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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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la police pontificale en septembre 1789, il avoua que la maçonnerie avait une gran<strong>de</strong> qu<strong>anti</strong>té d’argent dispersé dans les<br />

banques d’Amsterdam, Rotterdam, Londres, Genève, Venise, que lui, Cagliostro avait reçu six cents louis comptants, la<br />

veille <strong>de</strong> son départ pour Francfort (Deschamps, II, p. 126).<br />

Tout étant ainsi préparé, le jour <strong>de</strong> l’insurrection est fixé au 14 juillet 1789. Les francs-maçons, revenus <strong>de</strong> nos jours<br />

au pouvoir, savent bien pourquoi ils ont choisi le 14 juillet <strong>de</strong> préférence à d’autres dates pour la fête nationale. « <strong>La</strong> troisième<br />

République a choisi cet anniversaire, dit M. Gustave Bord, parce qu’elle n’est que la figuration politique <strong>de</strong> la<br />

Franc-maçonnerie, et que la prise <strong>de</strong> la Bastille, en dépit <strong>de</strong> toutes les légen<strong>de</strong>s romanesques, ne fut elle-même que le<br />

résultat d’une vaste conspiration maçonnique1 »<br />

<strong>La</strong> Bastille tombe2. Les courriers qui en portent la nouvelle aux provinces reviennent en disant que partout ils ont vu<br />

les villages et les villes en insurrection. Les barrières dans Paris sont brûlées, en province les châteaux sont incendiés.<br />

Le redoutable jeu <strong>de</strong>s lanternes a commencé; <strong>de</strong>s têtes ont été portées sur <strong>de</strong>s piques; le monarque a été assiège dans<br />

son palais, ses gar<strong>de</strong>s ont été immolés; il est lui-même emmené captif dans sa capitale.<br />

Alors commence le règne <strong>de</strong> la Terreur organisée afin <strong>de</strong> laisser à la secte toute liberté pour exécuter ses sinistres<br />

projets.<br />

Il fut inauguré vers la fin du mois <strong>de</strong> juillet 1789, sur les différents points <strong>de</strong> la France, dit M. Frantz Funck-Brentano<br />

(<strong>La</strong> Réforme sociale, n° du 1 er novembre 1904, p.670-672), <strong>de</strong> l’Est à l’Ouest, et du Nord au Midi, se répandit subitement<br />

une terreur étrange, terreur folle. Les habitants <strong>de</strong>s champs se réfugiaient dans les villes dont les portes étaient ensuite<br />

fermées en gran<strong>de</strong> hâte. Les hommes se réunissaient en armes sur les boulevards; c’étaient, criait-on, les brigands.<br />

Dans certaines localités, un messager arrivait, les yeux fous, couvert <strong>de</strong> poussière, sur un cheval blaire d’écume. Les<br />

brigands étaient là-bas sur la colline, embusqués dans le bois. Dans <strong>de</strong>ux heures, ils seraient dans la ville. (M. Frantz<br />

Funck-Brentano décrit ici ce qui se passa particulièrement en Auvergne, dans le Dauphiné, en Guyenne, etc.) Le souve-<br />

1 Les détails, d’une précision absolue, que donne M. Bord, ne laissent place à aucun doute, ne prêtent à aucune équivoque.<br />

Ce fut d’abord l’armée qui fut embauchée pour le complot par l’intermédiaire <strong>de</strong>s Loges militaires. On s’adressa à la Loge <strong>de</strong>s Trois<br />

Frères Unis, qui eut successivement pour vénérables Minette <strong>de</strong> Saint-Martin, exempt <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s du corps; Schmidt, commis <strong>de</strong> la<br />

marine; Chauvet, commis <strong>de</strong> la guerre; Desbarodières, capitaine <strong>de</strong> cavalerie.<br />

Dans une autre Loge <strong>de</strong> l’époque, également militaire, Le Patriotisme, on trouve Vauchelles, principal commis d’artillerie, et Mathieu <strong>de</strong><br />

l’Epidor, secrétaire général <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s du corps.<br />

Les Gar<strong>de</strong>s françaises, dont la défection assurera le succès <strong>de</strong> la journée, ont leur Loge : Les Amis <strong>de</strong> la Gloire; les sous~officiers ont<br />

même leur Loge spéciale, dont le vénérable est Beyssac, sergent c’est l’Union <strong>de</strong>s Bons Français, à l’O…<strong>de</strong> Paris.<br />

<strong>La</strong> Maçonnerie s’était, d’ailleurs, infiltrée dans toutes les branches <strong>de</strong> l’administration, non moins que dans l’armée.<br />

Elle tenait les Postes par le surintendant d’Ogny, du chapitre <strong>de</strong>s Amis Réunis; les Messageries, par Chignard; les Finances du Roi,<br />

par Savalète <strong>de</strong> <strong>La</strong>nge. <strong>La</strong>touche, Cliaumont, Pelletier <strong>de</strong> Lépine, Giliet <strong>de</strong> la Croix, représentaient le duc d’Orléans et ses partisans;<br />

Perronnet apportait le contingent <strong>de</strong>s ponts et chaussées; Boncault, les eaux et forêts; Méry d’Arcy, la Compagnie <strong>de</strong>s In<strong>de</strong>s; <strong>La</strong>lan<strong>de</strong><br />

recrutait les savants; Roettiers <strong>de</strong> Montaleau, ami <strong>de</strong> Cagliostro et mêlé <strong>de</strong> très près à l’affaire purement maçonnique du Collier, avait<br />

lui les employés <strong>de</strong>s Monnaies. Les chirurgiens, les mé<strong>de</strong>cins, les avocats, les concierges <strong>de</strong>s bâtiments royaux, étaient en <strong>de</strong>rrière<br />

majeure partie affiliés aux Loges.<br />

Le gouvernement <strong>de</strong> la Ville était peuplé <strong>de</strong> Maçons. <strong>La</strong> « Veuve » y était représentée par le lieutenant <strong>de</strong> police Thiroux <strong>de</strong> Crosne,<br />

par Ethis <strong>de</strong> Corny, procureur du roi, par Veytard, greffier en chef. Le prévôt <strong>de</strong>s marchands, Flesselles, était Maçon également, mais<br />

un Maçon tiè<strong>de</strong> et timoré, qui montrait peu d’enthousiasme pour le complot. Pour se gar<strong>anti</strong>r d’une défection inopportune ou même<br />

d’une trahison possible, on prit le parti <strong>de</strong> le massacrer...<br />

Dans le comité insurrectionnel, nous voyons encore le marquis <strong>de</strong> la Salle, <strong>de</strong> la Loge Les Deux Soeurs; Deleutre, du Contrat Social;<br />

Quatremière, <strong>de</strong> la Loge Heradom; Jamin, <strong>de</strong> la Constante Vérité; Osselin, du Parfait contentement.<br />

Le 13 juillet, à onze heures du matin, les conjures se réunissent dans l’église du Petit-Saint-Antoine. Ordre du jour : renvoi <strong>de</strong>s troupes;<br />

organisation <strong>de</strong> la milice bourgeoise. <strong>La</strong> séance est présidée par Dufour, avocat officier du Grand-Orient, et par Villeneuve, député <strong>de</strong><br />

la Loge la Modération.<br />

Le len<strong>de</strong>main, au moment où tout est déjà prêt pour l’attaque, le comité insurrectionnel envoie quatre députations au gouverneur pour<br />

l’engager à ouvrir ses portes et à se rendre. <strong>La</strong> première députation est composée d’Ethis<strong>de</strong> Corny, Maçon; <strong>de</strong> Bellon, ai<strong>de</strong>-major, Maçon;<br />

<strong>de</strong> Billeford, sergent d’artillerie, Maçon. Dans la troisième députation, on trouve l’abbé Fauchet, et Chignard, Maçon; dans la quatrième,<br />

Poupart <strong>de</strong> Beaubourg, Maçon; <strong>de</strong> Milly, Maçon; Jamiri, Maçon.<br />

Ce sont encore <strong>de</strong>s Maçons qui comman<strong>de</strong>nt l’attaque contre la Bastille, et parmi eux, Moreton <strong>de</strong> Chabrillan, <strong>de</strong> la Loge <strong>La</strong> Can<strong>de</strong>ur.<br />

<strong>La</strong> forteresse une fois prise, le Comité qui informe l’Assemblée nationale <strong>de</strong> cet exploit populaire, est composé, entre autres, <strong>de</strong> Garran<br />

<strong>de</strong> Coulou, Maçon, <strong>de</strong> la Feutrié, Maçon; <strong>de</strong> Morillon, Maçon.<br />

Dans la députation qui reçoit la délégation <strong>de</strong> l’Assemblée nationale, il y a Deleutre, Maçon. Le membre <strong>de</strong> l’assemblée nationale qui<br />

sera chargé d’entrer en pourparlers avec le Comité insurrectionnel s’appelle Herwyn, et il est Maçon, lui aussi, comme par hasard.<br />

Enfin, lorsque la Commune occupe officiellement la Bastille, c’est le chevalier <strong>de</strong> <strong>La</strong>izer qui l’installe; il est officier du G…0…, vénérable<br />

<strong>de</strong> l’Avenir <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> la Gloire, et député <strong>de</strong> l’Union militaire, <strong>de</strong> Valognes.<br />

2 Preuve que la Révolution française a été organisée par une association cosmopolite : Auguste Vaquerie a écrit dans le Rappel du 27<br />

messidor an 102, autrement dit, 15 juillet 1794, un article qui se terminait par ces mots<br />

« Maître <strong>de</strong> la Bastille, le peuple la démolit, et il sembla qu’un poids était enlevé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssus la poitrine du mon<strong>de</strong>.<br />

« Ce ne fut pas seulement la France qui respira. A Londres, il y eut un banquet où Sheridan but « à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la Bastille, à la<br />

Révolution. »<br />

« <strong>La</strong> prise <strong>de</strong> la Bastille fut donnée comme sujet <strong>de</strong> concours dans les Universités anglaises.<br />

« L’Italie l’acclama par la bouche d’Alfiéri.<br />

« A Saint-Pétersbourg, on s’embrassait dans les rues en pleurant <strong>de</strong> joie.<br />

« C’est qu’en effet tous les peuples étaient intéressés à la délivrance du peuple fraternel qui ne travaille pas pour lui seul et qui, lorsqu’il<br />

fait une déclaration <strong>de</strong>s droits, déclare, non les droits du Français, mais les droits <strong>de</strong> l’homme »<br />

M. <strong>de</strong> Ségur qui était alors à Saint-Pétersbourg a écrit dans ses Mémoires : « Quoique la Révolution ne fût assurément menaçante<br />

pour personne à S aint-Pétersbourg, je ne saurais exprimer l’enthousiasme qu’excitèrent parmi les négociants, les bourgeois et les<br />

jeunes gens d’une classe plus élevée, la chute <strong>de</strong> cette prison d’Etat et le premier triomphe d’une liberté orageuse. Français, Russes,<br />

Anglais, Danois, Allemands, Hollandais se félicitèrent comme si on les eût débarrassés d’une chaîne qui pesait sur eux. Chacun sentait<br />

qu’une nouvelle aurore se levait ».<br />

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