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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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Dans les premiers siècles, avec Chil<strong>de</strong>bert, 540, Clotaire II, Dagobert Ier, etc., les édits qui concernent les Juifs revêtent<br />

surtout la forme d’un ostracisme théocratique l’aversion confessionnelle se mêlait plus intimement à la défense économique.<br />

Charlemagne eut, dit-on, pour eux, les premières attentions, mais, en 1096, Philippe 1er les chassa du<br />

royaume. Saint Louis leur enjoignit <strong>de</strong> porter une marque particulière sur leurs vêtements. Jusqu’en 1789, ce n’est qu’une<br />

suite d’édits réglant l’usure, faisant rendre gorge aux Juifs ou les chassant du royaume. A mesure que les moeurs se policent,<br />

que l’économie politique se régularise, <strong>de</strong> généreuses tentatives sont faites pour donner aux Juifs quelques libertés<br />

et droits communs, mais les abus rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la race amènent toujours <strong>de</strong> nouvelles répressions. Au XVIIIe siècle,<br />

c’est en Alsace et en Lorraine que la race retrouve toute son activité. Malgré les mesures <strong>de</strong> précaution prises à Metz, en<br />

1567, par le maréchal <strong>de</strong> la Vieuxville, en 1721, par le duc Léopold et par Louis XIV en Alsace, le pays est rendu insolvable<br />

par l’usure <strong>de</strong>s Juifs.<br />

Louis XVI dont la bonté est restée proverbiale améliora leur sort en adoucissant beaucoup la législation sous laquelle<br />

ils avaient vécu jusque-là. Mais l’idée ne lui vint jamais <strong>de</strong> cesser <strong>de</strong> protéger ses sujets contre l’usure juive qui ruinait<br />

surtout les habitants <strong>de</strong>s campagnes, moins encore <strong>de</strong> donner à ces étrangers le titre <strong>de</strong> Français.<br />

Par son édit <strong>de</strong> 1784, Louis XVI abolit le péage personnel. Les lettres patentes <strong>de</strong> la même année quoique très pru<strong>de</strong>mment<br />

restrictives consacrent pour la condition <strong>de</strong>s Juifs <strong>de</strong>s améliorations capitales désormais ils sont investis du<br />

droit <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r maison et jardin; - ils peuvent comme tenanciers cultiver la terre; - ils sont établis ou confirmés dans<br />

tous les métiers et professions qui ne leur livrent point le coeur <strong>de</strong> la société <strong>chrétienne</strong>. Ce n’est pas là encore le régime<br />

du droit commun; c’est un germe qui trouve enfin son plein développement dans le projet d’émancipation définitive que le<br />

roi met à l’étu<strong>de</strong> en 1788.<br />

C’est ce projet, mûri sous la monarchie, que la Constituante recueillit à notre dommage, déclare M. l’abbé Lémann,<br />

parce qu’elle faussa, en se l’appropriant, l’oeuvre royale.<br />

Il faut dire cependant que l’Assemblée constituante elle-même ne fit point <strong>de</strong> bon coeur ce qu’elle fit.<br />

Les Juifs, pour vaincre sa résistance, eurent recours à l’intervention révolutionnaire <strong>de</strong> la Commune. Ils eurent pour<br />

principaux agents le jacobin Godard et Adrien Duport, que Louis Blanc accuse d’avoir été l’organisateur <strong>de</strong>s massacres<br />

commis à Paris et <strong>de</strong>s paniques répandues dans les provinces.<br />

Les commissaires nommés par la Commune firent présenter une adresse pressante, presque impérative, à<br />

l’Assemblée nationale le 24 février 1790. Les Juifs avaient préparé cette intervention illégale <strong>de</strong> la Commune en faisant<br />

solliciter dans les quarante-huit sections <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong>s avis favorables à leur complète émancipation. Comme l’élément<br />

jacobin prévalait dans l’organisation <strong>de</strong> ces sections, toutes accueillirent favorablement les Juifs, à l’exception <strong>de</strong> la section<br />

<strong>de</strong>s Halles, section <strong>de</strong>s fripiers qui repoussèrent énergiquement ces terribles concurrents.<br />

Le succès <strong>de</strong>s Juifs auprès <strong>de</strong>s sections s’explique aisément : les Jacobins obéissaient à <strong>de</strong>s chefs qui recevaient<br />

eux-mêmes l’impulsion <strong>de</strong>s sociétés secrètes dominées par les Juifs. Les meneurs qui dirigeaient les sections se recrutaient<br />

dans les bas-fonds <strong>de</strong> l a société. Quant aux industriels et aux commerçants ils étaient réduits à s ’effacer, pour<br />

n’être pas poursuivis comme aristocrates. Leur opinion sur les Juifs restait celle qu’ils avaient exprimée par écrit, trente<br />

ans auparavant dans un document conservé aux Archives nationales sous ce titre : Requête (les six corps <strong>de</strong> marchands<br />

et négociants <strong>de</strong> Paris coutre l’admission <strong>de</strong>s Juifs.<br />

L’admission <strong>de</strong> cette espèce d’hommes, est-il dit dans cette requête, ne peut être que très dangereuse; on peut les<br />

comparer b <strong>de</strong>s guêpes qui ne s’introduisent dans les ruches que pour tuer les abeilles, leur ouvrir le ventre et en tirer le<br />

miel qui est dans leurs entrailles; tels sont les Juifs, auxquels il est impossible <strong>de</strong> supposer les qualités <strong>de</strong> citoyens. Le<br />

négociant français fait seul son commerce, chaque maison <strong>de</strong> commerce est en quel que façon isolée; tandis que les<br />

Juifs, ce sont <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> vif-argent, qui à la moindre pente, se réunissent en un bloc. »<br />

Voilà ce que signaient unanimement tous les membres <strong>de</strong>s corps <strong>de</strong>s marchands <strong>de</strong> Paris en 1760, et ce qui restait<br />

vrai en 1789. C’est parce qu’ils connaissaient le sentiment national h ce sujet, que les membres <strong>de</strong> l’Assemblée constituante<br />

restaient inébranlables, même en présence <strong>de</strong>s démonstrations menaçantes <strong>de</strong> la Commune.<br />

Les marchands <strong>de</strong> Paris ajoutaient que les Juifs, dont « aucun n’a été élevé dans les principes d’une autorité légitime<br />

», tiennent même pour une usurpation toute autorité qui s’exerce sur eux, préten<strong>de</strong>nt à un empire universel, et se<br />

regar<strong>de</strong>nt comme vrais maîtres <strong>de</strong> tous les biens, dont les autres humains sont les ravisseurs. »<br />

Dans la séance du 23 décembre 1789, Maury avait fait cette observation<br />

Le mot juif n’est pas le nom d’une secte, mais d’une nation qui a <strong>de</strong>s lois, qui les a toujours suivies, et qui vent encore<br />

les suivre. Appeler les Juifs <strong>de</strong>s citoyens, ce serait comme si l’on disait que, sans cesser d’être Anglais et Danois, les Anglais<br />

et les Danois peuvent <strong>de</strong>venir citoyens français. Les Juifs ont traversé dix-sept siècles sans se mêler aux autres<br />

peuples.<br />

Ils ne doivent pas être persécutés, ils sont hommes, ils sont nos frères. Qu’ils soient donc protégés connue individus<br />

et non comme Français, parce qu’ils ne peuvent être citoyens ».<br />

C’était le cri du bon sens.<br />

Seul le baptême peut incorporer le Juif à une nationalité autre que sa nationalité originelle. Quand il tombe aux genoux<br />

<strong>de</strong> Jésus-Christ, comme les douze apôtres, comme Paul, alors, sans cesser d’aimer ses frères par le sang, il aime<br />

sincèrement el cordialement la patrie qui lui a donné un foyer.<br />

Pour ne citer qu’un où <strong>de</strong>ux exemples, les frères Ratisbonne et les abbés Lémann sont à coup sûr aussi bons Français<br />

que pas un. Mais, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette purification divine, partout et toujours le juif reste juif. On peut lui accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s<br />

lettres <strong>de</strong> naturalisation, il les acceptera parce qu’elles lui procureront un profit; mais, au fond du coeur et parmi les siens,<br />

il les méprisera et restera juif.<br />

Quatorze fois, l’Assemblée constituante avait repoussé l’admission <strong>de</strong>s Juifs au titre <strong>de</strong> citoyens actifs.<br />

Lorsque, le 29 septembre 1791, après toutes ces tentatives infructueuses, les Francs-maçons revinrent une quinzième<br />

fois à la charge <strong>de</strong>vant l’Assemblée constituante pour que fût voté le décret accordant aux Juifs tous les droits <strong>de</strong>s<br />

citoyens actifs, RewbelI, l’Alsacien, opiniâtre ennemi <strong>de</strong>s israélites, voulut <strong>de</strong> nouveau combattre la proposition. Regnault<br />

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