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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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introduits. Jusqu’à ce jour, Mazzini en aurait été exclu; ne pense-t-il pas qu’en se mettant <strong>de</strong> moitié, par force ou par ruse,<br />

dans un secret qui ne lui appartient pas, il s’expose peut-être à <strong>de</strong>s dangers qu’il a déjà fait courir à plus d’un? Arrangez<br />

cette <strong>de</strong>rnière phrase à votre guise, mais passez-la au grand-prêtre du poignard; et moi qui connais sa pru<strong>de</strong>nce consommée<br />

je gage que cette pensée produira un certain effet sur le rufian. »<br />

Nubius ne se trompa point en appréciant ainsi Mazzini, et on ne trouve plus trace, dans les archive <strong>de</strong> la Vente suprême,<br />

d’une communication quel conque du pauvre Joseph relative à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>La</strong> menace d’un coup <strong>de</strong> stylet lui<br />

fit rentrer, « au fond <strong>de</strong>s entrailles, le sentiment <strong>de</strong> son orgueil.<br />

Enfin, pour comble <strong>de</strong> mystère, les quarante <strong>de</strong> la Haute Vente, eux-mêmes, ne savaient d’où venait l’impulsion à laquelle<br />

ils obéissaient, les ordres transmettre ou à exécuter.<br />

L’un d’eux, Malegari, écrit au docteur Brei<strong>de</strong>nsteni en 1836 : « Nous voulons briser toute espèce <strong>de</strong> joug, et il en est<br />

un qu’on ne voit pas, qu’on sent à peine et qui pèse sur nous. D’où vient-il ? Où est-il ? Personne ne le sait, ou du moins<br />

personne ne le dit. L’association est secrète, même pour nous, les vétérans <strong>de</strong>s associations secrètes. On exige <strong>de</strong> nous<br />

<strong>de</strong>s choses qui, quelquefois, sont à faire dresser les cheveux sur la tête; et croiriez-vous qu’on me man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Rome que<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s nôtres, bien connus par leur haine du fanatisme, ont été obligés, par ordre du chef suprême, <strong>de</strong> s’agenouiller et<br />

<strong>de</strong> communier à la Pâque <strong>de</strong>rnière? Je ne raisonne pas mon obéissance, mais je voudrais bien savoir où nous conduisent<br />

<strong>de</strong> telles capucina<strong>de</strong>s. » Voilà bien le vrai perin<strong>de</strong> ac cadaver. Et ce sont ces esclaves d’un maître qui se dérobe à<br />

tout regard, ces hommes qui se sentent toujours la pointe du poignard dans le dos, qui font <strong>de</strong>s lois contre les religieux,<br />

par horreur, disent-ils, du voeu d’obéissance !<br />

CHAPITRE XXIV - L’ŒUVRE PROPRE DE LA HAUTE VENTE<br />

Les Quarante avaient donc reçu <strong>de</strong>s instructions secrètes marquant ce qu’ils avaient à faire par eux-mêmes, la direction<br />

qu’ils <strong>de</strong>vaient donner, avec la pru<strong>de</strong>nce voulue, aux Ventes centrales, et par elles, aux Ventes particulières, pour<br />

obtenir une action aussi concertée et aussi vaste que possible en vue du résultat à obtenir.<br />

Le but assigné à toute la conjuration, c’était l’ané<strong>anti</strong>ssement <strong>de</strong> l’idée <strong>chrétienne</strong>. Mais c’était là une oeuvre <strong>de</strong><br />

longue haleine. Le travail auquel <strong>de</strong>vaient s’appliquer immédiatement les quarante, c’était la <strong>de</strong>struction du pouvoir temporel<br />

<strong>de</strong>s Papes.<br />

Les Instructions débutaient ainsi<br />

« Il est une pensée qui a toujours profondément préoccupé les hommes qui aspirent à la régénération universelle :<br />

c’est la pensée que <strong>de</strong> l’affranchissement <strong>de</strong> l’Italie doit sortir, à un jour déterminé, l’affranchissement du mon<strong>de</strong> entier, la<br />

république fraternelle (la république <strong>de</strong>s Frères maçons) et l’harmonie, <strong>de</strong> l’humanité (le genre humain tout entier sous la<br />

loi maçonnique), pour la régénération universelle. »<br />

Nous trouvons ici la pensée <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s sociétés secrètes, le but vers lequel sont dirigés tous leurs efforts par le<br />

pouvoir occulte, individu ou comité, qui leur donne l’impulsion première : l’établissement sur la ruine <strong>de</strong> tous les trônes, y<br />

compris le trône pontifical d”une république universelle qui opérera l’affranchissement du genre humain à l’égard <strong>de</strong> Dieu<br />

et <strong>de</strong> sa loi, et la régénération <strong>de</strong> l’homme, c’est-à-dire son retour à l’état <strong>de</strong> nature par la répudiation <strong>de</strong> tout l”ordre surnaturel.<br />

Alors, au lieu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sociétés dont M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau a déploré la coexistence, il n’y en aura plus qu’une,<br />

et sur toute la terre régnera l’harmonie dans l’universelle sujétion à Israël.<br />

Dans la pensée <strong>de</strong> celui qui avait donné aux Quarante les Instructions secrètes, le renversement du trône pontifical<br />

était le premier objet à poursuivre et atteindre. Il voyait que c’est la Papauté qui maintient l’humanité sous le joug paternel<br />

<strong>de</strong> Dieu, et il s’était dit que du moment où l’Italie serait affranchie et le pouvoir temporel <strong>de</strong>s Papes ané<strong>anti</strong>, la Papauté,<br />

n’ayant plus <strong>de</strong> point d’appui sur la terre, suspendue en l’air, pour ainsi dire, ne gar<strong>de</strong>rait plus longtemps un pouvoir spirituel<br />

qui, pour s’exercer sur les hommes, composés <strong>de</strong> corps et d’âme, a besoin d’instruments matériels et <strong>de</strong> ministères<br />

humains.<br />

L’affranchissement <strong>de</strong> l’Italie ne pouvait guère être accompli que par <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> révolution et <strong>de</strong> guerre. Ces faits furent<br />

posés d’abord par Charles-Albert, puis <strong>de</strong> 1859 à 1870 par Victor-Emmanuel avec la complicité <strong>de</strong> Napoléon III. Mais<br />

ils ne pouvaient se produire qu’après avoir été préparés par un mouvement dans les idées. C’est cette tâche préparatoire<br />

qui fut imposée à la Haute Vente.<br />

Les Instructions lui recommandèrent tout d’abord <strong>de</strong> déconsidérer le pouvoir temporel et <strong>de</strong> déconsidérer ses ministres.<br />

« Nous <strong>de</strong>vons puiser dans nos entrepôts <strong>de</strong> popularité ou d’impopularité les armes qui rendront inutile ou ridicule<br />

le pouvoir entre leurs mains », entre les mains <strong>de</strong>s prélats, agents du Pouvoir pontifical. « Dépopularisez la prêtraille par<br />

toutes sortes <strong>de</strong> moyens », disait un document émané du comité directeur à la date du 20 octobre 1821. Les Instructions<br />

ne dédaignent point d’entrer dans le détail <strong>de</strong>s moyens à prendre pour y parvenir « Si un prélat arrive <strong>de</strong> Home pour<br />

exercer quelque fonction publique au fond <strong>de</strong>s provinces, connaissez aussitôt son caractère, ses antécé<strong>de</strong>nts, ses qualités,<br />

ses défauts surtout. Est-il d’avance un ennemi déclaré (<strong>de</strong> la Révolution) : un Albani, un Pallota, un Bernetti, un Della<br />

Genga, un Rivarola ? Enveloppez-le <strong>de</strong> tous les pièges que vous pourrez tendre sous ses pas; créez-lui une <strong>de</strong> ces réputations<br />

qui effraient les enfants et les vieilles femmes. Un mot que l’on invente habilement et qu’on a l’art <strong>de</strong> répandre<br />

dans certaines honnêtes familles choisies, pour que <strong>de</strong> là il <strong>de</strong>scen<strong>de</strong> dans les cafés et <strong>de</strong>s cafés dans la rue, un mot<br />

peut quelquefois tuer un homme. - Peignez-le, cruel et sanguinaire; racontez quelque trait <strong>de</strong> cruauté qui puisse facilement<br />

se graver, dans la mémoire du peuple. » (En d’autres termes, dénaturez les actes <strong>de</strong> justice que le pouvoir est obligé<br />

d’accomplir pour la défense <strong>de</strong> la société).<br />

L’Italie ne po uvait pas se faire d’elle-même elle avait besoin du concours ou tout au moins <strong>de</strong> l’assentiment <strong>de</strong><br />

l’Europe. Il fallait donc préparer par tous les esprits à la chute du pouvoir temporel. Il ne suffisait pas <strong>de</strong> le décrier là où il<br />

s’exerçait, il fallait soulever contre lui l’opinion publique dans l’Europe entière. Les Instructions ne manquent pas <strong>de</strong> le<br />

dire. Grâce aux complicités qui lui avaient été ménagées dans tous les pays, dans toutes les classes <strong>de</strong> la société et jusqu’auprès<br />

<strong>de</strong>s trônes, c’est à la Haute Vente que revenait cette besogne. Elle pouvait faire parler les journaux, elle pouvait<br />

faire agir la diplomatie. Relativement aux journaux, les Instructions lui font ces recommandations « Quand les jour-<br />

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