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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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Dans la société démocratique rêvée par la Franc-Maçonnerie il n’y aura plus ou il ne doit plus y avoir que ces <strong>de</strong>ux<br />

unités l’individu et l’Etat. D’un côté l’Etat omnipotent, <strong>de</strong> l’autre, l’individu impuissant, désarmé, privé <strong>de</strong> toutes les libertés,<br />

puisqu’il ne peut rien sans la permission <strong>de</strong> l’Etat.<br />

N’est-ce pas vers cela que nous marchons à grands pas ? E t cette conception <strong>de</strong> la société n’est elle point<br />

l’explication, et, pour nos maçons, la justification <strong>de</strong> tout ce qui est actuellement fait ou tenté contre<br />

<strong>La</strong> liberté <strong>de</strong> l’Eglise, contre la liberté <strong>de</strong>s associations, contre la liberté <strong>de</strong>s familles, contre la liberté individuelle ellemême?<br />

L’Etat ne peut, ne doit souffrir aucune association autre que celle qu’il est. Si <strong>de</strong>s événements passés, si <strong>de</strong>s individualités<br />

puissantes ont créé au sein <strong>de</strong> la société civile <strong>de</strong>s associations distinctes, l’Etat doit travailler constamment à<br />

rétrécir le cercle dans lequel elles vivent et agissent, jusqu’à ce qu’il soit parvenu à les absorber ou à les ané<strong>anti</strong>r. Selon<br />

Rousseau, selon la Maçonnerie, c’est là son droit, c’est là son <strong>de</strong>voir, droit et <strong>de</strong>voir qui découlent directement du contrat<br />

social, et sans l’exercice <strong>de</strong>squels ce contrat <strong>de</strong>viendrait illusoire et bientôt caduc.<br />

Que l’on cesse donc <strong>de</strong> s’étonner que dans cette société sortie <strong>de</strong> la Révolution, pétrie <strong>de</strong> l’idée révolutionnaire, l’Etat<br />

veuille tout centraliser et tout absorber, étouffer toute initiative et paralyser toute vie : il obéit en cela à sa loi, au principe<br />

d’après lequel il doit être tout, tout lui ayant été livré par le contrat initial. Ce qui vit, ce qui se meut, ce qui est en <strong>de</strong>hors<br />

<strong>de</strong> lui, ne l’est et ne le fait que par une usurpation dont il doit être rendu compte pour restitution.<br />

Cette revendication doit s’exercer surtout à l’égard <strong>de</strong>s associations, parce qu’elles sont plus puissantes que les individus,<br />

et surtout à l’égard <strong>de</strong>s associations qui ont un idéal autre que celui <strong>de</strong> l’Etat naturaliste. Le pacte social a été contracté<br />

pour une plus complète jouissance <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>. S’il est <strong>de</strong>s sociétés formées dans le but <strong>de</strong> porter ailleurs<br />

le regard <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> l’exhorter à se détacher <strong>de</strong>s biens présents pour ambitionner et poursuivre d’autres biens,<br />

ces sociétés sont la contradiction vivante <strong>de</strong> la société sortie du contrat social, elles doivent disparaître avant toute autre.<br />

Le <strong>de</strong>voir est <strong>de</strong> les traquer, <strong>de</strong> les mutiler jusqu’à complet ané<strong>anti</strong>ssement. C’est là l’explication <strong>de</strong>s calomnies répandues<br />

par les humanistes dans leurs écrits contre les religieux, et <strong>de</strong>s persécutions sans cesse renouvelées contre eux<br />

<strong>de</strong>puis la Renaissance jusqu’à nos jours, comme aussi <strong>de</strong> la guerre à mort déclarée aujourd’hui à la première <strong>de</strong>s sociétés<br />

religieuses, à celle qui est le fon<strong>de</strong>ment -et le principe <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> toutes les autres, à l’Eglise catholique.<br />

On constate actuellement un mouvement <strong>de</strong> réaction contre l’état social institué en France par la Révolution. On institue<br />

partout <strong>de</strong>s syndicats, on r etourne aux corporations. Puisse ce mouvement aboutir à l a restauration <strong>de</strong> l a société<br />

dans son état normal ! Dans la société normalement organisée, il y a entre l’individu et l’Etat <strong>de</strong>s sociétés intermédiaires<br />

qui encadrent les individus et qui par leur action naturelle maintiennent l’Etat dans le domaine qui lui appartient et<br />

l’empêchent d’en sortir. Ces sociétés se nomment: familles, corporations, communes, provinces, Eglises. Que, dans ce<br />

régime, le plus faible <strong>de</strong>s individus soit lésé par l’Etat ou par tout autre, aussitôt c’est son association, c’est toute une collectivité<br />

organisée qui se lève pour le défendre. Par elle, il est fort; et parce qu’il est fort, il est libre.<br />

<strong>La</strong> démocratie, c’est l’esclavage.<br />

CHAPITRE XXXIX - L’ÉTAT, SOUVERAIN MAITRE DE TOUTES CHOSES<br />

Le Temple que la maçonnerie vent édifier d’après le plan que J.-J. Rousseau en a tracé dans son Contrat social, c’est<br />

donc l’Etat souverain maître <strong>de</strong> toutes choses, absorbant en lui tous les droits, aussi bien ceux <strong>de</strong>s individus que ceux <strong>de</strong><br />

la famille, ceux <strong>de</strong>s associations que ceux <strong>de</strong> l’Eglise.<br />

C’est là, dira-t-on, une utopie et une prétention aussi monstrueuse qu’irréalisable. Non, pour les maçons, pour les, révolutionnaires,<br />

c’est l’idéal, et un idéal vers lequel on nous fait marcher à grands pas.<br />

J.-J. Rousseau a dit qu’en vertu du contrat social qu’il suppose à la base <strong>de</strong> la société, contrairement à l’histoire et<br />

contrairement à la nature humaine qui n’en a que faire, tous les hommes appartiennent totalement à la collectivité, leur<br />

personne et leurs forces, leurs droits et leurs biens. C’est ce que les maçons veulent réaliser; c’est bien à cela que la Révolution<br />

veut aboutir; c’est c’ela, et cela seul qui peut donner l’explication <strong>de</strong> la manière d’être et d’agir <strong>de</strong> l’Etat contemporain<br />

à l’égard <strong>de</strong> tout et <strong>de</strong> tous. En toutes choses, il s’applique à restreindre les droits particuliers : son <strong>de</strong>ssein est <strong>de</strong><br />

les supprimer entièrement.<br />

D’abord et surtout, le citoyen n’a pas le droit d’être chrétien. « Rien, dit Taine, interprétant la pensée fondamentale du<br />

Contrat social, n’est plus contraire que le christianisme à l’esprit social... Une société <strong>de</strong> chrétiens ne serait plus une société<br />

d’hommes, car LA PATRIE DU CHRÉTIEN N’EST PAS DE CE MONDE. » Il faut le ramener ici-bas, il faut enfermer<br />

ses pensées dans la poursuite <strong>de</strong>s intérêts terrestres, il faut qu’il soit tout entier à la société à laquelle il a été donné tout<br />

entier. Aussi, voit-on le catholique traité en ennemi dans l’Etat maçonnique.<br />

Le citoyen n’a pas le droit d’être propriétaire. Tout ce qu’il a, aussi bien que tout ce qu’il est, est <strong>de</strong>venu biensocial.<br />

Aussi, voit-on 1e d roit <strong>de</strong> propriété disparaître peu à peu <strong>de</strong>vant 1es empiétements du socialisme d’Etat. Les impôts<br />

croissent et se multiplient sans cesse. L’utilité publique exproprie avec une conscience <strong>de</strong> jour en jour plus légère. Les<br />

lois s’essayent à répartir les gains entre patrons et ouvriers. L’Etat se fait partie prenante dans les ventes et les donations,<br />

et surtout dans les successions. Il parle maintenant d’impôts sur le revenu et d’impôts progressifs, <strong>de</strong>stinés à niveler<br />

les propriétés, à égaliser les fortunes, ou plutôt à faire que l’Etat <strong>de</strong>vienne seul et unique propriétaire. Déjà, au XVIIIe<br />

siècle, il s’est emparé <strong>de</strong> toute la propriété ecclésiastique, et aujourd’hui même il met la main sur celle qui s’était reconstituée<br />

au siècle <strong>de</strong>rnier. Demain, il s’emparera <strong>de</strong> la même façon <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> travail : mines, usines, champs, tout<br />

sera nationalise1.<br />

1 Il est à remarquer que la franc-maçonnerie n’hésite plus à se déclarer socialiste et même collectiviste. L-e F. Bonnardot, qui fut nommé,<br />

en 1901, Grand-Maître <strong>de</strong> la Gran<strong>de</strong> Loge <strong>de</strong> France, proposa au Congrès <strong>de</strong>s loges du Centre, tenu à Gien, en 1894, au nom <strong>de</strong><br />

la 3e commission, <strong>de</strong> proclamer le principe <strong>de</strong> la propriété collective. Son rapport fut signalé à l’attention du Convent <strong>de</strong> la même année.<br />

<strong>La</strong> plupart <strong>de</strong>s loges parisiennes sont <strong>de</strong>venues socialistes réformistes. <strong>La</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s loges <strong>de</strong>s départements les ont<br />

suivies; un certain nombre est déjà collectiviste. Pour nous en tenir à <strong>La</strong> Fidélité <strong>de</strong> Lille, qui compte plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents membres, le<br />

prochain programme d’action <strong>de</strong> la franc-maçonnerie y était ainsi défini par son orateur, le 8 iuillet 1900 : « Nous avons combattu<br />

toutes les idées théologiques, il y a encore un dieu à combattre, c’est le dieu capital. » (Voir la pétition contre la franc-maçonnerie à la<br />

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