Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
tentée sur elle <strong>de</strong>puis plusieurs siècles et malgré les massacres <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers jours, s’est montrée si vivante, que Napoléon<br />
s’est vu forcé à lui rendre le culte catholique. Nous avons l’indomptable confiance qu’il en sera encore ainsi après le<br />
règne <strong>de</strong> nos Blocarts.<br />
***********************************************************************<br />
CHAPITRE LVIII<br />
TENTATION FONDAMENTALE ET GÉNÉRALE (SUITE)°<br />
I. - DE LA RÉVOLUTION A NOS JOURS<br />
Ni Satan ni sa race ne renoncèrent à leur <strong>de</strong>ssein après l’échec que leur fit subir le Concordat. Dès que la Franc-<br />
Maçonnerie se fut réorganisée, elle en reprit la poursuite avec une nouvelle ar<strong>de</strong>ur et sur un plan plus vaste et mieux<br />
étudié. Nous pourrions nous contenter <strong>de</strong> prier nos lecteurs <strong>de</strong> se reporter à ce qui a été dit précé<strong>de</strong>mment, mais il est<br />
bon d’en rappeler les principaux points, afin que les faits cités, se trouvant ainsi rapprochés, reçoivent les uns <strong>de</strong>s autres<br />
une lumière qui mette dans une évi<strong>de</strong>nce plus manifeste, la tentation à laquelle est soumise la chrétienté.<br />
Dans la première phase, c’est-à-dire <strong>de</strong> la Renaissance à la Révolution, la conjuration <strong>anti</strong><strong>chrétienne</strong> employa plusieurs<br />
siècles au pervertissement <strong>de</strong>s idées, faisant succé<strong>de</strong>r les unes aux autres les opinions opposées aux données <strong>de</strong><br />
la foi, et mettant le temps nécessaire à les faire pénétrer d’une contrée à une autre, <strong>de</strong>s classes supérieures dans les<br />
classes inférieures. Elle se disait que les esprits étant ainsi préparés, une vigoureuse impulsion suffirait à faire crouler<br />
l’édifice ecclésiastique.<br />
Le moment venu, la secousse fut donnée avec une impétuosité, avec une fureur à laquelle rien ne résista.<br />
Cette rapidité et cette violence mêmes furent cause <strong>de</strong> la réaction qui s’imposa.<br />
Eclairée par cette expérience la secte se dit que pour réussir dans sa secon<strong>de</strong> entreprise elle <strong>de</strong>vait marcher lentement<br />
pour arriver sûrement, non seulement dans le travail <strong>de</strong>s intellectuels sur l’esprit public, mais aussi dans le travail<br />
préalable que d’autres <strong>de</strong> ses agents doivent poursuivre dans l’ordre <strong>de</strong>s faits, la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’établissement temporel<br />
<strong>de</strong> l’Eglise. « Le travail que nous allons entreprendre, est-il dit, dans les Instructions secrètes qui furent rédigées lors <strong>de</strong><br />
la réorganisation <strong>de</strong> la Franc-Maçonnerie, n’est l’oeuvre ni d’un jour, ni d’un mois, ni d’un an; il peut durer plusieurs années,<br />
un siècle peut-être; mais dans nos rangs le soldat meurt et le combat continue. »<br />
<strong>La</strong> première chose qui fut faite au moment même où le culte catholique était rétabli, fut <strong>de</strong> le déconsidérer aux yeux<br />
<strong>de</strong>s populations, <strong>de</strong> le faire décheoir du rang que lui donna son institution divine. A cela fut employée l’égalité civile <strong>de</strong>s<br />
cultes. On a vu la ténacité <strong>de</strong> Napoléon à l’établir dans le Concordat et à lui donner dans les articles organiques plus<br />
d’assiette avec les moyens <strong>de</strong> s’imposer. L’on a entendu le cri <strong>de</strong> Pie VI : « Sous cette égale protection <strong>de</strong>s cultes se<br />
cache et se déguise la persécution la plus dangereuse et la plus astucieuse qu’il soit possible d’imaginer contre l’Eglise<br />
<strong>de</strong> Jésus-Christ, afin que les forces <strong>de</strong> l’enfer puissent prévaloir contre elle ».<br />
Du concordat et <strong>de</strong> l a législation française, la machine désorganisatrice fut transportée dans la convention européenne<br />
qui fut appelée « la Sainte-Alliance. » « Si l’esprit qui a produit cette pièce avait parlé clair, observe J. <strong>de</strong> Maistre,<br />
nous lirions en tête convention par laquelle tels et tels princes déclarent que tous les chrétiens ne sont qu’une famille professant<br />
la même religion et que les différentes dénominations qui les distinguent ne signifient rien ».<br />
L’égalité n’était encore accordée jusque-là qu’aux cultes chrétiens, la secte profita <strong>de</strong> la révolution <strong>de</strong> 1830 pour y introduire<br />
les Juifs et du second empire pour y faire entrer les Musulmans.<br />
Dès le len<strong>de</strong>main du concordat, également, au lieu <strong>de</strong> permettre à l’Eglise <strong>de</strong> France <strong>de</strong> reconstituer son patrimoine,<br />
comme cela avait été stipulé, on prit <strong>de</strong>s mesures qui se multiplièrent avec le temps et dont on ne vit bien l’effet que lorsque<br />
fut accomplie la spoliation qui suivit la séparation <strong>de</strong> l’Eglise et <strong>de</strong> l’Etat. Les acquisitions <strong>de</strong> terres ne fuient point autorisées,<br />
les fondations durent être faites en rentes sur l’Etat, Les églises, les presbytères, les évêchés furent peu à peu<br />
déclarés propriétés <strong>de</strong>s communes, <strong>de</strong>s départements, <strong>de</strong> l’Etat. On voulait que le moment venu on pût enlever à l’Eglise<br />
<strong>de</strong> France toutes ses propriétés, et par là ne plus lui laisser aucun contact avec la terre, elle qui n’est cependant point<br />
une société <strong>de</strong> purs esprits. En même temps on chassait le clergé catholique <strong>de</strong> t outes les administrations scolaires,<br />
hospitalières, etc., où il pouvait être en rapports avec la société et exercer quelque influence.<br />
Mais la secte avait <strong>de</strong>s visées plus hautes. L’Eglise <strong>de</strong> France n’est qu’une Eglise particulière. Elle s’appliquait bien à<br />
obtenir que l’exemple <strong>de</strong> la France fut suivi par les autres nations. Mais ce qui importait le plus à la réalisation <strong>de</strong> ses<br />
<strong>de</strong>sseins, c’était <strong>de</strong> volatiliser aussi l’établissement temporel <strong>de</strong> l’Eglise, chef <strong>de</strong> toutes les Eglises, caput omnium Eclesiarum,<br />
comme elle faisait porter sur les airs les Eglises particulières. Ce fut la première <strong>de</strong>s missions données à la<br />
Haute-Vente. Elle y parvint par le pouvoir qu’elle exerçait plus ou moins directement sur les Puissances. Le P iémont,<br />
avec le secours <strong>de</strong> Napoléon III et la connivence <strong>de</strong>s gouvernements <strong>de</strong>s autres pays, arriva à faire disparaître les Etats<br />
<strong>de</strong> l’Eglise, à enlever aux Papes le prestige et l’autorité qu’ils tenaient <strong>de</strong> leur qualité <strong>de</strong> souverains temporels, égaux <strong>de</strong>s<br />
rois et <strong>de</strong>s empereurs, et même supérieurs à tous par leur ancienneté et l’éminence <strong>de</strong> leur dignité.<br />
Quand tous ces points d’appuis terrestres que les siècles, la Sagesse <strong>de</strong>s hommes et la Provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> Dieu avaient<br />
donnés à l’Eglise, lui eurent été enlevés, vint la séparation <strong>de</strong> l’Eglise et <strong>de</strong> l’Etat, opérée en France d’abord pour servir<br />
d’exemple et d’entraînement aux autres nations catholiques.<br />
On sait avec quelle perfidie la secte avait combiné cette opération. En même temps qu’elle coupait le <strong>de</strong>rnier câble qui<br />
reliait encore l’Eglise et la société et rendait désormais impossibles toutes relations entre ces <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, elle pensait<br />
couper en même temps, par l’appât <strong>de</strong>s biens temporels, l’autre câble, celui qui unit l’Eglise <strong>de</strong> France à l’Eglise mère et<br />
maîtresse. Elle promettait une jouissance précaire <strong>de</strong> ces biens à qui voudrait méconnaître la hiérarchie, son autorité et<br />
son existence.<br />
Par ces moyens progressifs et si savamment agencés, l’Eglise <strong>de</strong> France <strong>de</strong>vait, dans leur pensée, s’évanouir.<br />
Tout cela n’était que la première partie du programme, le travail <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction nécessaire à l’établissement <strong>de</strong> la religion<br />
naturelle.<br />
192