Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...
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l’amour <strong>de</strong> Dieu. Il veut que l’on aime l’homme pour l’homme; il appelle cela <strong>de</strong> la philanthropie, il l’oppose à la charité divine.<br />
Pour obtenir le concours à ses oeuvres <strong>de</strong> philanthropie, le maçonnisme, ignorant ou dédaignant les motifs d’ordre<br />
supérieur, a recours à divers moyens, tous aussi misérables les uns que les autres. Il s’efforce <strong>de</strong> stimuler la sensibilité<br />
naturelle, mais l’égoïsme lui répond en faits, sinon en paroles, qu’il est moins désagréable <strong>de</strong> voir souffrir son prochain<br />
que <strong>de</strong> s’imposer à soi même <strong>de</strong>s sacrifices. Il ouvre <strong>de</strong>s souscriptions publiques, et il se sert du respect humain pour y<br />
faire contribuer par la crainte du ridicule et <strong>de</strong> la censure. Il organise <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> bienfaisance, marchés publics <strong>de</strong> sensualité,<br />
où l’on prend occasion du malheur <strong>de</strong>s autres pour se procurer du plaisir.<br />
8° L’art n’est pas plus que le reste hors <strong>de</strong>s atteintes du maçonnisme. L’art qu’il patronne, qu’il exalte est celui qui exprime<br />
et, qui surexcite les concupiscences qui animalisent l’homme, au détriment <strong>de</strong> celui qui exprime les sentiments qui<br />
ennoblissent l’âme humaine, qui relèvent sa dignité. Le maçonnisme est, à l’heure actuelle, tout à fait dominant dans l’art.<br />
<strong>La</strong> poésie et le chant, la peinture et la sculpture s’attachent <strong>de</strong> nos jours à flatter les sens, à amener les hommes à chercher<br />
leurs joies dans ce qui les avilit et les souille, au lieu <strong>de</strong> les élever aux joies <strong>de</strong> l’intelligence et <strong>de</strong> l’âme.<br />
Immense est l’influence du maçonnisme artistique et littéraire. Il atteint toutes les classes <strong>de</strong> la société, même les plus<br />
infimes, par le feuilleton, l’affiche, les statues officielles, et les amusements publics qui ne sont plus autre chose qu’une<br />
gran<strong>de</strong> entreprise <strong>de</strong> corruption générale.<br />
On le voit, le maçonnisme s’étend à tout. A l’heure actuelle, sa contagion est si puissante et si étendue que quiconque<br />
voudra rentrer en lui même, faire l’inspection <strong>de</strong> ses idées et <strong>de</strong> ses sentiments, <strong>de</strong>vra reconnaître qu’il en est plus d’un<br />
et plus d’une qui sont altérés en lui, qu’il n’a pas conservé entière la pureté <strong>de</strong> la doctrine et du sens catholique.<br />
C’est par cet affaiblissement graduel, méthodique, que la secte espère arriver peu à peu à ané<strong>anti</strong>r l’idée <strong>chrétienne</strong><br />
dans le mon<strong>de</strong>.<br />
Le journal l’Opinion nationale écrivait, sous le règne <strong>de</strong> Napoléon III : «Il existe en certaines partlies <strong>de</strong> l’Afrique et <strong>de</strong><br />
l’Amérique un insecte d’une activité et d’une fécondité effrayantes le pou <strong>de</strong> bois. C’est une bête molle, blanchâtre, sans<br />
résistance, organisée qu’elle est pour vivre dans les ténèbres. Cependant, lorsqu’elle s’attaque aux habitations, il faut<br />
toujours finir par lui cé<strong>de</strong>r la place. Rien ne peut l’arrêter. Sans bruit, elle ronge solives, poutres, madriers et jusqu’à la<br />
rampe <strong>de</strong>l’escalier. Vous appuyez <strong>de</strong>ssus sans défiance: le bois cè<strong>de</strong>, sous les doigts. Les poux vont ainsi creusant,<br />
creusant avec une activité incroyable et se multipliant chaque nuit par milliers. Ils avancènt. Au <strong>de</strong>hors nulle trace; tout<br />
conserve l’apparence <strong>de</strong> la solidité, jusqu’à ce qu’un jour, au premier souffle <strong>de</strong> la tempête, la maison tombe en poussière<br />
sur ses habitants surpris et montre, au grand jour, l’innombrable et immon<strong>de</strong> fourmilière <strong>de</strong>s poux, grouillant sur les<br />
ruines».<br />
Cette vermine, sous la plume <strong>de</strong> l’Opinion nationale, c’était les Petites Soeurs <strong>de</strong>s Pauvrès, les Filles <strong>de</strong> Saint-Vincent<br />
<strong>de</strong> Paul et autres congréganistes. N’est-il pas plus juste <strong>de</strong> voir sous cette figure le maçonnisme et son œuvre ? Les<br />
idées qui le constituent sont bien ces termites. Elles se répan<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> proche en proche dans la société, la minent sans<br />
que l’on s’en apérçoive. Au jour <strong>de</strong> la tempête révolutionnaire, on la verra tomber; et tous, ceux qui auront propagé ces<br />
idées, comme ceux qui n’auront point réagi contre elles périront sous ses ruines.<br />
Combien <strong>de</strong> personnes, si elles voyaient ce travail obscur <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction, reculeraient d’effroi ! Et c’est pourquoi il est<br />
nécessaire et charitable <strong>de</strong> leur ouvrir les yeux, <strong>de</strong> leur apprendre à traduire <strong>de</strong>vant leur conscience les idées qui hantent<br />
leur intelligence, et à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si, <strong>de</strong> cet examen, il ne résulte pas qu’elles appartiennent, du moins par quelques<br />
tendances <strong>de</strong> leur esprit, à l’âme <strong>de</strong> la franc-maçonnerie.<br />
Car <strong>de</strong> même que l’on distingue dans l’Eglise <strong>de</strong> Dieu le corps et l’âme, et que l’on peut être du corps sans être complètement<br />
<strong>de</strong> l’âme, et réciproquement <strong>de</strong> l’âme sans être du corps; ainsi en va-t-il du Temple <strong>de</strong> Satan. Le corps, ce sont<br />
les loges et ceux qui s’y sont inscrits, l’âme, c’est le libéralisme et le rationalisme, en un mot le naturalisme. Tous ceux<br />
qui en tiennent appartiennent à l’âme <strong>de</strong> la secte dans la mesure où ils se sont laissés déchristianiser l’esprit ou le coeur,<br />
ou le cœur et l’esprit.<br />
CHAPITRE XXXVII - CORRUPTION DES IDÉES (suite)<br />
IX. - MAÇONNISME ET ÉVANGILE<br />
Nous avons entendu l’un <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l a Haute Vente nous expliquer comment il peut se faire que certains<br />
membres du clergé se laissent séduire par le libéralisme, l’égalitarisme et autres productions du maçonnisme. « Ils se<br />
persua<strong>de</strong>nt, dit-il, que le christianisme est une doctrine essentiellement démocratique. » Il n’y a point <strong>de</strong> suggestion qui<br />
ait eu sur les esprits un empire plus étendu et plus funeste.<br />
L’effort pour la répandre vient <strong>de</strong> loin, et si on remonte à sa source, on trouve qu’elle a pour premiers auteurs Weishaupt<br />
et Knigge, les <strong>de</strong>ux hommes qui ont donné aux sociétés secrètes leur <strong>de</strong>rnière et décisive impulsion, ceux qui leur<br />
ont marqué le but suprême qu’elles doivent s’efforcer d’atteindre l’ané<strong>anti</strong>ssement du christianisme.<br />
Knigge, dans une lettre à Zwach, expose que parmi les élèves <strong>de</strong> l’Illuminisme il se trouve <strong>de</strong>s hommes qui ont besoin<br />
d’une religion révélée pour fixer leurs idées, et d’autres qui détestent toute révélation. « Pour mettre en action, pour faire<br />
concourir à notre objet ces <strong>de</strong>ux classes d’hommes, pour réussir, il fallait trouver une explication du christianisme qui<br />
rappelât ses superstitieux à la raison et qui apprît à nos sages plus libres à ne pas rejeter la chose pour l’abus. Ce secret<br />
<strong>de</strong>vait être celui <strong>de</strong> la maçonnerie et nous conduire à notre objet. Pour réunir ces <strong>de</strong>ux extrêmes, nous disons donc que<br />
Jésus n’a point établi une nouvelle religion, mais qu’il a voulu simplement rétablir dans ses droits la religion naturelle. Son<br />
intention était <strong>de</strong> nous apprendre à nous gouverner nous-mêmes, et <strong>de</strong> rétablir, sans les moyens violents <strong>de</strong> révolution, la<br />
liberté et l’égalité parmi les hommes. Il ne s’agissait pour cela que <strong>de</strong> citer divers textes <strong>de</strong> l’Ecriture et <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s explications<br />
vraies ou fausses, n’importe, pourvu que chacun trouve un sens d’accord avec sa raison dans la doctrine <strong>de</strong><br />
Jésus. Spartacus (Weishaupt) avait réuni bien <strong>de</strong>s données pour cela; j’ai ajouté les miennes dans l’instruction pour ces<br />
<strong>de</strong>ux gra<strong>de</strong>s (les <strong>de</strong>ux gra<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s petits mystères» (Ecrits originaux, t. II, pp. 104 et ssq).<br />
Conformément à ces Instructions avant d’admettre le Chevalier Ecossais au gra<strong>de</strong> d’Epopte, on lui adressait diverses<br />
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