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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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« Mais Celui qui trône dans les cieux se rit d’eux, le Seigneur les tourne en dérision. Il leur parle dans sa colère; il les<br />

frappe d’épouvante dans son courroux.<br />

Soumettez-vous, car moi j’ai établi mon roi sur Sion, la montagne sainte.<br />

« Je publierai ce décret: Tu es mon Fils: je t’ai engendré aujourd’hui, en un jour sans veille ni len<strong>de</strong>main, <strong>de</strong> toute<br />

éternité. Deman<strong>de</strong>, et je te donnerai les nations pour héritage, pour domaine les extrémités <strong>de</strong> la terre ». (Ps. II).<br />

Si l’heure est venue du règne <strong>de</strong> Jésus-Christ en vainqueur sur l’humanité rebelle, si au milieu <strong>de</strong>s erreurs, <strong>de</strong>s corruptions<br />

et <strong>de</strong>s calamités <strong>de</strong> l’âge présent, nous pouvons nous laisser aller à l’espoir d’une prochaine intervention <strong>de</strong><br />

Dieu en faveur <strong>de</strong> l’Eglise et du gen re humain, une question bien angoissante se présente pour nous, Français. <strong>La</strong><br />

France aura-t’elle part aux miséricor<strong>de</strong>s divines ? Et mieux encore, reprendra-t-elle la suite <strong>de</strong> la mission qui lui a été<br />

donnée parmi les autres peuples ? Car la France a reçu une mission, le jour où elle a été mise au mon<strong>de</strong>, le jour où elle<br />

est sortie du baptistère <strong>de</strong> Reims vivante <strong>de</strong> l a vie du Christ et sacrée défenseur <strong>de</strong> l’Eglise, soutien <strong>de</strong> l a Papauté,<br />

apôtre <strong>de</strong>s nations infidèles : « O Dieu, disait la sainte liturgie, au XIe siècle, Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi<br />

l’empire <strong>de</strong>s Francs, pour être, par le mon<strong>de</strong>, l’instrument <strong>de</strong> v otre divine volonté, le glaive et le rempart <strong>de</strong> l a sainte<br />

Eglise, prévenez toujours et partout <strong>de</strong> la céleste lumière les fils suppliants <strong>de</strong>s Francs, afin qu’ils voient toujours ce qu’il<br />

faut faire pour l’avènement <strong>de</strong> votre règne en ce mon<strong>de</strong>, et que, pour faire ainsi qu’ils auront vu, ils soient jusqu’à la fin<br />

remplis <strong>de</strong> charité et <strong>de</strong> courage. »<br />

Cette prière portait <strong>de</strong>vant Dieu l’expression <strong>de</strong>s sentiments qu’avait mis au coeur <strong>de</strong> nos pères, la lettre du P ape<br />

Anastase Il à Clovis, celle du Pape Vigile à Chil<strong>de</strong>bert, celle <strong>de</strong> saint Grégoire le Grand aux fils <strong>de</strong> Brunehaut, etc... Et<br />

que tant d’événements survenus au cours <strong>de</strong>s siècles marquaient bien être la fonction que la Provi<strong>de</strong>nce avait assignée<br />

à la Franoe, l’idée directrice <strong>de</strong> son histoire et l’âme <strong>de</strong> sa vie.<br />

Mais, tout comme l’individu, un peuple peut finir par se rendre infidèle à sa mission. Le peuple juif, gardien <strong>de</strong> la divine<br />

promesse, s’est retourné contre sa vocation. Le peuple <strong>de</strong> France, après avoir joui d’un privilège semblable, ne s’est-il<br />

point rendu coupable du même crime ?<br />

En 1795, en pleine révolution par conséquent, il parut à Francfort un livre sans nom d’auteur intitulé:<br />

Le système gallican atteint et convaincu d’avoir été LA PREMIÈRE ET PRINCIPALE CAUSE DE LA RÉVOLUTION<br />

qui vient <strong>de</strong> décatholiser et <strong>de</strong> dissoudre la monarchie très <strong>chrétienne</strong>, et d’être aujourd’hui le grand obstacle à la contrerévolution<br />

en faveur <strong>de</strong> cette monarchie.<br />

On sait ce qu’était le système gallican. Il avait été formulé à l’Assemblée <strong>de</strong> 1682 en quatre articles consacrant une<br />

double erreur et commettant un double attentat contre la souveraineté du Fils <strong>de</strong> DIEU FAIT HOMME, chef <strong>de</strong> l’humanité<br />

rachetée.<br />

D’une part, ils affirmaient que le pouvoir du Vicaire <strong>de</strong> Jésus-Christ est limité, lié par les canons, et son infaillibilité<br />

doctrinale dépendante <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’Eglise. D’autre part, que le pouvoir du roi est absolu, qu’il ne relève que <strong>de</strong> lui-même,<br />

qu’il est indépendant du pouvoir que Notre-Seigneur Jésus-Christ a donné au Pape, son Vicaire.<br />

Par la première erreur et le premier attentat, l’Eglise <strong>de</strong> France, par ses évêques, se mettait en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />

l’enseignement <strong>de</strong> l’Eglise universelle sur un point essentiel qui dut être défini par le concile du Vatican.<br />

Par la secon<strong>de</strong> erreur et le second attentat, la France était placée en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s traditions du genre humain. Jamais,<br />

en aucun temps, aucun peuple n’a manqué <strong>de</strong> donner la religion pour fon<strong>de</strong>ment à sa constitution, aux institutions publiques<br />

et aux lois. Aucune nation ne l’avait mieux fait que la France; elle a même servi sous ce rapport <strong>de</strong> modèle aux<br />

peuples mo<strong>de</strong>rnes; c’est elle qui avait été la première à reconnaître la divine majesté <strong>de</strong> Notre-Seigneur Jésus-Christ et<br />

<strong>de</strong> son Eglise. Le roi <strong>de</strong> France s’intitulait le lieutenant <strong>de</strong> Jésus-Christ et il proclamait, <strong>de</strong>vant tous les droits souverains<br />

du Sauveur par cet exergue gravé sur ses monnaies : Christus vincit, regnat, imperat, paroles inspirées par celles <strong>de</strong><br />

l’Introït <strong>de</strong> l’Epiphanie : Jésus-Christ tient en sa main le règne, la puissance et l’empire. Et regnum in manu ejus et potestas<br />

et imperium : « O peuple <strong>de</strong>s Francs; s’écriait en 1862 le cardinal Pie, remonte le cours <strong>de</strong>s siècles, consulte les annales<br />

<strong>de</strong> tes premiers règnes, interroge les gestes <strong>de</strong> tes ancêtres, les exploits <strong>de</strong> tes pères, et ils te diront que, dans la<br />

formation du mon<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne, à l’heure où la main du Seigneur pétrissait <strong>de</strong> nouvelles races occi<strong>de</strong>ntales pour les grouper,<br />

comme une gar<strong>de</strong> d’honneur, autour <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> Jérusalem, le rang qu’il t’a marqué, la part qu’il t’a faite, te plaçait<br />

à la tête <strong>de</strong>s nations catholiques. Tes plus vaillants monarques se sont proclamés les « sergents du Christ ».<br />

<strong>La</strong> déclaration <strong>de</strong> 1682 rompait avec ce passé, elle faisait pour le présent la sécularisation du gouvernement, et elle<br />

préparait pour l’avenir l’athéisme <strong>de</strong>s lois et la laïcisation <strong>de</strong>s institutions, qui <strong>de</strong>vaient aboutir à la séparation <strong>de</strong> l’Eglise<br />

et <strong>de</strong> l’Etat. <strong>La</strong> doctrine <strong>de</strong> la séparation <strong>de</strong> l’Eglise et <strong>de</strong> l’Etat est contenue dans la déclaration <strong>de</strong> 1682. En effet, en disant<br />

que l’Eglise n’a reçu aucune autorité sur les choses temporelles et civiles, et que, par conséquent, les rois et les<br />

souverains ne sont soumis à aucune puissance ecclésiastique dans l’ordre temporel. Bossuet et les autres membres <strong>de</strong><br />

l’assemblée ne voulurent sans doute point soumettre l’Eglise à l ’Etat, comme avaient fait avant eux les évêques<br />

d’Angleterre en reconnaissant Henri VIII et ses successeurs pour chefs <strong>de</strong> l’Eglise. Mais la dépendance <strong>de</strong> l’Eglise à<br />

l’égard <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong>vait sortir fatalement <strong>de</strong> la Déclaration. Si le roi, ou le Parlement, ou le peuple souverain, n’est pas<br />

soumis au jugement du Pontife, c’est lui qui déci<strong>de</strong>ra souverainement <strong>de</strong> ce qui est temporel et <strong>de</strong> ce qui ne l’est pas.<br />

C’est en vertu <strong>de</strong> ce principe que Bossuet lui-même fut condamné à brûler un <strong>de</strong> ses man<strong>de</strong>ments et que <strong>de</strong> nos jours,<br />

alors que le concordat était encore en vigueur, les clercs ont été soumis au service militaire.<br />

<strong>La</strong> date <strong>de</strong> 1682 marque donc l’heure où la Révolution fut conçue au sein <strong>de</strong> la nation française; « Cette révolution<br />

dont nous sommes les victimes, disait l’auteur inconnu <strong>de</strong> la brochure dont nous venons <strong>de</strong> donner le titre, n’est en ellemême<br />

et <strong>de</strong> sa nature, qu’une sorte <strong>de</strong> révolte directe et prononcée contre l’autorité sacerdotale et l’autorité royale <strong>de</strong> Jésus-Christ.<br />

C’est à Jésus-Christ que l es impies révolutionnaires en veulent par-<strong>de</strong>ssus toutes choses; et s’il est dans<br />

leurs vues détestables <strong>de</strong> travailler <strong>de</strong> toutes leurs forces au renversement du Saint-Siège et <strong>de</strong> tous les trônes <strong>de</strong> la<br />

chrétienté, ce n’est qu’afin d’ané<strong>anti</strong>r, s’ils le peuvent, la double autorité <strong>de</strong> Jésus-Christ, dont le Souverain Pontife et les<br />

rois chrétiens sont respeètivement dépositaires et qu’ils exercent en son nom et comme tenant sa place. »<br />

<strong>La</strong> Révolution, avec l’assassinat <strong>de</strong> Louis XVI d’une part, et <strong>de</strong> l’autre la constitution civile du clergé, fut donc la conséquence<br />

logique <strong>de</strong> la Déclaration <strong>de</strong> 1682. En voulant limiter les pouvoirs donnés à son Vicaire par Notre-Seigneur Jé-<br />

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