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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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mot d’ordre en pédagogie, en politique, sur le terrain social, combien plus ne <strong>de</strong>vrait-on pas s’en souvenir sur le terrain<br />

religieux, le plus large <strong>de</strong> tous, et que l’étroitesse d’esprit parvient à morceler et à rétrécier d’une si lamentable façon.<br />

Que la jeunesse le comprenne ! »<br />

Ce livre, il est bon <strong>de</strong> l e redire, a été couronné par l’Académie française et la propagan<strong>de</strong> qui en est faite est telle<br />

qu’en ses trois premières années il est arrivé à sa vingt-septième édition.<br />

A toutes ces associations qui écartent le dogme et montrent la perfection <strong>de</strong> la morale dans le progrès humanitaire, il<br />

faut joindre comme tendant au même but l’enseignement <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions et les congrès <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions.<br />

Le premier <strong>de</strong> ces congrès a eu lieu à Paris, en 1900, le second à Bâle, du 30 août au 2 septembre 1904. Toutes les<br />

nations <strong>de</strong> l’Europe, <strong>de</strong> l’Amérique, <strong>de</strong> l’Asie y étaient représentées par <strong>de</strong>s partisans <strong>de</strong>s formes religieuses les plus diverses.<br />

M. Albert Réville, directeur <strong>de</strong> la Revue <strong>de</strong> l’Histoire <strong>de</strong>s Religions, était à ce congrès en qualité <strong>de</strong> délégué <strong>de</strong> la Faculté<br />

<strong>de</strong> théologie <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> représentant du ministre <strong>de</strong> l’Instruction publique et du ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères.<br />

Il a dit ce que le gouvernement <strong>de</strong> la République a fait <strong>de</strong>puis vingt-cinq ans pour favoriser ce genre d’étu<strong>de</strong>s, qui « dans<br />

les soixante <strong>de</strong>rnières années, a pris un développement international sans cesse grandissant, et que les siècles précé<strong>de</strong>nts<br />

n’avaient pu prévoir ». Il a fondé en 1880 une chaire spéciale d’histoire <strong>de</strong>s religions au collège <strong>de</strong> France, suivie,<br />

peu d’années après, par celle d’une section non moins spéciale dans l’Ecole <strong>de</strong>s Hautes-Etu<strong>de</strong>s organisée à l a Sorbonne.<br />

Vers le même temps, M. Guinet, avec l’assentiment <strong>de</strong>s Pouvoirs publics, a doté la capitale d’un Musée d’Histoire<br />

<strong>de</strong>s religions1.<br />

Des professeurs <strong>de</strong>s Universités d’Upsal, <strong>de</strong> Baltimore, <strong>de</strong> Tübinge, d’Oxford, <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong> Strasbourg et d’autres prirent<br />

la parole et avec eux le grand-prêtre <strong>de</strong>s Parsis <strong>de</strong> Bamberg en costume blanc et manteau rouge brodé d’or. Leurs<br />

communications ont porté sur toutes les religions vivantes ou mortes <strong>de</strong>s peuples, <strong>de</strong>s pays et <strong>de</strong>s époques les plus variées.<br />

M. Albert Réville formulant les conclusions a dit « Les uns peuvent voir dans l’histoire <strong>de</strong>s religions la démonstration<br />

prolongée <strong>de</strong> la vanité <strong>de</strong> toutes les conceptions religieuses sans exception. Les autres discernement au contraire, dans<br />

cette évolution déjà plusieurs fois millénaire, les lignes fondamentales et constantes qui indiquent une marche très acci<strong>de</strong>ntée,<br />

mais continue vers la simplification et la spiritualisation <strong>de</strong>s croyances religieuses. »<br />

On ne peut douter <strong>de</strong> l’oeuvre <strong>de</strong> désagrégation dogmatique que ces congrès <strong>de</strong> religion produisent dans l’esprit <strong>de</strong>s<br />

masses.<br />

Aux Congrès <strong>de</strong>s religions et aux Congrès <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions est venu s’adjoindre l’enseignement public et officiel<br />

<strong>de</strong> « l’histoire <strong>de</strong>s religions ». Depuis une trentaine d’années, <strong>de</strong>s chaires <strong>de</strong> cet enseignement ont été fondées sur<br />

tous les points <strong>de</strong> l’Europe. Le mouvement est parti d’Allemagne. Lessing en a éte le promoteur. <strong>La</strong> Hollan<strong>de</strong> a été la<br />

première à marcher officiellement dans cette voie. A partir du 1er octobre 1877, l’enseignement <strong>de</strong> la théologie fut supprimé<br />

dans les trois Facultés <strong>de</strong> l’Etat et fit place à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s religions. En Angleterre, <strong>de</strong>s conférences sur ce sujet sont<br />

données dans l’abbaye <strong>de</strong> Westminster. En Suisse, une chaire <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions a été introduite dans l’Université<br />

<strong>de</strong> Genève. <strong>La</strong> Belgique a voulu aussi avoir sa chaire <strong>de</strong>s religions. A Rome, le gouvernement italien a également établi<br />

une chaire pour cet enseignement. L’Autriche Hongrie a suivi le mouvement : l’histoire <strong>de</strong>s religions y est <strong>de</strong>venue matière<br />

obligatoire <strong>de</strong> l’enseignement. L’Ecosse n consacré à ce même objet un legs <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions, etc.<br />

En France, ce furent MM. Littré et Maurice Verner qui commencèrent la campagne. Le 9 j uillet 1879, Paul Bert, appuyé<br />

par J. Ferry, <strong>de</strong>manda et obtint une loi supprimant les Facultés <strong>de</strong> théologie et créant à la Sorbonne une chaire <strong>de</strong><br />

l’histoire <strong>de</strong>s religions. Par décret du 80 janvier 1886, cet enseignement fut aussi introduit dans l’Ecole pratique <strong>de</strong>s<br />

Hautes Etu<strong>de</strong>s.<br />

En 1906, une pétition a été adressée au Parlement par « le groupe d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> rationalistes », dont<br />

font partie MM. Aulard, Louis Havet, Paul Reclus, le Pasteur Maurice Verner, etc., <strong>de</strong>mandant la création d’un enseignement<br />

<strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions semblable à celui institué en 1886 à l’Ecole <strong>de</strong>s Hautes Etu<strong>de</strong>s, non seulement dans les<br />

lycées, mais dans les écoles primaires.<br />

« D’une part, écrivent les pétitionnaires, il faut enseigner à la jeunesse les faits historiques que l’Eglise lui cache et lui<br />

montrer sous son vrai jour l’histoire <strong>de</strong>s religions et celle <strong>de</strong> la papauté. Ces notions seront distribuées par<br />

l’enseignement primaire et secondaire. D’autre part, il faut poursuivre les travaux <strong>de</strong> critique religieuse que les réformateurs<br />

et les encyclopédistes ont entrepris avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s insuffisantes et <strong>de</strong>s documentations incomplètes.<br />

« A Paris, l’enseignement supérieur <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s religions existe au Collège <strong>de</strong> France, où une chaire <strong>de</strong> l’histoire<br />

générale <strong>de</strong>s religions a été créée par Ferry en Sorbonne, à l’école pratique <strong>de</strong>s Hautes-Etu<strong>de</strong>s, etc., etc... En province, il<br />

1 Ce musée <strong>de</strong>s religions a été inauguré par M. le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, le 26 novembre 1889. II avait été construit aux frais <strong>de</strong><br />

l’Etat au prix <strong>de</strong> trois millions, sur un terrain donné par la ville <strong>de</strong> Paris et estimé un million. M. Guinet a consacré l’immense fortune<br />

que son père avait faite avec le bleu d’outremer, à rechercher et à acquérir tous les objets <strong>de</strong> culte, images, livres sacrés, etc., pouvant<br />

servir à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s religions, et il a placé dans ce Pan<strong>de</strong>monium, dans un ordre méthodique, toutes ces collections que l’un estime<br />

avoir une valeur <strong>de</strong> dix millions. <strong>La</strong> bibliothèque se compose <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quinze mille volumes, dont un grand nombre <strong>de</strong> manuscrits<br />

melons, sur feuilles <strong>de</strong> palmier.<br />

Des salles sont mises à la disposition <strong>de</strong>s travailleurs. Des conférences sont faites plusieurs fois par semaine, et une double publication<br />

périodique les Annales du Mussé Guinet et la Revue <strong>de</strong> l’Histoire <strong>de</strong>s religions portent au loin l’enseignement que l’on peut tirer <strong>de</strong><br />

ce rassemblement d’idoles et <strong>de</strong> livres. Outre les Annales et la Revue, le Musée Guinet publie une bibliothèque <strong>de</strong> vulgarisation dont<br />

les divers volumes contiennent l’exposé <strong>de</strong> toutes les religions.<br />

Lors <strong>de</strong>s noces d’argent <strong>de</strong> ce Musée auxquelles prit part, avec M. le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, le ministre <strong>de</strong> l’Instruction publique,<br />

<strong>La</strong> Raison dit l’impression qu’il produit, généralement sur ceux qui le visitent : « On y peut suivre pas à pas, siècle par siècle, les fantaisies<br />

<strong>de</strong> l’imagination <strong>de</strong> l’humanité, exaltée ou tremblante dans l’enfantement <strong>de</strong> ses dieux. On les voit mortes, se métamorphoser,<br />

vieillir et disparaître.<br />

« On constate que l es religions sont bien <strong>de</strong>s créatures humaines, que ce n’est point le Dieu <strong>de</strong> l a Bible, comme l’enseignent les<br />

Eglises, qui a fait l’homme à son image, mais bien l’homme qui a fait tous les dieux à la sienne celui <strong>de</strong> la Bible comme les autres. »<br />

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