23.06.2013 Views

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le F. Tinforque avait dit aux communards : « <strong>La</strong> Commune est la plus gran<strong>de</strong> révolution qu’il ait été donné au mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> contempler, » et la raison qu’il en donnait est qu’elle était « le nouveau Temple <strong>de</strong> Salomon », c’est à dire la réalisation<br />

<strong>de</strong> l a conception judaïque <strong>de</strong> l ’organisation sociale. Celui <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la Commune qui fut chargé <strong>de</strong> lui répondre<br />

dit « Nous savons que le but <strong>de</strong> votre association est le même que celui <strong>de</strong> la Commune, la régénération sociale.<br />

»<br />

A chacune <strong>de</strong> nos révolutions, ce sont les mêmes mots que se font entendre, marquant le même but à atteindre, et<br />

vers lequel on ne cesse <strong>de</strong> marcher, tantôt directement, tantôt par <strong>de</strong>s voies détournées l’ané<strong>anti</strong>ssement <strong>de</strong> la civilisation<br />

<strong>chrétienne</strong> au profit d’une civilisation contraire. Raoul Rigault le disait brutalement aux otages : « Voilà dix-huit cents<br />

ans que cela dure il faut que ça finisse. »<br />

<strong>La</strong> Commune vaincue, l’intrigue prit la place <strong>de</strong> la violence. M. Thiers employa aussitôt toutes les facultés <strong>de</strong> son esprit<br />

à désagréger la majorité royaliste <strong>de</strong> l’Assemblée, à soulever toutes sortes <strong>de</strong> défiances entre personnes que tout<br />

<strong>de</strong>vait rapprocher et unir,<br />

Cependant le peuple, voyant que les hommes lui manquaient, élevait la voix vers Dieu. Les pèlerinages aux sanctuaires<br />

<strong>de</strong> Saint-Michel et <strong>de</strong> la Salette, <strong>de</strong> Paray-le-Monial et <strong>de</strong> Lour<strong>de</strong>s, se multipliaient; sur tous les chemins retentissait<br />

ce cri d’appel au Sacré-Coeur : « Sauvez Rome et la France! » Le 24 mai 1873, l’Assemblée nationale reprit possession<br />

d’elle-même. Mais le pays n’était déjà plus ce qu’il s’était trouvé sous la main vengeresse <strong>de</strong> Dieu. <strong>La</strong> propagan<strong>de</strong><br />

révolutionnaire, reprise par M. Thiers et ses agents, manifestait <strong>de</strong> jour en jour ses progrès dans les élections partielles;<br />

et, d’autre part, <strong>de</strong>s catholiques avaient acculé Henri V à <strong>de</strong>s déclarations dont ils se servirent pour l’écarter définitivement1.<br />

« Sous <strong>de</strong>s prétextes divers », dit M. Hanotaux dans son « Histoire <strong>de</strong> la France contemporaine », l’Assemblée nationale<br />

écarta « tout ce qui est l’essence <strong>de</strong>s pouvoirs forts : la légitimité, l’hérédité et l’autorité : la légitimité, dans la personne<br />

du comte <strong>de</strong> Chambord, l’hérédité, par le septennat et enfin l’autorité, par la république.<br />

M. le duc <strong>de</strong> Broglie, père, avait publié, en 1861, un livre intitulé : « Vues sur le gouvernement <strong>de</strong> la France » qui fut<br />

réimprimé en 1870. <strong>La</strong> première édition saisie par la police, « ne fut, dit M. Hanotaux, connue que d’un cercle assez restreint,<br />

mais ce cercle était composé <strong>de</strong>s têtes dirigeantes <strong>de</strong> la future assemblée nationale. » Le duc <strong>de</strong> Broglie avait écrit<br />

: « Tranchons le mot: une république qui touche à, la, monarchie, une monarchie constitutionnelle qui touche à la république<br />

et qui n’en diffère que par la constitution et la permanence du pouvoir exécutif, c’est la seule alternative qui reste<br />

aux amis <strong>de</strong> la liberté. » Il parait <strong>de</strong> la monarchie constitutionnelle avec un accent religieux : « Admirable mécanisme qui<br />

n’est pas fait <strong>de</strong> main d’homme, simple développement <strong>de</strong>s conditions attachées par la Provi<strong>de</strong>nce aux progrès <strong>de</strong>s sociétés<br />

civilisées ». il disait encore : « <strong>La</strong> pire <strong>de</strong>s révolutions, c’est une restauration2. »<br />

guerre civile que fomentent les sous teneurs <strong>de</strong> la Monarchie.<br />

« Tous comprendront que ce que veulent leurs frères <strong>de</strong> Paris, c’est que la justice passe <strong>de</strong> la théorie à la pratique, que l’amour <strong>de</strong>s<br />

uns pour les autres <strong>de</strong>vienne la règle générale, et que l’épée n’est tirée du fourreau, à Paris, que pour la légitime défense <strong>de</strong><br />

l’humanité. »<br />

Dans la séance <strong>de</strong> la Commune du 17 mai furent prononcées ces paroles significatives : « Nous avons <strong>de</strong>s otages parmi les prêtres,<br />

frappons ceux-là <strong>de</strong> préférence y. Ils furent exécutés le 24.<br />

En mai 1908 fut inauguré au Père <strong>La</strong>chaise un monument <strong>de</strong>s Fédérés portant cette inscription :<br />

AUX MORTS DE LA COMMUNE<br />

21-28 mai 1871.<br />

1<br />

« L’Assemblée, dit M. Samuel Denis, dans son Histoire contemporaine, t. IV, p. 647, était composée en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> libéraux qui<br />

étaient par surcroît <strong>de</strong>s chrétiens fervents et convaincus. »<br />

Ces paroles, dans la pensée <strong>de</strong> l’historien, ne sont point un blâme pour le libéralisme <strong>de</strong> ces catholiques, au contraire : ce quatrième<br />

volume est tout entier à les justifier et à rejeter sur Henri V l’échec <strong>de</strong> la monarchie.<br />

2<br />

Les idées <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Broglie et <strong>de</strong> ses amis dataient <strong>de</strong> loin. Sous la première république il y eut aussi <strong>de</strong>s « monarchiens. »<br />

En 1792, fut publié à Paris, avec cette mention : « Se trouve dans les Pays-Bas, chez tous les libraires », une brochure dédiée à Louis<br />

XVI, sous ce titre : « Le monarchianisme dévoilé, par M. Th. Abd. C*** »<br />

L’auteur y dénonce la Société <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> la Constitution monarchique, société fondée « sous les auspices d’un nom qui rappe1le<br />

l’<strong>anti</strong>que chevalerie française, M. <strong>de</strong> Clermont-Tonnerre ». Les membres <strong>de</strong> cette société, dit-il, se sont répandus dans toute la France,<br />

sous le nom <strong>de</strong> monarchiens.<br />

« Se dire purement les amis <strong>de</strong> la Constitution, observe t-il, eût été trop se rapprocher <strong>de</strong> ses créateurs. On a ajouté le mot monarchique,<br />

car il en faut un peu dans le plan <strong>de</strong> ces Messieurs. Mais comme s’en tenir à cette formule ne paraissait pas tout à fait d’accord<br />

avec le système du p arti dominant, on a jouta à l ’expression monarchique celle ci « décrétée par l’Assemblée nationale » (p.7 ).<br />

L’auteur après avoir pris une à une les « expressions désignatives <strong>de</strong> cette société » et les raisons invoquées pour en approuver le but<br />

conclut : « Elles ne sont autre chose que l’herbe trompeuse <strong>de</strong>stinée à couvrir et cacher l’ouverture du précipice ».<br />

Le fondateur du « monarchisme » avait donné à cette société pour symbole, une Balance dans laquelle on voyait, d’un côté une Couronne<br />

et <strong>de</strong> l’autre un Bonnet phrygien, avec cette <strong>de</strong>vise : Vivre libres et fidèles. « Ainsi la Couronne, telle qu’une Assemblée <strong>de</strong> Factieux,<br />

après l’avoir avilie, dégradée, après l’avoir arrachée <strong>de</strong> la tête auguste <strong>de</strong> notre souverain, veut bien encore la conserver; ainsi le<br />

bonnet <strong>de</strong> la liberté, ce signal effrayant d’une licence sans bornes, ce panache ensanglanté <strong>de</strong> tous les scélérats; l’un et l’autre sur la<br />

même ligne, dans un niveau parfait, voilà l’emblème sous lequel les Monarchiens s’annoncent et la fidélité qu’ils promettent, pourvu<br />

qu’ils soient libres d’abord, voilà la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> ces mo<strong>de</strong>rnes chevaliers. » (p. 8.) « Il ne faut pas croire qu’ils aient vu dans le système<br />

qu’ils s’efforcent <strong>de</strong> soutenir, le bonheur <strong>de</strong> leur patrie; ce n’est pas là le motif <strong>de</strong> leur prédilection pour cette formé <strong>de</strong> gouvernement<br />

dont les Anglais nous offrent le modèle; mais chacun d’eux y a trouvé dans son ensemble, ou dans ses parties, <strong>de</strong> quoi satisfaire. sa<br />

passion dominante. » (p. 10.)<br />

Après cette accusation, l’auteur, dans les chapitres qui suivent, examine le système <strong>de</strong>s Monarchiens: 1° par rapport au roi et à la monarchie<br />

(p. 12), 2° par rapport au peuple (p. 20), 3° par rapport à la noblesse (p. 26), 4° par rapport à la religion et à s.es ministres (p.<br />

34). Puis il ajoute (p. 46) : « Ils ont dit que le roi, convaincu <strong>de</strong> la pureté <strong>de</strong> leurs vues, approuvait leurs plans, et c’est avec les apparences<br />

d’une mission <strong>de</strong> sa part qu’ils cherchent à tromper la bonne foi <strong>de</strong>s gens honnêtes. » « Ce que je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, c’est la constitution<br />

française dans sa pureté primitive. Eux, disent que vouloir rétablir la constitution française, c’est une chimère : que tout est détruit,<br />

désorganisé, et que le seul parti qui reste à prendre dans une telle occurrence, c’est <strong>de</strong> songer seulement à mettre le roi sur le trône,<br />

61

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!