficielles produisent la vanité. On la flattera : la jeunesse inexpérimentée se laisse toujours<br />

séduire par <strong>de</strong>s louanges.<br />

1 On vient d’ériger une statue à Eugène Sue et <strong>de</strong> célébrer son centenaire; il a été précédé par <strong>de</strong>s réclames barnumesques en faveur<br />

<strong>de</strong> ses œuvres. Tous les cinq ou six ans, <strong>de</strong>s journaux reprennent son Juif Errant, ses Mystères <strong>de</strong> Paris, en feuilleton; <strong>de</strong>s éditfons <strong>de</strong><br />

livraisons en approvisionnent le marché sans relâche, pour qu’aucune génération ne grandisse sans avoir bu le poison qu’elles contiennent.<br />

111

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!