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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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que l’idée <strong>chrétienne</strong> doit être étouffée, qu’elle doit mourir. Continuant d’être et <strong>de</strong> vivre dans les âmes, un jour ou l’autre,<br />

nécessairement, elle refera les institutions à son image.<br />

Or, les âmes ne peuvent être vraiment frappées <strong>de</strong> mort que par la corruption, la corruption <strong>de</strong>s moeurs, et surtout la<br />

corruption <strong>de</strong>s idées. C’est pourquoi le chef occulte <strong>de</strong> la Haute Vente lui avait donné pour mission expresse d’altérer les<br />

idées et <strong>de</strong> dépraver les moeurs; et cela principalement à cette double source <strong>de</strong> la vie <strong>chrétienne</strong> la jeunesse laïque et<br />

la jeunesse ecclésiastique. Elle s’y employa tout le temps <strong>de</strong> son existence. Nul doute qu’après elle d’autres furent chargés<br />

<strong>de</strong> continuer son oeuvre. Nous la voyons, hélas! Trop florissante pour en douter.<br />

Deux mois après son arrivée à Rome, le 3 avril 1824, Nubius écrit à Volpe « On a chargé mes épaules d’un lourd far<strong>de</strong>au,<br />

cher Volpe. Nous <strong>de</strong>vons faire l’éducation immorale <strong>de</strong> l’Eglise. »<br />

Quatorze ans plus tard, le 9 août 1838, dans une lettre écrite <strong>de</strong> Castellamare à Nubius, Vindice, parlant <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong><br />

poignard prodigués par les Carbonari, en montre l’inutilité et rappelle que leur mission à eux est tout autre; ce ne sont<br />

point <strong>de</strong>s individus, c’est le vieux mon<strong>de</strong>, c’est la civilisation <strong>chrétienne</strong> qu’ils doivent tuer : « N ’individualisons pas le<br />

crime; afin <strong>de</strong> le grandir jusqu’aux proportions <strong>de</strong> la haine contre l’Eglise, nous <strong>de</strong>vons le généraliser. Le mon<strong>de</strong> n’a pas<br />

le temps <strong>de</strong> prêter l’oreille aux cris <strong>de</strong> la victime, il passe et il oublie. C’est nous, mon Nubius, nous seuls qui pouvons<br />

suspendre sa marche. Le catholicisme n’a pas plus peur d’un stylet bien acéré que la monarchie; mais ces <strong>de</strong>ux bases<br />

<strong>de</strong> l’ordre social peuvent crouler sous la corruption; ne nous lassons donc jamais <strong>de</strong> corrompre. Tertullien disait avec raison<br />

que le sang <strong>de</strong>s martyrs enfantait <strong>de</strong>s chrétiens. Il est décidé dans nos conseils que nous ne voulons plus <strong>de</strong> chrétiens,<br />

ne faisons donc pas <strong>de</strong>s martyrs, mais popularisons le vice dans les multitu<strong>de</strong>s. Qu’elles le respirent par les cinq<br />

sens, qu’elles le boivent, qu’elles s’en saturent. Faites <strong>de</strong>s coeurs vicieux, et vous n’aurez plus <strong>de</strong> catholiques. »<br />

Le conseil a été entendu. Dès les premiers jours <strong>de</strong> la Restauration, la secte, pour regagner le terrain qu’elle avait<br />

perdu, s’attacha à dépraver, à corrompre en grand. Sous l’Empire, Voltaire et Rousseau n’avaient trouvé ni acheteurs, ni<br />

lecteurs, pour la bonne raison que la réimpression <strong>de</strong> leurs oeuvres était interdite comme un attentat aux bonnes moeurs<br />

ou à la raison politique. <strong>La</strong> secte fit insérer dans la charte la liberté <strong>de</strong> la presse, et aussitôt elle se mit à l’oeuvre. Elle<br />

réorganisa le colportage, qu’elle avait fait si utilement fonctionner à la fia du XVIIIe siècle, elle multiplia les éditions <strong>de</strong><br />

Voltaire et les fractionna pour les mettre à la portée <strong>de</strong> tous. Depuis, elle n’a cessé d’inventer <strong>de</strong> nouveaux moyens <strong>de</strong><br />

populariser le vice sous toutes ses formes; mais jamais elle ne l’a fait avec autant d’audace, avec une volonté si manifeste<br />

qu’en ces <strong>de</strong>rnières années. C’est bien maintenant que les populations le respirent par les cinq sens, qu’elles le<br />

boivent, qu’elles s’en saturent. Toutes les influénces directrices <strong>de</strong> l’esprit public, l’école et la caserne, les chaires publiques,<br />

et le parlement, la presse et les administrations communales, préfectorales et gouvernernentales concourent fraternellement<br />

à pousser toujours plus loin la dépravation publique1.<br />

« Regar<strong>de</strong>z bien la République et le spectacle qu’elle donne, disait récemment M. Maurice Talmeyr. Elle a surtout subi<br />

une domination, la domination maçonnique. Où cette domination l’a-t-elle menée ? A une transformation politique et sociale<br />

? Non. Nous aurait-elle au moins donné la liberté ? Pas davantage. Mais quelle est alors l’oeuvre <strong>de</strong> la république<br />

maçonnique ? Une oeuvre <strong>de</strong> dépravation pure. Pornographie du livre2 du théâtre3 <strong>de</strong>s salons, du journal. » Tout ce<br />

mon<strong>de</strong> et toutes ces choses et bien d’autres encore conspirent à qui poussera plus loin la corruption universelle. L’Etat<br />

voit, et, loin <strong>de</strong> réprimer, il favorise. Que <strong>de</strong> preuves pourraient en être données ! Le 26 novembre 1901, il inaugurait à<br />

Montmartre la statue du juif Henri Heine, qui exerça une si funeste fascination sur la société du second Empire et qui disait<br />

: « Il faut, au lieu <strong>de</strong> continence et <strong>de</strong> rigorisme, revenir à la joyeuse licence, instituer <strong>de</strong>s saturnales, pratiquer, par<br />

l’hymen libre, l’amélioration esthétique <strong>de</strong> l’animal raisonnable. » En janvier 1902, M. Leygues, ministre <strong>de</strong> l’instruction<br />

publique, imposait aux jeunes filles pour préparation au brevet supérieur la lecture <strong>de</strong> « l’Essai sur les moeurs » <strong>de</strong> Voltaire.<br />

Un mois auparavant, un procès était intenté à. un <strong>de</strong>ssinateur qui avait poussé la licence à ses <strong>de</strong>rnières limites. Un<br />

<strong>de</strong>s témoins put dire : « Au lycée, j’ai été élevé dans l’amour du paganisme. A l’école <strong>de</strong>s Beaux-Arts, on m’a enseigné le<br />

culte du nu. L’Etat seul est donc responsable <strong>de</strong> mon inclination aphrodisiaque. » Que d’autres témoignages pourraient<br />

être ajoutés à ceux-là !<br />

L’éducation qu’il fait donner aux enfants du peuple est aussi corruptrice que celle qu’il donne aux artistes. Des livres<br />

1<br />

Et la famille, est-elle sans reproche ? Pour ne signaler qu’un seul point indiqué un jour par <strong>La</strong> Libre Parole, comment ne pas s’étonner<br />

<strong>de</strong> l’incroyable liberté laissée aux jeunes gens sur les plages.<br />

« Accompagné d’un étranger, je me trouvais l’un <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>rniers sur une plage norman<strong>de</strong>. Devant nous un essaim joyeux <strong>de</strong><br />

jeunes gens et <strong>de</strong> jeunes filles faisaient retentir le casino <strong>de</strong> leurs éclats <strong>de</strong> rire continuels. Je fis part à mon compagnon <strong>de</strong>s réflexions<br />

que me suggérait ce spectacle. « Il faut avouer, me dit alors l’étranger, que vous avez en France une manière d’élever vos filles, à tous<br />

les points <strong>de</strong> vue déplorable. <strong>La</strong> jeune fille française jouit pendant trois longs mois d’une liberté à peu près complète. Au milieu <strong>de</strong>s<br />

jeunes gens, ses compagnons <strong>de</strong> tous les instants, elle nage, monte à cheval, joue au tamis, fait <strong>de</strong> la bicyclette et se repose le soir <strong>de</strong><br />

toutes les fatigues <strong>de</strong> la journée en dansant comme une enragée.<br />

Pendant ce temps, les mamans sur la plage font <strong>de</strong> la tapisserie. L’été touche à sa fin. Alors, attention ! Au premier signal, vos jeunes<br />

filles doivent rentrer dans le rang; elles doivent s’abstenir <strong>de</strong> f aire <strong>de</strong>ux pas <strong>de</strong>hors autrement qu’accompagnées <strong>de</strong> l a femme <strong>de</strong><br />

chambre...Félicitez-vous <strong>de</strong> compter encore <strong>de</strong>s anges avec un régime admirablement fait pour engendrer <strong>de</strong>s démons »<br />

2<br />

Un romancier a donné pour post-scriptum à sa <strong>de</strong>rnière oeuvre ces paroles : « Quelle humiliation est la mienne! Devant moi, ma<br />

soeur dégradée par mon livre ! Faire du vice et appeler celà psychologie, naturalisme, humanisme, voilà toute la carrière littéraire française<br />

! Que peut faire et <strong>de</strong>venir un peuple dont l’ordure hystérique est la seule nourriture intellectuelle. Une littérature comme la nôtre<br />

est le plus grand élément <strong>de</strong> corruption et <strong>de</strong> déchéance sociale qui soit. »<br />

3<br />

Le romancier ou autre écrivain corrupteur s’adresse à vous seul à seul, tête à tête. Le dramaturge met son infamie en paroles qui volent<br />

<strong>de</strong> bouches en bouches et <strong>de</strong>s bouches aux oreilles du public. Et s’il n’y avait là que ce qui se dit ! Par les yeux aussi bien que par<br />

les oreilles, l’esprit s’enivre <strong>de</strong> choses <strong>de</strong> plus en plus inavouables: Les théâtres les plus en faveur auprès du public sont aujourd’hui<br />

ceux où s’exhibent <strong>de</strong>s femmes nues, ceux où la grossièreté et l’impudicité du spectacle suppléent à l’insuffisance du talent. Dans ces<br />

conditions, n’est-il pas triste <strong>de</strong> constater que les théâtres <strong>de</strong> la capitale ont encaissé, dans ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong> 45 à 50 m illions<br />

<strong>de</strong> francs ! Au théâtre est venu s’ajouter le cinématographe et le cinématographe roulant qui se transfert <strong>de</strong> ville en ville et <strong>de</strong> village en<br />

village. A Paris, le cinématographe a cinq millions <strong>de</strong> clients. <strong>La</strong> compagnie générale <strong>de</strong>s phonographes et cinématographes rapporte<br />

cinq millions <strong>de</strong> bénéfices nets.<br />

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