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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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guerre au <strong>de</strong>hors. S’il n’y a pas d’armée sans esprit militaire, que nous ayons une armée qui n’en soit pas une. » L’année<br />

précé<strong>de</strong>nte, il avait dit (Séance du 17 juillet 1868) : « L’armée, puisqu’on dit qu’il en faut une. » Les gauches applaudissaient,<br />

elles réclamaient le désarmement universel, <strong>de</strong> sorte que M.Caro put écrire d’elles, au moment <strong>de</strong> nos désastres,<br />

qu’elles avaient « préparé <strong>de</strong> toutes leurs forces, en fait, le désarmement <strong>de</strong> la France. » C’est bien ici le cas <strong>de</strong> redire le<br />

mot <strong>de</strong> M. Montégut : « Une sorte d’émulation patrici<strong>de</strong> règne dans le camp <strong>de</strong> la démocratie? » (Libre opinions morales<br />

et historiques, p. 367).<br />

On le voit, ce n’est nullement flervé qui a inventé l’Hervéisme. Il s’est borné à répéter sur le militarisme et sur l’armée<br />

les paroles que les républicains plus ou moins affiliés aux loges n’ont cessé <strong>de</strong>puis quarante ans d’imprimer dans leurs<br />

journaux et <strong>de</strong> clamer dans leurs meetings.<br />

Dans son ouvrage sur l’idée <strong>de</strong> Pairie et l’Humanitarisme, M. Georges Goyau nous montre Buisson pérorant au Congrès<br />

<strong>de</strong> <strong>La</strong>usanne, en 1869. « Il fallait, disait-il, aller dans les villages, y distribuer <strong>de</strong> petits papiers et <strong>de</strong> petits livres<br />

contre la guerre, contre toutes les livrées, contre le Dieu <strong>de</strong>s armées, contre les conquérants; et sa conclusion fut qu’on<br />

ne <strong>de</strong>vait point craindre les poursuites, la prison, « et qu’un jour il faudrait refuser <strong>de</strong> se soumettre. »<br />

N’est-ce- pas là <strong>de</strong> l’hervéisine en plein ? Quand J.Ferry sera ministre <strong>de</strong> l’Instruction publique, il n’aura rien <strong>de</strong> plus<br />

pressé que d’appeler près <strong>de</strong> lui ce Buisson et <strong>de</strong> lui confier la réforme <strong>de</strong> l’enseignement primaire.<br />

Dans nos désastres, quelques-uns saluaient, semble-t-il, l’acheminement à la réalisation <strong>de</strong> leur rêve. Le Siècle du 10<br />

juillet 1870, dans un article signé d’Henri Martin, appelait Garibaldi en Franco et diait « Garibaldi vaut plus qu’une armée<br />

et plus qu’un peuple, car il vient au nom <strong>de</strong> tous les peuples et il apporte avec lui le droit universel, l’idéal <strong>de</strong> l’universelle-<br />

humanité. » Trois mois plus tard, un futur député <strong>de</strong> Tours, Armand Rivière, escorté d’une délégation, présentait à Garibaldi<br />

et à quelques députés républicains d’Espagne, les hommages <strong>de</strong> la démocratie tourangelle et disait : « Lorsque, républicains<br />

français, italiens, espagnols, nous aurons vaincu l’ennemi commun (non la Prusse, mais le sacerdoce catholique<br />

), nous aurons jeté les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> cette gran<strong>de</strong> fédération à laquelle viendront s’associer nos frères les démocrates<br />

allemands et qui formera bientôt les Etats-Unis d’Europe. » Et ces garibaldiens, trouvant un drapeau prussien enseveli<br />

sous <strong>de</strong>s cadavres, le renvoyaient à l’armée prussienne en disant : « Nous sommes venus pour défendre la République<br />

française au nom <strong>de</strong> la fraternité humaine, dont nous n’avons jamais entendu exclure le peuple- allemand» (Les<br />

Etats-Unis d’Europe. Revue publiée par Charles Lernonnier, 1er mars 1877).<br />

En avril 1860, Garibaldi, se préparant avec la connivence <strong>de</strong> l’Angleterre à son expédition en Sicile, av:ait été reçu<br />

Grand-Maître <strong>de</strong> l a franc-maçonnerie italienne. Ceux qui le recevaient lui dirent : « D is maintenant avec nous notreserment<br />

suprême. » Et il dit « Je jure <strong>de</strong> n’avoir d’autre patrie que la patrie universelle; - je jure <strong>de</strong> combaltre à outrance,<br />

toujours et partout, les bornes frontières <strong>de</strong>s nations, les bornes frontières <strong>de</strong>s champs et <strong>de</strong>s ateliers; et les bornesfrontières<br />

<strong>de</strong>s familles. Je jure <strong>de</strong> renverser, en y sacrifiant ma vie, la borne frontière où les humanici<strong>de</strong>s ont tracé avec<br />

du sang et <strong>de</strong> la boue le nom <strong>de</strong> Dieu» (L’Ennemie -sociale, par M. Rosen, <strong>de</strong> race juive).<br />

<strong>La</strong> Commune manifesta les mêmes sentiments que les Garibaldiens. Dans sa proclamation du 28 mars 1871, elle disait<br />

aux Prussiens : « Prêchez d’exemple en prouvant la valeur <strong>de</strong> la liberté, et vous arriverez au but prochain : la République<br />

universelle» (Réimpression du Journal officiel <strong>de</strong> la Commune, 30 mars, p. 106). Dès la première séance, le 28<br />

mars, Delescluze écrit à. la gar<strong>de</strong> nationale « Votre triomphe sera le salut pour tous les peuples. Vive la République universelle<br />

! » (Ibid., p. 527). Ce cri se retrouve dans presque tous les manifestes <strong>de</strong>s communards.<br />

Arrivons aux jours présents. Le juif Alfred Naquet publia en 1901 un livre sous ce titre : L’humanité et la Patrie. Un Espagnol,<br />

M. Lozano, le résume ainsi : « Le patriotisme du Français véritable consiste à n’avoir point <strong>de</strong> patrie. » M. Naquet<br />

y reproche à Gambetta <strong>de</strong> n’avoir pas eu assez souci <strong>de</strong> la défense républicaine, pour avoir pris exclusivement à coeur la<br />

défense du territoire. Il dit que quand l’homme ne sera plus empêtré dans les lisières nationales, chaque membre <strong>de</strong> la<br />

communauté aura une part plus gran<strong>de</strong> à la consommation et une somme plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> jouissances, ce que promet la<br />

civilisation maçonnique. Sa conclusion est que, sur les décombres <strong>de</strong>s patries nivelées, se fon<strong>de</strong>ra la République <strong>de</strong>s<br />

Etats-Unis <strong>de</strong> la civilisation, dont la France ne sera qu’un canton; <strong>de</strong> sorte que, <strong>de</strong>ux mille ans après l’infructueux essai<br />

du Christ pour réaliser la Paix universelle, l’avènement définitif du Messie humanité - lisez l’Antéchrist - marquera le<br />

triomphe <strong>de</strong> l’ancien rêve judaïque.<br />

Le 22 juin 1902, a eu lieu à Saint-Mandé un banquet franco-italien sous la prési<strong>de</strong>nce d’honneur <strong>de</strong> M. Jaurès, dont<br />

les déclarations à la Chambre au sujet <strong>de</strong> l’Alsace-Lorraine ont eu du retentissement dans l’Europe entière, et sous la<br />

prési<strong>de</strong>nce effective <strong>de</strong> MM. Cerutti et Sadoul. Dans leurs toasts, ils ont exprimé l’espoir que cette fête consacrerait bientôt<br />

l’union <strong>de</strong> tous les peuples. Leurs paroles ont été accueillies par les cris <strong>de</strong> : « Vive l’Internationale! »<br />

M. Jaurès, lui, a dit : « Je- me félicite que les <strong>de</strong>ux peuples soient rapprochées à l’heure où l’un et l’autre secouent le<br />

joug <strong>de</strong> la tyrannie cléricale. »<br />

En 1905, parut un livre intitulé : Pour la Paix. Le- Journal <strong>de</strong>s instituteurs en donna le programme en ces termes : «<br />

Faire la guerre à la guerre. Ané<strong>anti</strong>r les frontières, qui ne sont que <strong>de</strong>s préjugés. Assurer au prolétariat du mon<strong>de</strong> une ère<br />

<strong>de</strong> justice et d’humanité. » Après avoir fait l’exposé <strong>de</strong> cette belle thèse, le Journal <strong>de</strong>s instituteurs l’approuve « Nous qui<br />

avons toujours considéré les guerres et leur histoire comme un non sens et un crime, nous ne pouvons qu’applaudir à<br />

l’apparition <strong>de</strong> Pour la Paix. »<br />

Une association internationale ayant pour <strong>de</strong>vise « Ni frontières, ni Dieu », parait avoir actuellement pour chefs, en<br />

France, les députés Jaurès et Pressensé; en Italie, les députés Enrico, Ferri et Bovio; en Espagne, Soriano. Son but est<br />

<strong>de</strong> travailler, sous les auspices <strong>de</strong>s mânes <strong>de</strong> Garibaldi, à l ’union <strong>de</strong>s Etats latins sous le régime républicain, pour la<br />

guerre au catholicisme. On aura ainsi franchi l’une <strong>de</strong>s étapes qui doivent conduire au but ultime que la synagogue a assigné<br />

aux sociétés secrètes.<br />

Ces idées et ces projets viennent <strong>de</strong>s prophètes <strong>de</strong> la Révolution, <strong>de</strong> J.-J. Rousseau, nous l’avons montré, et auparavant<br />

<strong>de</strong> Weishaupt.<br />

Dans le discours que l’Hiérophante adresse à celai qu’il initie au gra<strong>de</strong> d’Epopte, nous lisons : « A l’instant où les<br />

hommes se réunirent en nation (en vertu du contrat social), le nationalisme ou l’amour national prit la place <strong>de</strong> l’amour<br />

général. Avec la division du globe et <strong>de</strong> ses contrées, la bienveillance se resserra dans <strong>de</strong>s limites qu’elle ne <strong>de</strong>vait plus<br />

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