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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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tion incessamment mise en oeuvre et courant <strong>de</strong> succès en succès, grâce à un merveilleux organisme supérieurement<br />

manié.<br />

Nous avons à voir maintenant ce que la Franc-Maçonnerie poursuit, ce à quoi elle veut aboutir.<br />

Déjà, par leurs correspondances et par les papiers saisis à Munich et à Rome, nous avons entendu Voltaire et les Encyclopédistes,<br />

Weishaupt et les illuminés, Nubius et ses conjurés se confier les uns aux autres leurs <strong>de</strong>sseins, et nous en<br />

avons vu un premier essai <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> 1789 à 1800. Nous assistons, <strong>de</strong>puis 1830, et surtout <strong>de</strong>puis 1875 à un second<br />

essai, plus pru<strong>de</strong>mment conduit, plus astucieux, et par là se tenant plus assuré d’aboutir.<br />

Que doit être cet aboutissement ? C ’est la question qui se pose maintenant et à l aquelle nous essayerons <strong>de</strong> r épondre.<br />

Disons d’abord qu’il serait erroné <strong>de</strong> croire que tous les Francs-Maçons connaissent explicitement l’oeuvre à laquelle<br />

ils collaborent. Cette connaissance n’est point donnée complètement même aux initiés <strong>de</strong>s Hauts Gra<strong>de</strong>s, même à ceux<br />

<strong>de</strong>s arrière-loges. Chacun, ou plutôt chaque équipe fait l’oeuvre qui lui est assignée, à la place qui lui a été marquée, auprès<br />

<strong>de</strong>s princes et du clergé, auprès <strong>de</strong>s parlementaires et <strong>de</strong>s fonctionnaires, auprès <strong>de</strong>s journalistes et <strong>de</strong>s professeurs,<br />

auprès <strong>de</strong>s magistrats et <strong>de</strong>s officiers, et encore au sein <strong>de</strong> la multitu<strong>de</strong>. Mais en accomplissant la tâche qui leur<br />

est imposée l’individu, l’équipe ignorent la place que l’oeuvre particulière à laquelle ils collaborent, occupe dans le plan<br />

général, car ils n’en ont point le tracé complet sous les yeux.<br />

Ce plan est double : <strong>de</strong>struction et réédification <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la cité <strong>chrétienne</strong>, édification <strong>de</strong> la cité maçonnique. <strong>La</strong><br />

<strong>de</strong>struction nous en avons vu les travaux et les ruines dans les pages qui précè<strong>de</strong>nt. Nous <strong>de</strong>vons maintenant assister à<br />

l’édification du Temple. Les mêmes ouvriers, les mêmes maçons sont employés à ce second travail, mais ici apparaîtront<br />

dans une plus gran<strong>de</strong> lumière les maîtres <strong>de</strong> l’oeuvre, et au-<strong>de</strong>ssus d’eux le Grand Architecte.<br />

« Il est absur<strong>de</strong>, a dit M. Aulard, professeur d’hisoire révolutionnaire à la Sorbonne, <strong>de</strong> continuer à dire : nous ne voulons<br />

pas détruire la religion quand nous sommes obligés d’avouer d’autre part que cette <strong>de</strong>struction est indispensable<br />

pour fon<strong>de</strong>r rationnellement ici cette nouvelle politique et social. Ne disons donc plus nous ne voulons pas détruire la religion;<br />

disons au contraire : nous voulons détruire la religion, afin <strong>de</strong> pouvoir établir en son lieu et place la cité nouvelle. »<br />

Ordinairement en effet on ne démolit que pour réédifier : c’est bien la pensée <strong>de</strong> la secte qu’a traduite M.Aulard. Elle<br />

veut élever un nouvel ordre <strong>de</strong> choses sur les ruines <strong>de</strong> l’ancien. Elle a son idéal, elle en poursuit la realisation Quel est il<br />

? Elle lui a donné un nom : le TEMPLE. C’est pour l’édification <strong>de</strong> ce Temple que, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s siècles, elle recruté <strong>de</strong>s<br />

maçons.<br />

Que doit être ce Temple ?<br />

Le divin Sauveur, apportant à la terre la conception Chrétienne <strong>de</strong> la civilisation, n’a pas voulu l’abandonner aux hasards<br />

que court nécessairement une idée laissée à elle même, et par conséquent livrée flottante au souffle <strong>de</strong>s fantaisies<br />

et <strong>de</strong>s passions humaines.Il l’a remise aux mains <strong>de</strong> la société qu’il a élevée sur Pierre, et il a donné à celle-ci la charge<br />

<strong>de</strong> maintenir sa doctrine dans sa pureté, <strong>de</strong> la défendre contre les idées contraires, <strong>de</strong> la propager dans le mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong><br />

lui, faire porter <strong>de</strong>s fruits <strong>de</strong> vie. Aussi, le divin Maître s’est-il comparé à un architecte : « Tu es Pierre, et sur cette pierre<br />

je bâtirai mon Eglise, et les portes <strong>de</strong> l’enfer ne prévaudront pas contre elle. »<br />

Pour mieux marquer son opposition, Satan s’est fait appeler le « Grand Architecte1 », et en face <strong>de</strong> l’Eglise il construit<br />

un « Temple ». Comme l’Eglise, ce Temple est à la fois esprit et corps : corps, une société, la maçonnerie; esprit, une<br />

idée que la société a la mission <strong>de</strong> propager dans le mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> réaliser par <strong>de</strong>s institutions.<br />

Cette idée est une conception <strong>de</strong> l’ordre social opposée à celle que le christianisme a fait prévaloir.<br />

« Il ne s’agit <strong>de</strong> rien moins, dit Fin<strong>de</strong>l, que d’une réédification <strong>de</strong> la société sur <strong>de</strong>s bases entièrement nouvelles, d’une<br />

réforme du droit, d’un renouvellement complet du principe <strong>de</strong> l’existence, notamment du principe <strong>de</strong> la communauté, et<br />

<strong>de</strong>s relations réciproques entre l’homme et ses semblables» (Les principes <strong>de</strong> l a Franc-Maçonnerie dans la vie <strong>de</strong>s<br />

peuples, p. 163).<br />

Rabaut-Saint-Etienne avait dit avant lui, à la tribune <strong>de</strong> la Constituante : « Pour rendre le peuple heureux, il faut le renouveler,<br />

changer ses idées, changer ses lois, changer ses moeurs, changer les hommes, changer les choses, tout détruire,<br />

oui, tout détruire, puisque tout est à recréer. »<br />

Voilà ce que la franc-maçonnerie se propose d’obtenir par la Révolution, qui en est aujourd’hui au second acte en attendant<br />

le troisième. Rien ne peut être imaginé <strong>de</strong> plus radical : faire disparaître le principe sur lequel repose actuellement<br />

notre existence et lui en substituer un autre; puis tirer les conséquences <strong>de</strong> ce changement : c’est-à-dire renverser<br />

les relations <strong>de</strong>s hommes entre eux, réformer le droit, et réédifier la société d’après un principe nouveau.<br />

Quelles sont donc les bases entièrement nouvelles sur lesquelles la société doit être réédifiée ? S ur quel principe<br />

nouveau le droit social doit-il être réformé ?<br />

Jean-Jacques Rousseau l’a longuement exposé dans ses divers ouvrages, et tout le mon<strong>de</strong> sait que c’est son Contrat<br />

social à la main que les hommes <strong>de</strong> 89 ont fait la Révolution, ont voulu une première fois faire place nette, pour édifier sur<br />

les ruines <strong>de</strong> la société <strong>chrétienne</strong> le Temple maçonnique; Les maçons du XXe siècle reconnaissent le même maître que<br />

ceux du XVIIe siècle; leurs chefs ont le même idéal et poursuivent la réalisation du même plan. « Si un jour nous écrasons<br />

l’infime, ce sera sous LE CONTRAT SOCIAL. » Cette parole fut dite au Congrès <strong>de</strong>s loges du Nord-Ouest, tenu à<br />

Amiens en 1901, les 13 et 14 avril, par le F.Dutilloy, membre du Conseil <strong>de</strong> l’Ordre du Grand-Orient2. C’est donc à Jean-<br />

1 Le Grand Architecte est une <strong>de</strong> ces expressions que la franc-maçonnerie excelle à créer, et qui ont pour elle le grand avantage que<br />

tous peuvent les accepter, parce que chacun les comprend selon ses propres idées. Pour les juifs et les déistes, le Grand Architecte<br />

<strong>de</strong> l’univers, c’est le Créateur du mon<strong>de</strong>; les chrétiens peuvent y voir, s’ils le veulent, la Très Sainte Trinité; pour les initiés, c’est la Nature;<br />

au <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>gré d’initiation, c’est Lucifer, le Porte~lumière.<br />

Notre-Seigneur Jésus-Christ a dit : Je suis la lumière du mon<strong>de</strong>; celui qui me suit ne marche point dans les ténèbres, mais il possè<strong>de</strong><br />

la lumière <strong>de</strong> la vie : croyez à la lumière, afin que vous soyez les fils <strong>de</strong> la lumière ». Ici encore apparaît la contrefaçon. <strong>La</strong> maçonnerie<br />

se dit possé<strong>de</strong>r la lumière; ses loges sont le lieu <strong>de</strong> la lumière, elle appelle à elle les hommes afin <strong>de</strong> leur communiquer la lumière dans<br />

ses initiations, et son maître et son prince est Lucifer, l’astre déchu.<br />

2 Congrès <strong>de</strong>s loges du Nord-Ouest, p. 24. Amiens, imp. Duchâtel.<br />

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