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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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Il appelait <strong>de</strong> ses voeux « ces jours où le soleil n’éclairera plus que <strong>de</strong>s hommes libres et ne reconnaissant d’autres<br />

maîtres que leur raison» (Condorcet. Esquisse d’un tableau historique du progrès <strong>de</strong> l’esprit humain. (Epoque 9 e ).<br />

A cette première égalité dans l’incrédulité, la haute maçonnerie jugea qu’il était nécessaire d’en joindre une autre,<br />

l’égalité sociale. Il fallait, par conséquent, se défaire <strong>de</strong>s rois comme <strong>de</strong>s prêtres, abattre les trônes comme les autels et<br />

avant tout celui qui dominait tous les autres, le trône <strong>de</strong>s Bourbons. Lilia pedibus <strong>de</strong>strue, ce fut le mot d’ordre, qui se répandit<br />

<strong>de</strong> loge en loge, et <strong>de</strong> là, dans le peuple.<br />

Dans les loges, on faisait entendre qu’il n’y a liberté ni égalité pour un peuple qui n’est pas souverain, qui ne peut faire<br />

ses lois, qui ne peut ni les révoquer ni les changer.<br />

Au peuple, il ne fut pas besoin <strong>de</strong> longues explications. Il suffit <strong>de</strong> lui faire entendre ces mots : liberté, égalité. Il comprit,<br />

et aussitôt il se montra prêt pour les combats qui <strong>de</strong>vaient lui procurer les objets <strong>de</strong> ses plus ar<strong>de</strong>nts désirs. Aussi, en<br />

un instant, armé <strong>de</strong> piques, <strong>de</strong> baïonnettes et <strong>de</strong> torches, il s’élança à la conquête <strong>de</strong> la liberté et <strong>de</strong> l’égalité. Il sut où<br />

trouver les châteaux à brûler et les têtes à couper pour ne plus rien voir au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> lui et avoir en tout et pour tout les<br />

coudées franches.<br />

On ne médit pas <strong>de</strong> la Franc-maçonnerie quand on affirme que le secret qu’elle tenait caché sous ces mots, liberté et<br />

égalité, c’était la Révolution avec toutes ses horreurs.<br />

Citons cependant, à cause <strong>de</strong> son importance et <strong>de</strong> sa clarté, ce que dit John Robison, professeur <strong>de</strong> philosophie naturelle<br />

et secrétaire <strong>de</strong> l’Académie d’Edimbourg. Il se fit recevoir franc-maçon dans la secon<strong>de</strong> moitié du XVIIIe siècle, et<br />

obtint bientôt le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Maître écossais. Avec ce titre, il visita les loges <strong>de</strong> France, <strong>de</strong> Belgique, d’Allemagne et <strong>de</strong> Russie.<br />

Il acquit un si grand crédit auprès <strong>de</strong>s francs-maçons, que ceux-ci lui offrirent les gra<strong>de</strong>s les plus élevés. C’est alors,<br />

en 1797, qu’il publia le résultat <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s dans un livre intitulé Preuves <strong>de</strong>s conspirations contre toutes les religions<br />

et tous les gouvernements <strong>de</strong> l’Europe, ourdies dans les assemblées secrètes <strong>de</strong>s illuminés et <strong>de</strong>s francs-maçons. « J’ai<br />

eu, dit-il, les moyens <strong>de</strong> suivre toutes les tentatives faites pendant- cinquante ans, sous le prétexte spécieux d’éclairer le<br />

mon<strong>de</strong> avec le flambeau <strong>de</strong> la philosophie, et <strong>de</strong> dissiper les nuages dont la superstition religieuse et civile se servent<br />

pour retenir le peuple <strong>de</strong> l’Europe dans les ténèbres <strong>de</strong> l ’esclavage. » T oujours les mêmes mots pour exprimer les<br />

mêmes intentions : ané<strong>anti</strong>r la civilisation <strong>chrétienne</strong> pour lui substituer une civilisation uniquement fondée sur la raison et<br />

<strong>de</strong>vant donner satisfaction ici-bas à toutes les convoitises <strong>de</strong> la nature.<br />

« J’ai vu, continue John Robison, se former une association ayant pour but unique <strong>de</strong> détruire, jusque dans leur fon<strong>de</strong>ment,<br />

tous les établissements religieux, et <strong>de</strong> renverser tous les gouvernements existant en Europe. J’ai vu cette association<br />

répandre ses systèmes avec un zèle si soutenu, qu’elle est <strong>de</strong>venue presque irrésistible; et j’ai remarqué que les<br />

personnages qui ont eu le plus <strong>de</strong> part à la Révolution française étaient membres <strong>de</strong> cette association, que leurs plans<br />

ont été conçus d’après ses principes et exécutés avec son assistance. »<br />

Un personnage plus autorisé encore, le comte Haugwitz, ministre <strong>de</strong> Prusse, accompagna son souverain au congrès<br />

<strong>de</strong> Vérone, et, dans cette auguste assemblée, il lut un mémoire qu’il eût pu intituler : « Ma confession ». Il y dit que non<br />

seulement il fut franc-maçon, mais qu’il fut chargé <strong>de</strong> la direction supérieure <strong>de</strong>s réunions maçonniques d’une partie <strong>de</strong> la<br />

Prusse, <strong>de</strong> la Pologne et <strong>de</strong> la Russie. « <strong>La</strong> maçonnerie, dit-il, était alors divisée en <strong>de</strong>ux parties dans ses travaux secrets<br />

»; ce qu’un autre maçon appelle « la partie pacifique », chargée <strong>de</strong> la propagation <strong>de</strong>s idées, et « la partie guerrière »,<br />

chargée <strong>de</strong> faire les révolutions. « Les <strong>de</strong>ux parties se donnaient la main pour parvenir à la domination du mon<strong>de</strong>... Exercer<br />

une influence dominatrice sur les souverains : tel était notre but1 »<br />

Cette volonté d’arriver à la domination du mon<strong>de</strong> est propre aux Juifs; les francs-maçons ne sont en cela que leurs<br />

instruments; elle explique presque tous les événements <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers siècles, et surtout ceux <strong>de</strong> l’heure présente.<br />

<strong>La</strong> Révolution est le fait <strong>de</strong> la maçonnerie; ou plutôt, comme le dit Henri Martin, « la Franc-maçonnerie a été le laboratoire<br />

<strong>de</strong> la Révolution » (Histoire <strong>de</strong> France, t. XVI, p. 535).<br />

Elle-même d’ailleurs ne se fait point faute <strong>de</strong> revendiquer l’honneur <strong>de</strong> l’avoir mise au mon<strong>de</strong>.<br />

A la Chambre <strong>de</strong>s députés, séance du 1er juillet 1904, M. le marquis <strong>de</strong> Rosanbo ayant dit: « <strong>La</strong> Franc-maçonnerie a<br />

travaillé en sourdine, mais d’une manière constante à préparer la Révolution. »<br />

M. JUMEL. - C’est en effet ce dont nous nous vantons.<br />

M. Alexandre Zévaès.- C’est le plus grand éloge que vous puissiez en faire.<br />

M. Henri MICHEL (Bouches-du-Rhône).- C’est la raison pour laquelle vous et vos amis la détestez (Journal Officiel, 2<br />

juillet, page 1799).<br />

M. <strong>de</strong> Rosanbo répliqua: « Nous sommes donc parfaitement d’accord sur ce point que la maçonnerie a été le seul auteur<br />

<strong>de</strong> la Révolution, et les applaudissements que je recueille <strong>de</strong> la gauche, et auxquels je suis peu habitué, prouvent,<br />

messieurs, que vous reconnaissez avec moi qu’elle a fait la Révolution française.<br />

M. JUMEL.- Nous faisons plus que le reconnaître. Nous le proclamons.<br />

Dans un rapport lu à la Tenue Plénière <strong>de</strong>s Respectables Loges Paix et Union et <strong>La</strong> Libre Conscience, à l’Orient <strong>de</strong><br />

Nantes, le lundi 23 avril 1883, nous lisons : « Ce fut <strong>de</strong> 1772 à 1789 que la Maçonnerie élabora la gran<strong>de</strong> Révolution qui<br />

<strong>de</strong>vait changer la face du mon<strong>de</strong>... « C’est alors que les francs-maçons vulgarisèrent les idées qu’ils avaient prises dans<br />

leurs Loges... (Rapport, p. 8). »<br />

Dans la circulaire que le grand conseil <strong>de</strong> l’ordre maçonnique envoya à toutes les loges pour préparer le centenaire <strong>de</strong><br />

89, nous trouvons le même aveu suivi d’une menace : « <strong>La</strong> maçonnerie qui prépara la Révolution <strong>de</strong> 1789 a pour <strong>de</strong>voir<br />

<strong>de</strong> continuer son oeuvre; l’état actuel <strong>de</strong>s esprits l’y engage. »Bien avant cela, en 1 776, Voltaire avait écrit au comte<br />

d’Argental: « Une Révolution s’annonce <strong>de</strong> tous côtés. »<br />

Il savait ce que lui et ses amis <strong>de</strong>s loges préparaient à l’Eglise et à la société; le conventionnel Guffroy l’a ainsi caractérisé<br />

: « Non jamais l’histoire <strong>de</strong>s peuples barbares, jamais l’histoire affreuse <strong>de</strong>s tyrans, n’offrira l’image d’une conspiration<br />

plus épouvantable ni mieux combinée contre l’humanité et la vertu. »<br />

1 L’écrit <strong>de</strong> cet homme d’Etat a été publié pour la première fois à Berlin, en 1840, dans l’ouvrage intitulé : Dorrow’s Denkscrifften und<br />

Briefen zur charackteristick <strong>de</strong>r Wett und litteratur. (T. IV, p. 211 et 221.)<br />

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