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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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nages distingués ou riches, d’hommes d’Etat, <strong>de</strong> gouverneurs, <strong>de</strong> conseillers. Des abbés, <strong>de</strong>s archivistes 1 , <strong>de</strong>s professeurs,<br />

<strong>de</strong>s secrétaires et <strong>de</strong>s commis, <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et <strong>de</strong>s apothicaires sont <strong>de</strong>s candidats toujours bien venus.<br />

Il dit l’inquisition qui est faite sur chàcun <strong>de</strong> ces candidats avant <strong>de</strong> l’admettre, et la surveillance continue à laquelle il<br />

est soumis après son admission dans l’ordre et surtout avant son admission aux gra<strong>de</strong>s.<br />

Barruel reproduit les tablettes remises à Weishaupt lorsque Xavier Zwack, conseiller <strong>de</strong> la Régence, se présenta<br />

comme candidat à l’Illuminisme. Ces tablettes se trouvent à la fin du premier volume <strong>de</strong>s ECRITS ORIGINAUX sous ce<br />

titre : Tablettes <strong>de</strong> Danais tracées par Ajax en date du <strong>de</strong>rnier décembre 1776. Elles sont divisées en dix-sept colonnes<br />

distinguées par autant <strong>de</strong> différents titres : signalement du candidat, son caractère moral, sa religion, sa conscience, ses<br />

étu<strong>de</strong>s favorites, les services qu’il peut rendre, ses amis, sa société, ses correspondances, ses passions dominantes, etc.<br />

Au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ces colonnes est un second tableau ayant la même division et interrogeant sur la famille du candidat. Ces<br />

mêmes ECRITS ORIGINAUX contiennent l’interrogatoire adressé au novice à sa <strong>de</strong>rnière épreuve avant d’être admis Illuminé<br />

mineur. Il comprend vingt-quatre questions.<br />

On y trouve aussi les réponses faites à l’un <strong>de</strong> ces examens par <strong>de</strong>ux novices.<br />

A cette question : Quelle conduite tiendriez-vous, si vous veniez à découvrir dans l’Ordre quelque chose <strong>de</strong> mauvais<br />

ou d’injuste? Le premier <strong>de</strong> ces Novices, âgé <strong>de</strong> 22 ans, et nommé François-Antoine St... répond, et signe, et jure : « Je<br />

ferais même ces choses-là, si l’Ordre me le commandait, parce que peut-être ne suis-je pas capable <strong>de</strong> juger si elles sont<br />

réellement injustes. D’ailleurs, quand même elles pourroient être injustes sous un autre rapport, elles cessent <strong>de</strong> l’être,<br />

dès qu’elles <strong>de</strong>viennent un moyen d’arriver au bonheur et d’obtenir le but général. »<br />

A cette même question le Novice François-Xavier B.. répond, écrit et jure en même sens « Je ne refuserais point <strong>de</strong><br />

faire ces choses-là (mauvaises et injustes) si elles contribuent au bien général. »<br />

A la question sur le droit <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> mort, le premier <strong>de</strong> ces Novices répond et jure « Oui, j’accor<strong>de</strong> ce droit à l’Ordre<br />

Illuminé; et pourquoi le lui refuserais-je, si l’Ordre se voyait réduit à la nécessité d’employer ce moyen, et que sans cela il<br />

y eût à craindre pour lui <strong>de</strong> très grands malheurs ? (littéralement pour sa très gran<strong>de</strong> ruine) l’Etat perdrait fort peu à cela,<br />

puisque le mort serait remplacé par tant d’autres. Au reste, je renvoie à ma réponse, N° 6; c’est-à-dire à celle où j’ai promis<br />

<strong>de</strong> faire même ce qui serait injuste, si mes Supérieurs le trouvaient bon et me l’ordonnaient. »<br />

Le second Novice, à la même question, répond et jure également « <strong>La</strong> même raison qui me fait reconnaître dans les<br />

Gouverneurs, <strong>de</strong>s peuples le droit <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong> mort sur les hommes, me porte à reconnaître très volontiers ce droit dans<br />

mon Ordre, qui concourt au bonheur <strong>de</strong>s hommes, tout aussi bien que les Gouverneurs <strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong>vraient le faire. »<br />

Sur la promesse d’une obéissance sans restriction, l’un répond « Oui sans doute, cette promesse est important, cependant<br />

je la regar<strong>de</strong> pour l’Ordre comme le seul moyen d’arriver à son but. »<br />

Le second est moins précis : « Lors, dit-il, que je considère notre Ordre comme mo<strong>de</strong>rne et encore peu étendu, j’ai<br />

quelque répugnance à faire une promesse si effrayante; parce que je suis fondé à douter si le défaut <strong>de</strong> connaissance ou<br />

même si quelque passion dominante, ne pourraient pas quelquefois faire ordonner <strong>de</strong>s choses entièrement opposées au<br />

but du bonheur général : mais lorsque j’imagine l’Ordre plus étendu, je pense que dans une Société où se trouvent <strong>de</strong>s<br />

hommes <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> différens états <strong>de</strong>s plus élevés et <strong>de</strong>s plus communs, ils sont plus à portée <strong>de</strong> connaître le cours du<br />

mon<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> distinguer les moyens <strong>de</strong> remplir les bons projets <strong>de</strong> l’Ordre 2 . »<br />

Voici, avec les réflexions dont Barruel les fait suivre, quelques-unes <strong>de</strong>s sentences, également prises dans les Ecrits<br />

originaux, que les Illuminés majeurs inculquent sans cesse.<br />

« 1° Quand la nature nous impose un far<strong>de</strong>au trop pesant, c’est au suici<strong>de</strong> à nous en délivrer. Patet exitus. - Un Illuminé,<br />

nous disaient-ils, doit se donner la mort plutôt que <strong>de</strong> trahir son Ordre; aussi exaltent-ils le suici<strong>de</strong> comme accompagné<br />

d’une secrète volupté.<br />

« 2° Rien par raison, tout par passion; c’est leur second principe.<br />

« Le but, la propagation, l’avantage <strong>de</strong> l’Ordre, sont leur Dieu, leur patrie, leur conscience; ce qui est opposé à l’Ordre<br />

est notre trahison.<br />

« 3° Le but sanctifie le moyen. Ainsi, calomnie, poison, assassinat, trahisons révolte, infamies, tout ce qui mène au but<br />

est louable.<br />

« 4° Nul Prince ne peut mettre à l’abri celui qui nous trahit.<br />

« Il se passe donc dans cet Ordre <strong>de</strong>s choses contraires aux intérêts <strong>de</strong>s Princes, - <strong>de</strong>s choses qui, vu leur importance,<br />

méritent d’être manifestées aux Princes; - et cette découverte serait aux yeux <strong>de</strong>s Illuminés une trahison, qu’ils<br />

menacent d’avance <strong>de</strong> venger !... Ils ont donc <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> se défendre impunément <strong>de</strong> leurs accusateurs. - Ces<br />

moyens se <strong>de</strong>vinent.<br />

« 5° Tous les Rois et tous les Prêtres sont <strong>de</strong>s fripons et <strong>de</strong>s traîtres; ou bien encore, tous les Prêtres sont <strong>de</strong>s gueux.<br />

« Dans le plan <strong>de</strong>s Illuminés, il faut ané<strong>anti</strong>r la Religion, l’amour <strong>de</strong> la Patrie et celui <strong>de</strong>s Princes; parce que, disent-ils,<br />

la religion et cet amour <strong>de</strong> la patrie et <strong>de</strong>s princes restreignent les affections <strong>de</strong> l’homme à <strong>de</strong>s états particuliers, et le détournent<br />

<strong>de</strong> l’objet bien plus vaste <strong>de</strong> l’Illuminisme.<br />

« 6° Il faut être plus soumis aux Supérieurs <strong>de</strong> l ’illuminisme, qu’aux Souverains ou M agistrats qui gouvernent les<br />

peuples. Celui qui donne la préférence aux Souverains ou Gouverneurs <strong>de</strong>s peuples, ne vaut rien pour nous. Volte iemand<br />

<strong>de</strong>n Regenten mehr anhoengen, so taugt et nicht fur uns. - Il faut sacrifier à nos Supérieurs, honneur, fortune, vie.<br />

Les Gouverneurs <strong>de</strong>s peuples sont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>spotes, lorsqu’ils ne sont pas dirigés par nous. Ils n’ont aucun droit sur nous,<br />

hommes libres. Sie haben kein recht über uns, freye menschen.<br />

1<br />

Dans la déposition juridique faite en commun par le conseiller Aulique Utzschnei<strong>de</strong>r, le prêtre Cosan<strong>de</strong>y, et l’académicien Grünberger,<br />

le 9 septembre 1785, on lit :<br />

Les Supérieurs cherchent à obtenir <strong>de</strong> leurs inférieurs <strong>de</strong>s actes diplomatiques, <strong>de</strong>s documents, <strong>de</strong>s titres originaux. Ils les voient toujours<br />

avec plaisir se livrer à toute sorte <strong>de</strong> trahisons, partie pour profiter eux-mêmes <strong>de</strong>s secrets trahis, partie pour tenir ensuite les<br />

traîtres mêmes dans une crainte continuelle, en les menaçant <strong>de</strong> découvrir leur trahison, s’ils venaient à se montrer revêches.<br />

2<br />

Barruel, III, p. 82-87.<br />

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