Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
compris <strong>de</strong>ux évêques titulaires, publièrent un EXPOSE DE LA SITUATION FAITE A L’EGLISE DE FRANCE suivie d’une<br />
DÉCLARATION.<br />
Ils commençaient par rappeler <strong>de</strong>s paroles qui venaient d’être dites du haut <strong>de</strong> la tribune française au nom du gouvernement<br />
: « <strong>La</strong> République est pleine d’égard pour la religion. Aucun gouvernement républicain n’a eu la pensée <strong>de</strong> froisser<br />
eu quoi que ce soit la religion ou <strong>de</strong> restreindre l’exercice du culte. Nous ne voulons pas, et le parti républicain tout<br />
entier ne veut pas être représenté comme ayant, à aucun moment, voulu empiéter sur le domaine religieux et attenter à<br />
la liberté <strong>de</strong>s consciences. »<br />
A ces paroles impu<strong>de</strong>ntes, les cardinaux veinaient opposer les faits. Ils commençaient par dire « Ce qui est malheureusement<br />
vrai, c’est que <strong>de</strong>puis douze ans, le gouvernement <strong>de</strong> la République a été autre chose qu’une personnification<br />
<strong>de</strong> la puissance publique: il a été la personnification d’une doctrine, disons d’un programme, en opposition absolue avec<br />
la foi catholique, et il applique cette doctrine, réalise ce programme, <strong>de</strong> telle sorte qu’il n’est rien aujourd’hui, ni personnes,<br />
ni institutions, ni intérêts, qui n’aient été méthodiquement frappés, amoindris, et autant que possible détruits. »<br />
Nos lecteurs savent quelle est cette doctrine, d’où elle vient, à quelle époque elle remonte, quels en ont été les inventeurs;<br />
et ils n’ignorent point non plus qu’elle est l’association ténébreuse qui s’est chargée <strong>de</strong> la faire triompher et d’établir<br />
son règne sur la ruine <strong>de</strong> toutes les institutions <strong>chrétienne</strong>s, au grand détriment <strong>de</strong> tous les intérêts légitimes.<br />
Entrant dans le détail, l’Exposé passait en revue la conduite du gouvernement à l’égard <strong>de</strong> Dieu et du culte qui lui est<br />
dû, à l’égard du clergé, à l’égard <strong>de</strong> l’enseignement, à l’égard <strong>de</strong> la famille. Treize ans se sont écoulés <strong>de</strong>puis lors. Chacune<br />
<strong>de</strong> ces années a vu promulguer <strong>de</strong> nouvelles lois et <strong>de</strong> nouveaux décrets marquant tous la même tendance la volonté<br />
d’ané<strong>anti</strong>r le catholicisme en France.<br />
C’est ce que le Pape Léon XIII fit observer quelques jours après la Déclaration <strong>de</strong>s cardinaux « Comment ne serionsnous<br />
pas saisis d’une vive douleur, à l’heure présente, en considérant à fond la portée du vaste complot que certains<br />
hommes ont formé d’ané<strong>anti</strong>r en France le christianisme, et l’animosité qu’ils mettent à poursuivre la réalisation <strong>de</strong> leur<br />
<strong>de</strong>ssein, foulant aux pieds les plus élémentaires notions <strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> justice pour le sentiment <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong> la nation,<br />
et <strong>de</strong> respect pour les droits inaliénables <strong>de</strong> l’Eglise catholique ?... Pauvre France ! Dieu seul peut mesurer l’abîme<br />
<strong>de</strong> maux où elle s’enfoncerait, si cette législation, loin <strong>de</strong> s’améliorer, s’obstinait dans une telle déviation qui aboutirait à<br />
arracher <strong>de</strong> l’esprit et du cœur <strong>de</strong>s Français la religion qui les a faits si grands» (Encyclique Inter sollicitudines).<br />
Il faudrait un volume pour rappeler tous les actes législatifs, tous les décrets, toutes les mesures prises durant le <strong>de</strong>rnier<br />
quart <strong>de</strong> siècle pour ané<strong>anti</strong>r le catholicisme en France. Car c’est là ce que vise la secte : elle considère toujours la<br />
France comme étant le point d’appui terrestre <strong>de</strong> l’Eglise, édifiée sur Pierre par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Elle voudrait<br />
la faire disparaître du milieu <strong>de</strong>s nations. Nous avons dressé le bilan sommaire <strong>de</strong> la persécution, dans la Semaine religieuse<br />
du diocèse <strong>de</strong> Cambrai, lors <strong>de</strong> l’avant <strong>de</strong>rnière élection législative. Inutile <strong>de</strong> le reproduire ici; les faits sont encore<br />
dans la mémoire et sous les yeux <strong>de</strong> tous1.<br />
Mais ce qu’il importe <strong>de</strong> constater, c’est que- toutes ces mesures <strong>de</strong> pe rsécution ont été imposées par la Francmaçonnerie.<br />
« On peut affirmer sans être téméraire - disait en septembre 1893 un journal qui passait pour refléter les idées prépondérantes<br />
au sein du Grand-Orient, Le Matin, - que la plupart <strong>de</strong>s lois que subissent les Français - nous parlons <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s lois politiques - ont été étudiées par la Franc-maçonnerie avant <strong>de</strong> paraître à l’Officiel. » Il ajoutait : « Les lois sur<br />
l’enseignement primaire, sur le divorce, les lois d’accroissement, les lois militaires, et entre autres la loi sur l’obligation du<br />
service pour les séminaristes, ont pris leur vol <strong>de</strong> la rue Ca<strong>de</strong>t vers le Palais-Bourbon; elles en sont revenues inviolables<br />
et définitives. » Et comme conclusion, ce cri <strong>de</strong> triomphe : « Nous sommes encore tout-puissants, mais à la condition <strong>de</strong><br />
synthétiser nos aspirations dans une formule. Pendant dix ans, nous avons marché en répétant : « Le cléricalisme, voilà<br />
l’ennemi ! » Nous avons partout <strong>de</strong>s écoles laïques, les prêtres sont réduits au silence, les séminaristes portent le sac.<br />
Ce n’est pas un résultat ordinaire dans une nation qui s’appelle la fille aînée <strong>de</strong> l’Eglise2. »<br />
Nous trouvons dans le Bulletin du Grand-Orient la preuve <strong>de</strong> ce que dit le Matin.<br />
En 1891, le 18 septembre, le Convent vota la proposition suivante : «Le Convent maçonnique invite le Conseil <strong>de</strong><br />
l’Ordre à convoquer à l’hôtel du Grand-Orient, tous les membres du Parlement qui appartiennent à l’Ordre, afin <strong>de</strong> leur<br />
communiquer les vœux exprimés par la généralité <strong>de</strong>s maçons, ainsi que l’orientation politique <strong>de</strong> la Fédération. Après<br />
chacune <strong>de</strong> ces réunions, le Bulletin publiera la liste <strong>de</strong> ceux qui se seront rendus à la convocation du Conseil <strong>de</strong> l’Ordre,<br />
celle <strong>de</strong> ceux qui se seront excusés, celle <strong>de</strong> ceux qui auront laissé l’invitation sans réponse. Ces communications officielles<br />
du Grand-Orient, ainsi que les échanges <strong>de</strong> vues qui les suivront, <strong>de</strong>vront être faits dans an <strong>de</strong> nos temples, sous<br />
la forme maçonnique, au gra<strong>de</strong> d’apprenti, le Conseil <strong>de</strong> l’Ordre dirigeant les travaux, les invités se tenant sur les colonnes»<br />
(Bulletin du Grand-Orient, 1891, page 668).<br />
On prouverait facilement que, <strong>de</strong> même que toutes ces lois <strong>de</strong> persécution ont été proposées par <strong>de</strong>s francs-maçons,<br />
ce fut par <strong>de</strong>s francs-maçons obéissant à une consigne, parfois mis en <strong>de</strong>meure par le signe <strong>de</strong> détresse, que le F. Brisson<br />
est chargé <strong>de</strong> faire planer au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’assemblée, qu’elles furent votées et enfin aggravées, après promulgation,<br />
par les circulaires et règlements <strong>de</strong> MM. les ministres francs-maçons.<br />
« Ledit engagement, après la lumière donnée, <strong>de</strong>vra être séance tenante, transcrit en entier, par le néophyte sur une<br />
pl.. ad hoc et signé par lui, après avoir été daté en toutes lettres. Cet engagement écrit sera transmis par les soins du V.<br />
1<br />
Ceux qui voudraient avoir sous la main le tableau <strong>de</strong>s actes législatifs <strong>de</strong> persécution, promulgués <strong>de</strong>puis vingt-cinq ans, pourraient<br />
recourir à plusieurs brochures:<br />
<strong>La</strong> persécution <strong>de</strong>puis quinze ans par un patriote, (Maison <strong>de</strong> la Bonne Presse). Vingt-cinq ans <strong>de</strong> gouvernement sans Dieu, par Paul<br />
GRÈVEAU, (Paris, comité-<strong>anti</strong>maçonnique). Les actes du ministère Wal<strong>de</strong>ck- Rousseau, (Paris, chez Louis Tremaux). <strong>La</strong> guerre à la<br />
religion. Exposé <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> loi <strong>anti</strong>religieux, soumis aux Chambres françaises, par C. GROUSSAU, (Société générale <strong>de</strong> librairie<br />
catholique). <strong>La</strong> persécution <strong>de</strong>puis vingt ans, par Jean Lefaure. (Paris, rue Bayart, 5). Et surtout le livre publié par M. Louis Hosotte,<br />
Histoire <strong>de</strong> la troisième République, 1870-1910. in-8° <strong>de</strong> 835 pages. Paris, Librairie <strong>de</strong>s Saints-Pères.<br />
2<br />
Article du Matin cité par « la Franc-maçonnerie démasquée », septembre 1893, pages 322-325.<br />
66