Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
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est réellement <strong>de</strong>venu. Puisque le mon<strong>de</strong> entier est le temple <strong>de</strong> l’Ordre, l’azur du ciel son toit, les pôles ses murailles, et<br />
le Trône et l’Eglise ses piliers, alors les puissants <strong>de</strong> la terre s’inclineront d’eux-mêmes, et abandonneront à nous le gouvernement<br />
du mon<strong>de</strong> et aux peuples la liberté que nous leur préparons.<br />
«Que le Maître <strong>de</strong> l’univers (le prince <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, Satan), nous donne seulement un siècle, et nous serons arrivés à<br />
ce but ainsi désigné à l’avance. Mais, pour cela, il faut que rien ne ralentisse le travail, et que, jour par jour, notre bâtisse<br />
s’élève. Plaçons, sans qu’on s’en aperçoive, pierre par pierre, et le mur invisible s’élèvera soli<strong>de</strong>ment toujours plus haut»<br />
(Cité par Pachtler, Der Cœtze <strong>de</strong>r Humanitoel, p. 450).<br />
Que <strong>de</strong> pierres ont été placées <strong>de</strong>puis 1825! Combien <strong>de</strong> gouvernements révolutionnaires ont surgi <strong>de</strong>puis lors !<br />
L’Italie est unifiée sur les ruines du pouvoir temporel et <strong>de</strong>s souverainetés légitimes; la Prusse est <strong>de</strong>venue l’Allemagne<br />
impériale; l’Autriche s’annexe <strong>de</strong>s populations slaves. L’idée capitale du règne <strong>de</strong> Napoléon III, c’est le principe <strong>de</strong>s nationalités.<br />
Héritier <strong>de</strong> la tradition napoléonienne et révolutionnaire, frotté d’ailleurs <strong>de</strong> carbonarisme, il consacra à ce principe<br />
toute son influence et toutes ses forces. Après Seclan, après l’unité italienne et l’unité alleman<strong>de</strong> faites contre nous,<br />
après l’effondrement <strong>de</strong> son trône, il s’acharnait encore à défendre et à glorifier ce principe qu’il avait ainsi énoncé dans<br />
sa proclamation <strong>de</strong> Strasbourg au peuple français « J’ai voué mon existence à l’accomplissement d’une gran<strong>de</strong> mission.<br />
Du rocher <strong>de</strong> Sainte-Hélène un regard du soleil mourant a passé sur mon âme; je saurai gar<strong>de</strong>r ce feu sacré; je saurai<br />
vaincre ou mourir pour la cause <strong>de</strong>s peuples. »<br />
Aujourd’hui, par suite <strong>de</strong>s événements que cette idée a produits, l’Europe entière tient tous ses hommes vali<strong>de</strong>s sous<br />
les drapeaux, armés d’engins d’une puissance telle que le mon<strong>de</strong> jusqu’ici n’avait pu en avoir l’idée. Elle est prête pour le<br />
conflit qui donnera à l’un <strong>de</strong> ses peuples, avec la suprématie sur les autres, le pouvoir <strong>de</strong> subjuguer toutes les races.<br />
Des lettres bien intéressantes furent publiées en 1888 par l’Osservatore cattolico <strong>de</strong> Milan. L’auteur <strong>de</strong> ces lettres, revenant<br />
<strong>de</strong> Rio <strong>de</strong>-Janeiro, en 1858, se trouvait sur le même- vapeur avec un diplomate européen et le ministre <strong>de</strong>s Affaires<br />
Etrangères du Brésil, lequel était Grand-Maître <strong>de</strong>s loges <strong>de</strong> son pays. Un jour, en conversant avec le diplomate<br />
européen, le ministre brésilien lui dite. Le temps viendra et vous le verrez <strong>de</strong> vos propres yeux, Monsieur le baron, où il<br />
n’y aura en Europe que trois monarchies : une romaine, sous la maison <strong>de</strong> Savoie, une alleman<strong>de</strong>, sous la maison <strong>de</strong><br />
Hohenzollem; une slave, sous la maison <strong>de</strong> Romanof-Gottorp. Mais ne croyez pas que nous, maçons, nous ayons aucun<br />
intérêt au maintien <strong>de</strong> ces dynasties. Quand le nègre aura fini sa besogne, il pourra s’en aller. Ces trois monarchies ne<br />
peuvent être que le pont qui nous; conduira aux gran<strong>de</strong>s républiques européennes, <strong>de</strong>squelles naîtra enfin la GRANDE<br />
REPUBLIQUE DE L’HUMANITÉ, qui reste l’objectif <strong>de</strong>s initiés. »<br />
Un franc-maçon <strong>de</strong>s plus hauts gra<strong>de</strong>s; Grand-Maître du G rand-Orient <strong>de</strong> B eyrouth et professeur à l ’Université <strong>de</strong><br />
Hei<strong>de</strong>lberg, un <strong>de</strong>s hommes qui, par leur enseignement et par leurs écrits, ont le plus contribué à jeter la classe cultivée<br />
dans le Culturkampf et dont les ouvrages sont traduits à peu près dans toutes les langues, M. Bluntschii, enseigne aussi<br />
que l’Etat mo<strong>de</strong>rne futur doit embrasser l’humanité tout entière. Comme ses livres : <strong>La</strong> Théorie générale <strong>de</strong> l’Etat, <strong>La</strong> Politique,<br />
Le Droit <strong>de</strong>s Gens, s’adressent à tous, aux initiés comme à ceux qui ne le sont pas, il n’y dit point comment ce résultat<br />
pour être obtenu. Mais il fut plus explicite dans un discours qu’il prononça en 1873, à Zurich, <strong>de</strong>vant la loge Mo<strong>de</strong>stia.<br />
Là il dit ouvertement que c’est <strong>de</strong>s efforts réunis <strong>de</strong>s loges maçonniques du mon<strong>de</strong> entier, que l’on doit attendre la<br />
formation <strong>de</strong> cet Etat qui embrassera l’humanité entière.<br />
Aux discours, la secte joint l’action. En 1869, il se forma New-York une association appelée L’Alliance républicaine<br />
universelle, dans le but <strong>de</strong> réunir tous les Etats du mon<strong>de</strong> en une seule république.<br />
« Le but <strong>de</strong> l’association est d’affirmer le droit <strong>de</strong> tout pays à se gouverner en République, et par conséquent le droit<br />
<strong>de</strong> tous les républicains <strong>de</strong> s’unir entre eux pour former une solidarté républicaine.<br />
« Pour appliquer les vérités sus-énoncées, on pr oposa <strong>de</strong> f ormer une seule association fraternelle <strong>de</strong> t ous les<br />
hommes à principes libres, qui désirent promouvoir, dans la mesure <strong>de</strong> leurs forces, la reconnaissance et le développement<br />
du véritable républicanisme dans tous les pays et chez tous les peuples, Cette association fraternelle doit être composée<br />
<strong>de</strong> sections distinctes, dont chacune comprendra les membres d’une même nationalité, Américains et Européens.<br />
« Ces sections, en conservant leur indivudalité respective, seront autant <strong>de</strong> représentations <strong>de</strong>s futures républiques,<br />
tandis que leurs futurs délégués, réunis:dans un conseil central: représenteront la solidarité <strong>de</strong>s républiques, dont la réalisation<br />
est le but suprême proposé aux travaux <strong>de</strong> l’Alliance1. »<br />
M. Prache, dans son rapport sur les éditions contre la franc-maçonnerie, a un c hapitre pour montrer « c omment<br />
s’établissent et se resserrent les liens entre la maçonnerie française et les maçonneries étrangères, pour travailler avec<br />
ordre au but que toutes poursuivent ». Il y a :1° <strong>de</strong>s « garants d’amitié » entre elles toutes; 2° <strong>de</strong>s relations spéciales, que<br />
l’on pourrait dire personnelles, entre certaines loges françaises et les puissances maçonniques étrangères; 3° le fonctionnement,<br />
au Grand-Orient <strong>de</strong> France, d’une commission <strong>de</strong>s relations extérieures. Les rapports <strong>de</strong> cette commission<br />
ne sont pas imprimés, à cause - dit le F. Dequaire, exposant au Convent du 10 septembre 1894 les travaux du Conseil <strong>de</strong><br />
l’Ordre - « <strong>de</strong>s aperçus délicats qu’ils renferment sur les relations du Grand-Orient avec diverses fédérations <strong>de</strong><br />
l’univers »; mais le Bulletin du Grand-Orient <strong>de</strong> cette même année nous montre le Grand- Orient <strong>de</strong> France en relations «<br />
avec les Suprêmes Conseils en général, avec les Suprêmes Conseils <strong>de</strong> Charlestown, et <strong>de</strong> <strong>La</strong>usanne en particulier;<br />
avec la Gran<strong>de</strong>-Loge d’Angleterre sur tous les points du globe; avec le Grand-Orient d’Italie; avec le très fraternel Grand-<br />
Orient espagnol et la Gran<strong>de</strong> Loge suisse Alpina; avec les diverses maçonneries du bassin <strong>de</strong> la Méditerranée; avec les<br />
ateliers et puissances maçonniques régulières qui, sur tous les points du glôbe, combattent parallèlement avec le Grand-<br />
Orient <strong>de</strong> France, pour le succès final <strong>de</strong> l’oeuvre maçonnique universelle» (Bulletin du Grand-Orient, août- septembre<br />
1894, p 118). Sur quoi portent ces relations ? « Les innombrables lignes <strong>de</strong> point qui constellent les documents maçonniques,<br />
dit M. Prache, lorsqu’il s’agit <strong>de</strong>s reiations extérieures, mettent hors d’état d’étudier complètément la question. » Il<br />
relève néanmoins plusieurs choses intéressantes, que l’on peut voir dans son livre, page 195 à 204.<br />
M. Bluntschli, dans sa Théorie générale <strong>de</strong> l’Etat, nous révèle sans aucun doute, le but <strong>de</strong> cette entente entre toutes<br />
1<br />
Gautrelet, pp. 184 et seq. Dans les pages suivantes, l’auteur suit les développements <strong>de</strong> l’Alliance en Allemagne, en I talie, en<br />
France, etc.<br />
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