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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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Un livre a été publié, il y a un peu plus <strong>de</strong> cinq ans, sous ce titre : JEUNESSE. Il a été couronné par l’Académie française,<br />

l’exemplaire que j’ai sous les yeux est <strong>de</strong> la vingt-septième édition1. Là se trouve le pur esprit <strong>de</strong>s Unions <strong>chrétienne</strong>s<br />

qui n’est autre que l’esprit voulu par l’Alliance israélite universelle.<br />

Le <strong>de</strong>rnier chapitre est intitulé : <strong>La</strong> Foi. « Se reconstituer une foi, dit l’auteur, et pour cela se rendre compte comment<br />

naît la foi, est un <strong>de</strong>s besoins les plus sérieux et les plus profonds <strong>de</strong> la jeunesse. »<br />

Si la jeunesse catholique a besoin <strong>de</strong> se reconstituer une foi, c’est donc que la foi reçue a été ou doit être abandonnée.<br />

L’auteur dit en effet : « On entend communément par foi, l’adhésion à un corps <strong>de</strong> doctrine qui se présente à nous<br />

avec un caractère d’autorité. Dieu, à une certaine époque, aurait révélé la vérité aux hommes, une fois pour toutes. <strong>La</strong><br />

révélation ainsi faite constitue un bloc dont certains hommes et certaines sociétés sont les dépositaires. Représentant la<br />

vérité divine, ils réclament la même soumission que Dieu. Il ne s’agit pas <strong>de</strong> peser, d’examiner, <strong>de</strong> discuter ce qu’elles<br />

nous apportent, mais <strong>de</strong> le recevoir à genoux, au milieu du silence imposé à notre être tout entier, malgré ses répugnances<br />

et ses révoltes. Toutes les vieilles croyances autoritaires en sont là. Ce premier point d’où elles parlent et qui entraîne<br />

le reste, est le gros point litigieux sur lequel elles se séparent <strong>de</strong> l’esprit mo<strong>de</strong>rne. Mais, hâtons-nous, d’ajouter que<br />

l’esprit mo<strong>de</strong>rne se rencontre ici avec le Christ et l’Evangile. Le Christ est un inconnu, non seulement dans le mon<strong>de</strong>,<br />

mais même dans les Eglises qui se réclament <strong>de</strong> lui. Si quelque chose est obstrué, terni, dévié <strong>de</strong> sa direction première,<br />

c’est bien le vieil Evangile... Dans sa pensée, comme dans sa pratique, dans sa façon d’interpréter le mon<strong>de</strong> comme<br />

dans sa manière <strong>de</strong> régler l’activité humaine, l’Evangile dépasse à tel point toutes les Eglises qui se sont réclamées <strong>de</strong><br />

lui, qu’il est dans l’avenir bien plutôt que dans le passé. Et plus on fixe son attention sur ce sujet, moins on peut<br />

s’empêcher <strong>de</strong> constater une gran<strong>de</strong> affinité entre cet Evangile oublié et les meilleures aspirations <strong>de</strong> l’esprit mo<strong>de</strong>rne. »<br />

Que dit donc l’esprit mo<strong>de</strong>rne ? Quel est le fond <strong>de</strong> sa pensée, là où il se trouve d’accord avec l’Evangile et avec le<br />

Christ ? L’auteur nous le montre en ceci : « L’homme est en évolution, et avec lui la nature entière, <strong>de</strong> l’atome et <strong>de</strong> la<br />

cellule vers la vie parfaite. Sa loi c’est le <strong>de</strong>venir (ainsi souligné). Et quand il prend conscience <strong>de</strong> ce fond <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>stinée,<br />

le sens qui prend la vie dans son ensemble, qui enveloppe tout ce détail dont nous sommes faits dans la gran<strong>de</strong> volonté<br />

qui est au fond <strong>de</strong>s choses est le sens religieux. » Du sens religieux naît la piété et <strong>de</strong> la piété la foi.<br />

« <strong>La</strong> foi, sommet <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> toute la vie, est la synthèse totale <strong>de</strong> l’induction humaine. Toutes nos expériences et<br />

celles du passé vivifiées à travers notre âme, se con<strong>de</strong>nsent ensemble et constituent pour nous la révélation personnelle<br />

que nous a fait la vie : voilà la foi.<br />

« <strong>La</strong> piété est <strong>de</strong> v ouloir faire la volonté du P ère; et la foi, <strong>de</strong> s on<strong>de</strong>r sa vie, afin <strong>de</strong> r éaliser ce qui est en el le et<br />

d’accomplir la volonté dont elle est issue. »<br />

D’après tout cela, la foi que la jeunesse <strong>chrétienne</strong> doit « reconstituer » en elle paraît bien être la foi <strong>de</strong>s panthéistes<br />

par laquelle « le fil <strong>de</strong> l’évolution humaine est maintenant renoué. »<br />

Le panthéisme, l’évolutionisme, telle est donc la religion <strong>de</strong> l’avenir, la religion vers laquelle la jeunerse est engagée à<br />

se porter. « Certaines religions sont bonnes pour abriter les vieux égoïsmes, les sénilités, les puérilités, ou encore pour<br />

soustraire aux bruits du <strong>de</strong>hors, les coeurs déçus ou même pour endormir doucement les consciences et les intelligences.<br />

Celle-ci est surtout faite pour la vie et pour les vivants. Elle nous jette en pleine action, en pleine mêlée elle nous<br />

fait faire un beau départ avec vaisseaux brûlés <strong>de</strong>rrière nous. Point <strong>de</strong> regard en arrière ! C’est énergique, viril, joyeux.<br />

Cela sonne et vous enlève comme le clairon <strong>de</strong>s batailles ! »<br />

Après ces paroles emphatiques, l’auteur en vient aux conseils pratiques. Un mot les précè<strong>de</strong> pour servir <strong>de</strong> tampon et<br />

amortir le coup qu’ils doivent porter.<br />

« Lorsque l’on appartient par la naissance à un milieu religieux, c’est un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> lui vouer une gran<strong>de</strong> reconnaissance.<br />

Aimer son Eglise est bon comme aimer sa famille et son pays. - Mais ici se présente un écueil : l’esprit <strong>de</strong> parti en<br />

religion, l’esprit exclusif. Jeunes croyants, fuyez-le comme la peste ! Mieux vaudrait être seul que <strong>de</strong> cultiver en commun<br />

l’esprit d’exclusion et l’orgueil spirituel. Comme en toutes choses, ce temps-ci <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, sur le terrain <strong>de</strong> l a foi, une<br />

gran<strong>de</strong> largeur. Le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> l’heure présente est <strong>de</strong> fraterniser, et les Eglises particulières, quelle que soit leur raison<br />

d’être, ne sont bonnes qu’à la condition <strong>de</strong> « nous préparer à l’Eglise universelle. »<br />

Il y a <strong>de</strong>s heures dans l’histoire où il faut être l’homme d’une cause particulière, définie, où il y a, en un mot, un trou à<br />

faire en un certain sens, et où il convient <strong>de</strong> s’enrégimenter. Aujourd’hui, le <strong>de</strong>voir pressant est <strong>de</strong> franchir les murs <strong>de</strong><br />

séparation et <strong>de</strong> se tendre les mains par-<strong>de</strong>ssus les clôtures. Retrouver l’humanité, re<strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s hommes, si cela est le<br />

1 L’auteur <strong>de</strong> Jeunesse est le pasteur Wagner, <strong>de</strong> Paris. Il y a près <strong>de</strong> vingt-cinq ans qu’il prêche à Paris l’évangile <strong>de</strong> la solidarité sans<br />

dogmes et qu’il a l’ambition <strong>de</strong> faire du christianisme un supérieur humanisme. Outre Jeunesse, il a publié Justice, Vaillance, Auprès<br />

du Foyer, l’Ame <strong>de</strong>s choses, la Vie simple. Ces livres sont traduits dans toutes les langues civilisées, et font pour ainsi dire à ce pasteur<br />

un diocèse universel. Ses allocutions <strong>de</strong> chaque dimanche sont sténographiées, traduites par ses amis d’Amérique et reproduites<br />

chaque semaine dans cinquante journaux <strong>de</strong>s Etats-Unis.<br />

<strong>La</strong> Vie simple fut lue par le prési<strong>de</strong>nt Roosevelt. Il y trouva la reproduction <strong>de</strong> son idéal, et le dit dans <strong>de</strong>ux discours publiés, à Banyor<br />

(Maine) et à Phila<strong>de</strong>lphie. Il écrivit en même temps à l’auteur « Je prêche vos livres à mes concitoyens. Venez me voir à la Maison-<br />

Blanche » (Automne 1902). D’autres lettres pressantes lui vinrent d’Amérique, il se mit à apprendre l’anglais et partit le 10 septembre<br />

1904. Le 25 il se trouvait en présence d’un auditoire <strong>de</strong> 12.000 personnes. Il fit 150 conférences, et 200.000 auditeurs l’applaudirent<br />

successivement. A Washington il fut présenté à l’assemblée par M. Roosevelt lui-même.<br />

Reçu ensuite dans l’intimité du Prési<strong>de</strong>nt, il dit « <strong>La</strong> doctrine foncièrement humaine et haute contenue dans mes écrits créait d’emblée<br />

un terrain commun entre tous mes auditeurs pasteurs variés, très souvent aussi (j’en étais ravi), prêtres catholiques, professeurs, industriels,<br />

mé<strong>de</strong>cins, etc. Nous avons fraternisé par-<strong>de</strong>ssus toutes les barrières d’intérêts, <strong>de</strong> classe et <strong>de</strong> credo.<br />

Toutes les barrières.<br />

Mais oui. Par exemple j’ai parlé à la synagogue Emmanuel-Temple <strong>de</strong>vant un auditoire <strong>de</strong> 2500 Israélites. A Saint-Paul j’eus, avec<br />

l’archevêque Ireland, une longue conversation. En parlant à coeur ouvert avec ce patriarche du catholicisme libéral, je sentis une fois<br />

<strong>de</strong> plus que la religion du coeur ne connaît point d’exclusions. Combien <strong>de</strong> fois n’avais-je pas eu la même impression en causant en<br />

France avec <strong>de</strong>s prêtres d’un catholicisme sans anathèmes Un <strong>de</strong> mes grands regrets, c’est <strong>de</strong> n’avoir pu faire à New-York la conférence<br />

<strong>de</strong>mandée par les Dames <strong>de</strong> Saint-Vincent <strong>de</strong> Paul au profit <strong>de</strong> leurs œuvres.<br />

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