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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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<strong>La</strong> doctrine enseignée dans le gui<strong>de</strong> d’Epopte dit que le Christ n’avait point d’autre objet que d’établir une religion purement<br />

naturelle.<br />

Et l’une <strong>de</strong>s principales recommandations faites au directeur national est celle-ci : Si parmi vos Epoptes il se trouve<br />

<strong>de</strong>s têtes spéculatives, nous en ferons nos Mages. Les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong> ce gra<strong>de</strong> s’occuperont à recueillir les systèmes philosophiques<br />

et rédigeront pour le peuple une religion que notre Ordre veut au plus tôt donner à l’univers.<br />

******************************************************************<br />

III<br />

DOCUMENTS RELATIFS A LA RÉVOLUTION<br />

Ces documents pourraient être assez nombreux. Nous nous contenterons d’en donner trois qui pourront confirmer nos<br />

lecteurs dans cette double conviction : que la Révolution <strong>de</strong> la fin du XVIII e siècle a été un premier essai d’application <strong>de</strong>s<br />

principes enseignés dans les Loges et arrière-Loges; que ce crime social a été l’oeuvre <strong>de</strong>s Francs-Maçons.<br />

I. - LIVRES DECRIVANT D’AVANCE LA RÉVOLUTION<br />

En 1771, un <strong>de</strong>s coryphées du philosophisme, qui fut plus tard conventionnel, Sébastien Mercier, publia, sous ce titre :<br />

L’an 2240 ou rêve s’il en fut jamais, un livre étrange où tous les événements qui allaient s’accomplir, dix-huit ans après,<br />

étaient nettement indiqués. On peut même croire, d’après une note qui est au chap. II, lequel a pour titre : J’ai sept cents<br />

ans, qu’il fut écrit en 1786, c’est-à-dire trente ans avant que fût mise en oeuvre la machine montée dans le secret <strong>de</strong>s arrière-Loges<br />

pour transformer la France.<br />

Ce livre ne tarda point à être connu à Rome, car dans une brochure imprimée dans cette ville en 1797, on lit ce qui<br />

suit : « Un homme qui était bien au courant <strong>de</strong> ce qui se tramait, M. Mercier, donna au public un ouvrage que les événements<br />

ont rendu bien remarquable, mais qui alors fut pris pour un roman, parce qu’il ne parlait que <strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>vait arriver<br />

dans sept siècles, qu’il était écrit sous l’emblème d’un songe et qu’il annonçait <strong>de</strong>s choses que, quoiqu’elles se soient<br />

<strong>de</strong>puis malheureusement réalisées, étaient regardées, à cette époque, comme impossibles. »<br />

Dans ce livre, Mercier annonçait ce qui suit. Au chapitre premier la souveraineté absolue est abolie par les Etats assemblés;<br />

- la monarchie n’est plus; - le râteau, la navette, le marteau sont plus brillants que le sceptre; pourquoi le gouvernement<br />

ne serait-il pas républicain ? Ce sera l’époque terrible et sanglante d’une guerre civile, mais le signal <strong>de</strong> la liberté<br />

: remè<strong>de</strong> affreux, mais nécessaire; - la Bastille est renversée; - les monastères sont abolis, les moines mariés, le<br />

divorce permis, le Pape dépossédé <strong>de</strong> ses Etats. « O Rome, disait Mercier, que je te hais ! Que tous les coeurs embrasés<br />

d’une juste haine ressentent la même horreur que j’ai pour ton nom ! » Ce chapitre était intitulé : Pas si éloigné qu’on<br />

ne le pense !<br />

<strong>La</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la Bastille, nous venons <strong>de</strong> le dire, s’y trouve annoncée à la lettre (p. 36). « On me dit que la Bastille<br />

avait été renversée <strong>de</strong> f ond en comble, par un effet, sans doute, <strong>de</strong> c ette haine vertueuse que l’être sensible doit à<br />

l’oppresseur... à cette vile populace <strong>de</strong>s Rois qui auront, en tout sens, tourmenté l’espèce humaine. » (Epît. dédie., p. VI<br />

et VII). Ces paroles écrites et imprimées trente ans avant l’événement, ne sont-elles pas bien remarquables ?<br />

Au chapitre III, dont le titre est : Je m’habille à la friperie, Mercier décrit exactement la forme <strong>de</strong>s habits, le bonnet, la<br />

gran<strong>de</strong> cravate, la coiffure adoptée, en effet, par les Révolutionnaires (p. 17, 18 et 19).<br />

Le chapitre VI, intitulé: Les chapeaux brodés, annonce (p. 28 et 29) l’abolition <strong>de</strong>s ordres et <strong>de</strong>s titres.<br />

Le chapitre VII Le pont débaptisé, et le VIII e Le nouveau Paris, roulent sur certains changements à faire dans la partie<br />

matérielle <strong>de</strong> la ville. Ils ont été en partie exécutés et en partie projetés par les révolutionnaires.<br />

Au chapitre XXXVI e , l’auteur sonne le tocsin pour exciter à se révolter et à verser <strong>de</strong>s fleuves <strong>de</strong> sang pour conquérir<br />

une liberté chimérique. « A certains Etats, dit-il, il est une époque qui <strong>de</strong>vient nécessaire, époque terrible, sanglante, mais<br />

qui est le signal <strong>de</strong> la liberté. » Le contexte ne laisse point <strong>de</strong> doute que Mercier n’est en vue les temps voisins <strong>de</strong> celui<br />

où il écrivait.<br />

Au chapitre XXII e , il avait annoncé que serait versé plus que le sang <strong>de</strong>s tyrans. Ici, au chapitre XXXVI e , il dit qu’à<br />

l’assassinat <strong>de</strong> Louis XVI, au début <strong>de</strong> cette époque terrible et sanglante, <strong>de</strong>vaient s’en ajouter beaucoup d’autres et mêler<br />

au sang <strong>de</strong>s tyrans le sang <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> milliers victimes. Dans ce même chapitre, on trouve nombre <strong>de</strong> statues emblématiques,<br />

entre autres celle du « Nègre vengeur du Nouveau Mon<strong>de</strong> » ayant à ses pieds les débris <strong>de</strong> vingt sceptres.<br />

<strong>La</strong> séparation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, celui d’avant la Révolution et celui d’après la Révolution, était donc marquée<br />

d’avance par les changements dans la nation, la transformation matérielle <strong>de</strong> Paris, la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la Bastille, l’abolition<br />

<strong>de</strong>s ordres et <strong>de</strong>s titres, le régici<strong>de</strong> et aussi la propagation <strong>de</strong> la Révolution dans les autres monarchies dont les sceptres<br />

brisés gisaient aux pieds du nègre.<br />

Mercier resta parmi les républicains modérés. Il ne vota pas la mort du roi. Il avait été envoyé à la Convention par le<br />

département <strong>de</strong> Seine-et-Oise. Dans son livre L’an 2240 il prévoit l’éveil du Japon à la vie européenne. Il dépeint le Japonais<br />

<strong>de</strong> nos jours habillé à la mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> Paris, possédant une armée instruite par <strong>de</strong>s officiers étrangers, une constitution<br />

inspirée <strong>de</strong> l’Esprit <strong>de</strong>s lois et une justice fondée sur le Traité <strong>de</strong>s délits et peines <strong>de</strong> Beccaria.<br />

De telles prévisions, poussées à ce point, s’expliquent à peine, même pour celui qui a le plus profondément étudié la<br />

triple coopération <strong>de</strong>s Encyclopédistes, <strong>de</strong>s Francs-Maçons et <strong>de</strong>s Illuminés à la Révolution.<br />

En 1797, parut à neufchâtel, un livre intitulé : Les véritables auteurs <strong>de</strong> la Révolution <strong>de</strong> 1789 », par Sourdat. L’auteur<br />

note « la trame obscure et clan<strong>de</strong>stine ourdie par le Calvinisme, le Jansénisme et le Philosophisme naissant », (p. 425).<br />

Dans une note, à cette même page, il dit: « Le chevalier Follard (le chevalier Foillard ou <strong>de</strong> Folard, (1669-1752) était un<br />

excellent militaire, ar<strong>de</strong>nt janséniste) l’avait prédit (le mouvement revolutionnaire) en 1729. Il se trame, s’écriait-il alors,<br />

une révolution dont les ressorts sont si délicats qu’ils sont imperceptibles, et dont la politique est admirable. Il faut que les<br />

puissances <strong>de</strong> l’Europe aient <strong>de</strong> bien mauvaises lorgnettes pour ne pas apercevoir l’orage qui les menace. »<br />

Un autre livre venu <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong> ou daté <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong> pour n’avoir point besoin <strong>de</strong> paraître avec le privilège du roi, eut<br />

une gran<strong>de</strong> vogue au milieu du XVIIIe siècle. Tous les auteurs Maçons <strong>de</strong> l’époque en font mention. Il avait pour titre :<br />

L’ordre <strong>de</strong>s Francs-Maçons trahi et le secret du Mopsis révélé ! (Amsterdam, 1745). C’était l’explication complète <strong>de</strong>s<br />

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