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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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la Révolution peut se réconcilier avec la Religion, la démocratie, qui est l’âme et l’esprit <strong>de</strong> la Révolution, répond en ces<br />

termes « Nulle religion, même le protest<strong>anti</strong>sme, qui est la plus libérale <strong>de</strong> toutes, n’est compatible avec l’idéal <strong>de</strong> la démocratie»<br />

(De la Démocratie, p. 60).<br />

Faut-il s’étonner après cela que dans les premiers jours <strong>de</strong> juin 1885, le Figaro ait eu l’insolence d’adresser cette invite<br />

à Léon XIII : « Si Léon XIII se levait avec le grand chiffre 1789 à la main - tout à coup <strong>de</strong> son fauteuil où il est assis<br />

calme, penseur, voyant, - il serait aussi grand que le Moïse <strong>de</strong> Saint-Pierré-aux-Liens. A les voir assis, le Pape et Moïse,<br />

on juge <strong>de</strong> leur taille s’ils étaient <strong>de</strong>bout ! Il a compris que, si son Eglise ne marchait pas avec la société mo<strong>de</strong>rne - la société<br />

mo<strong>de</strong>rne marcherait sans son Eglise. » Ce que le Figaro disait, toute la clientèle <strong>de</strong>s Ignotus, <strong>de</strong>s Wolff, <strong>de</strong>s Grandlieu,<br />

<strong>de</strong>s Millaud, etc., en un mot, tout le catholicisme libéral le pensait.<br />

C’est <strong>La</strong>mennais qui est le père et le chef <strong>de</strong> l’école à la fois catholique et révolutionnaire <strong>de</strong> la pacification, <strong>de</strong> la conciliation,<br />

<strong>de</strong> l’adaptation, <strong>de</strong> l’union enfin et <strong>de</strong> la fusion entre le Christianisme et la Révolution. Selon lui, il n’y a <strong>de</strong> salut<br />

pour l’Eglise dans l’avenir que là. Il faut qu’elle s’harmonise avec la liberté mo<strong>de</strong>rne, disons mieux avec le libéralisme qui<br />

est l’hérésie <strong>de</strong>s hérésies.<br />

« C’est ici, dit M. Chapot, le point culminant <strong>de</strong> la séduction libérale. Il ne saurait y avoir rien au <strong>de</strong>là. Faire croire aux<br />

bons, faire croire au clergé que le salut nous viendra du libéralisme, c’est l’apogée et le triomphe <strong>de</strong> la Révolution.<br />

« Voilà plus <strong>de</strong> soixante-dix ans que cette nouvelle manière <strong>de</strong> comprendre les intérêts <strong>de</strong> l’Eglise a tout envahi. Elle<br />

trône au sein <strong>de</strong>s académies, elle siège dans les sanctuaires, elle a toutes les faveurs <strong>de</strong> l’opinion publique; on la considère<br />

comme la gar<strong>anti</strong>e certaine, infaillible, <strong>de</strong> la victoire prochaine <strong>de</strong> l’Eglise sur la terre.<br />

« Grâce à l’ingénieuse distinction entre la thèse et l’hypothèse du libéralisme, l’évolution <strong>de</strong>s catholiques sur le terrain<br />

révolutionnaire du droit commun, <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> la liberté pour tous, du ralliement aux idées, aux institutions<br />

politiques et sociales du mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne, s’est accomplie. L’armée <strong>chrétienne</strong> est passée tout entière, avec armes et bagages,<br />

sous les étendards du libéralisme et <strong>de</strong> la Révolution. C’est ainsi que les catholiques <strong>de</strong> France se sont jetés, tête<br />

baissée, dans le piège suprême <strong>de</strong> Satan. Cet aveuglement est si profond el a une portée si considérable, qu’on peut à<br />

bon droit le considérer comme le fait capital <strong>de</strong> la Révolution, et un <strong>de</strong>s plus malheureux; quant à ses conséquences, <strong>de</strong><br />

toute l’histoire humaine.<br />

« <strong>La</strong> confusion envahit tous les esprits, même les meilleurs. On en est venu à ne plus distinguer nettement les caractères<br />

du règne <strong>de</strong> Satan <strong>de</strong> ceux du règne <strong>de</strong> Jésus-Christ, les principes du christianisme, <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> l’hérésie <strong>de</strong><br />

Satan» (Revue catholique <strong>de</strong>s Institutions et du droit, septembre 1904. N.9, p.202).<br />

Heureusement Rome est toujours là.<br />

<strong>La</strong> lettre du Pape au cardinal Gibbons vint condamner cette proposition : « Pour ramener plus facilement à la vérité<br />

catholique les dissi<strong>de</strong>nts, il faut que l’Eglise s’adapte davantage à la civilisation d’un mon<strong>de</strong> parvenu à l’âge d’homme et<br />

que, se relâchant <strong>de</strong> son ancienne rigueur, elle se montre conciliante à l ’égard <strong>de</strong>s aspirations et <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s<br />

peuples mo<strong>de</strong>rnes. » C’était, sous une nouvelle forme, la <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s propositions que le Syllabus <strong>de</strong> Pie IX a condamnées<br />

« Le Pontife romain peut et doit se réconcilier et transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation mo<strong>de</strong>rne. »<br />

Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> cette Encyclique, le 24 mars 1899, le Temps, l’un <strong>de</strong>s organes du protest<strong>anti</strong>sme,<br />

vint dire aux conciliateurs <strong>de</strong> ne poi nt renoncer cependant à l eur projet : « C eux qui, dans le clergé comme chez les<br />

laïques, cherchent un renouveau, une action sociale plus profon<strong>de</strong>, une entente plus cordiale avec la société mo<strong>de</strong>rne,<br />

n’ont aucune raison <strong>de</strong> se décourager. » <strong>La</strong> Civilta cattolica disait, elle : « Celui qui louvoie, celui qui tâtonne, celui qui<br />

s’adapte au siècle et transige, celui-là peut se donner à l ui-même le nom qu’il voudra, mais <strong>de</strong>vant Dieu, et <strong>de</strong>vant<br />

l’Eglise, il est un rebelle et un traître.» Rebelle, par ce qu’il veut aller à l’encontre <strong>de</strong>s directions séculaires <strong>de</strong> l’Eglise;<br />

traître, parce qu’il fait le jeu <strong>de</strong>s ennemis <strong>de</strong> l’Eglise.<br />

On ne saurait dire s’il est une seule <strong>de</strong>s possessions <strong>de</strong> I’Eglise où le recul ne lui soit <strong>de</strong>mandé pour arriver à la conciliation<br />

: l’Ecriture Sainte ne <strong>de</strong>vrait point maintenir intacte son inspiration, sa véracité, son authenticité; la théologie <strong>de</strong>vrait<br />

diminuer le nombre <strong>de</strong> ses dogmes et les soumettre au contrôle du scientisme; la philosophie, se k<strong>anti</strong>ser; la politique,<br />

consacrer la souveraineté du peuple; l’économique, faire trouver le ciel ici bas, etc, etc. A toute et à chacune <strong>de</strong> ces prétentions,<br />

Léon XIII a répondu par ses immortelles encycliques. <strong>La</strong> première, Inscrutabili, a dit que la civilisation qui répugne<br />

aux doctrines <strong>de</strong> l’Eglise n’est qu’une fausse civilisation; celle commençant par les mots Quod apostolici a repoussé<br />

les conclusions pratiques auxquelles cette fausse civilisation, doit aboutir : le socialisme, le communisme, le nihilisme,<br />

qui veulent établir l’ordre social sur l’égalité <strong>de</strong> tous les hommes, c’est-à-dire le renversement <strong>de</strong> toute hiérarchie;<br />

l’abolition du mariage et <strong>de</strong> la famille, la négation du droit <strong>de</strong> propriété. Les Encycliques suivantes sont revenues sur chacune<br />

<strong>de</strong> ces bases <strong>de</strong> l’ordre social Arcanum divinoe sapientiœ, sur le mariage et la famille; Diuturnum, sur le pouvoir civil;<br />

Immortale Dei, sur la constitution <strong>chrétienne</strong> <strong>de</strong>s Etats; Libertas proest<strong>anti</strong>ssimum, sur la vraie notion <strong>de</strong> la liberté Sapientice<br />

christianoe, sur les <strong>de</strong>voirs civiques <strong>de</strong>s chrétiens; Rerum novarum, sur la paix sociale - et les moyens <strong>de</strong><br />

l’obtenir; Acterni patris, sur la philosophie; Provi<strong>de</strong>ntissimus Deus, sur l’Ecriture Sainte, etc., etc.; et au centre <strong>de</strong> cette<br />

sphère d’où la lumière rayonne sur toutes les questions agitées <strong>de</strong> nos jours, l’Encyclique sur l’Eglise, dépositaire et docteur<br />

<strong>de</strong> toutes les vérités, et celle sur la franc-maçonnerie, foyer <strong>de</strong> toutes les erreurs.<br />

« Nous faisons tous nos efforts, disait Léon XIII aux pèlerins <strong>de</strong> Malte, le 22 mai 1893, pour ramener sur le droit chemin<br />

la société humaine »; et dans une lettre adressée le 6 janvier 1896 au cardinal <strong>La</strong>ngénieux, il exhortait en ces termes<br />

tous les catholiques à secon<strong>de</strong>r ses efforts « Les catholiques doivent s’affirmer comme <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> lumière, d’autant plus<br />

intrépi<strong>de</strong>s et plus pru<strong>de</strong>nts qu’ils voient une puissance ténébreuse mettre plus <strong>de</strong> persistance à ruiner autour d’eux tout<br />

ce qui est, sacré et bienfaisant; ils doivent prendre avec clairvoyance et courage, conformément à la doctrine exposée<br />

dans nos Encycliques, l’initiative <strong>de</strong> tous les vrais progrès sociaux, se tenir au premier rang parmi ceux qui ont l’intention<br />

loyale, à quelque <strong>de</strong>gré que ce soit, <strong>de</strong> concourir à faire régner partout, contre les ennemis <strong>de</strong> tout ordre, les éternels<br />

principes <strong>de</strong> la justice et <strong>de</strong> la civilisation <strong>chrétienne</strong>. »<br />

Le refus <strong>de</strong> conciliation opposé par l’Eglise aux ennemis <strong>de</strong> tout ce qui constitue l’ordre, ne porte donc que sur l’erreur<br />

esprits qui se laissent envahir par le libéralisme.<br />

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