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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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franchir. Alors ce fut une vertu <strong>de</strong> s’étendre aux dépens <strong>de</strong> ceux qui ne se trouvaient pas sous notre empire. Cette vertu<br />

fut appelée le patriotisme. Et dès lors, pourquoi ne pas donner à cet amour <strong>de</strong>s limites plus étroites encore ? Aussi vit on<br />

alors du patriotisme naître le localisme, l’esprit <strong>de</strong> famille- et enfin l’égoïsme. Diminuez, retranchez cet amour <strong>de</strong> la patrie,<br />

les hommes <strong>de</strong> nouveau apprennent à se connaître et à s’aimer comme hommes... Les moyens <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> cet état<br />

d’oppression et <strong>de</strong> remonter à l’origine <strong>de</strong> nos droits, sont les écoles secrètes <strong>de</strong> la philosophie (les enseignements donnés<br />

dans les arrière-loges). Par ces écoles, un jour, sera réparée la chute du genre humain; les princes ET LES NA-<br />

TIONS disparaîtront sans violence (?) <strong>de</strong> d essus terre. <strong>La</strong> raison alors sera le seul livre <strong>de</strong>s lois, le seul co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

hommes» (Barruel, t. III, p. 184).<br />

Jamais, dira-t-on, cette république universelle ne pourra se réaliser. L’Empire romain lui-même n’a pu arriver au terme<br />

<strong>de</strong> son ambition, dans les limites restreintes que lui offrait le mon<strong>de</strong> alors connu.<br />

A cela, M. Favière répondait récemment : « Les causes <strong>de</strong> l’effondrement <strong>de</strong> l’Empire romain furent d’ordre purement<br />

économique. L’Empire périt par la pénurie <strong>de</strong>s ressources matérielles. Il arriva qu’on ne put plus gouverner ni défendre<br />

un empire démesuré, qui n’avait que <strong>de</strong>s courriers pour porter les ordres <strong>de</strong> Const<strong>anti</strong>nople à Cadix. » Aujourd’hui il n’en<br />

est plus <strong>de</strong> même. Ce qui alors était impossible est <strong>de</strong>venu réalisable. « Ce sont les chemins <strong>de</strong> fer, continue M. Favière,<br />

c’est la navigation à vapeur et le télégraphe, c’est surtout l’immensé puissance contributive <strong>de</strong> I’Etat mo<strong>de</strong>rne sustentant<br />

<strong>de</strong> vertigineux budgets, qui permettent à la Russie la conquête <strong>de</strong> l’Asie centrale-, aux Etats-Unis, la mise en valeur <strong>de</strong><br />

leur immense territoire-, et à l’Angleterre l’exploitation d’un empire dispersé aux quatre vents <strong>de</strong> la Planète» (Réforme sociale,<br />

1903. Le Progrès). Que ces forces, ces puissances, qui n’ont point encore dit leur <strong>de</strong>rnier mot; soient aux mains<br />

d’un homme <strong>de</strong> génie, tel que Napoléon, ou d’un plus puissant esprit encore; assisté par les Puissances infernales, tel<br />

que sera l’Antéchrist, et l’Etat Unique, embrassant la totalité du genre humain, ne tar<strong>de</strong>ra point à être une réalité.<br />

CHAPITRE XLII - LA RÉPUBLIQUE UNIVERSELLE EN VOIE DE FORMATION<br />

A la mort <strong>de</strong> l’empereur Joseph, Léopold, son successeur, appela près <strong>de</strong> lui le professeur Hoffmann, qu’il savait avoir<br />

été sollicité <strong>de</strong> consacrer sa plume à. la cause <strong>de</strong> la Révolution. Celui ci 1ui rapporta que Mirabeau avait déclaré à ses<br />

confi<strong>de</strong>nts, avoir en Allemagne une correspondance très étendue. Il savait que le système <strong>de</strong> la Révolution embrasserait<br />

l’univers; que la France n’était que le théâtre choisi pour une première explosion, que les propagandistes travaillaient les<br />

peuples sous toutes les zones, que les émissaires étaient répandus dans les quatre parties du mon<strong>de</strong> et surtout dans les<br />

capitales (Barruel, t. V, p. 224).<br />

D’autres Conventionnels témoignèrent plus d’une fois être dans le secret <strong>de</strong>s ambitions ultimes <strong>de</strong> la secte. Un député<br />

du Cantal, Milhaut, parlant, àla Loge Club <strong>de</strong>s Jacobins, <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong> la Savoie à la France, saluait le renversement<br />

<strong>de</strong> tous les trônes, « suite- prochaine, disait-il, du succès <strong>de</strong> nos armes et du volcan révolutionnaire »; et il exprimait le<br />

voeu que, <strong>de</strong> toutes les Conventions nationales qui seraient établies sur les ruines <strong>de</strong> tous les trônes; un certain nombre<br />

<strong>de</strong> députés extraordinaires formassent, au centre du globe, une Convention universelle qui veillerait sans cesse au maintien<br />

<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme par tout l’univers (Cité par Thiers, Histoire <strong>de</strong> la Révolution, t. IV, p. 434). En d’autres termes,<br />

elle aurait pour mission, <strong>de</strong> veiller à maintenir les hommes dans la Révolution, dans leur révolte contre Dieu, dans L’ordre<br />

purement naturel. Remarquons, en passant, qu’un même nom, peu modifié, - Convent, Convention, - sert à désigner les<br />

assemblées générales <strong>de</strong> la franc-maçonnerie, l’Assemblée révolutionnaire, <strong>de</strong> 1789 et l’Assemblée à venir <strong>de</strong>s députés<br />

<strong>de</strong> toutes les parties du mon<strong>de</strong>1.<br />

A la fin du XVIIIe siècle, ce projet <strong>de</strong> gouverner le genre humain tout entier, par une Convention unique, placée au<br />

centre du mon<strong>de</strong> et composée <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong>s Conventions établies dans les anciens royaumes réduits à l’état <strong>de</strong> départements,<br />

pouvait paraître fou. Mais aujourd’hui, à l’entrée du XXe siècle, où nous voyons le globe entier sillonné par<br />

les fils télégraphiques, les chemins <strong>de</strong> fer, et les steamers, le messie attendu par les Juifs pourrait facilement tenir le<br />

mon<strong>de</strong> entier dans sa main, et le gouverner par une Convention centrale en rapport avec <strong>de</strong>s Conventions locales.<br />

On peut voir dans Deschamps, t. II, p. 150 et sv., l’ai<strong>de</strong> que l a Convention, puis Napoléon, reçurent <strong>de</strong> l a francmaçonnerie<br />

en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Italie, pour essayer <strong>de</strong> former les Etats-Unis d’Europe, acheminement<br />

vers l’Etat-Humanité2. Le projet n’a jamais été abandonné; l’exécution a subi plus d’une fois <strong>de</strong>s reculs, mais<br />

1 Le gouvernement <strong>de</strong>s loges a servi <strong>de</strong> type, aux hommes <strong>de</strong> la Révolution, pour réorganiser la France. « Le gouvernement <strong>de</strong> la<br />

franc-maçonnerie, dit le F.Ragon (Cours philosophique, pp. 7, 9, 377 et suiv.) était autrefois divisé en départements, en loges provinciales,<br />

qui avaient leurs subdivisions. L’Assemblée nationale, considérant la France comme une gran<strong>de</strong> loge, décréta que son territoire<br />

serait distribué suivant les mêmes divisions. Les municipalités ou communes répon<strong>de</strong>nt aux loges; elles correspon<strong>de</strong>nt à un centre<br />

commun pour former un canton. Un certain nombre <strong>de</strong> cantons, correspondant à un centre nouveau, composent un arrondissement ou<br />

district, actuellement une sous-préfecture, et plusieurs sous-préfectures forment un département. Les gran<strong>de</strong>s loges <strong>de</strong> province<br />

avaient un centre commun, dans la Constituante-. » C’est l’ébauche <strong>de</strong> la façon dont sera organisée la République universelle.<br />

Le F.A. J. Regnier, dans un discours aux Conférences maçonniques <strong>de</strong> Lyon, prononcé le 22 mai 1882, a dit <strong>de</strong> même : « Le régime<br />

républicain est calqué sur nos institutions. » Et le Bulletin- maçonnique, livraison <strong>de</strong> décembre 1890, pp. 229, 230 : « <strong>La</strong> préoccupation<br />

<strong>de</strong> la maçonnerie a toujours été d’amener dans l’ordre politique l’avènement <strong>de</strong> la forme républicaine, et dans l’ordre philosophique le<br />

triomphe <strong>de</strong> la libre-pensée. On peut dire qu’elle n’a jamais failli à sa mission. »<br />

2 <strong>La</strong> duchesse <strong>de</strong> Dino, qui vivait dans une intimité <strong>de</strong> famille avec la Cour <strong>de</strong> Prusse, a noté c’est à la date du 25 juin 1860, pendant<br />

l’entrevue solennelle <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong> - un entretien entre l’empereur <strong>de</strong>s Français et le prince régent <strong>de</strong> Prusse, qui sera le futur empereur<br />

d’Allemagne, Guillaume Ier, proclamé à Versailles dans la gran<strong>de</strong> galerie <strong>de</strong> Louis XIV !<br />

C’est Napoléon III qui parle :<br />

« Que pour en finir avec les révolutions, il fallait faire partout <strong>de</strong> grands Etats; que l’Italie <strong>de</strong>vait re<strong>de</strong>venir l’Empire romain; que<br />

l’Allemagne <strong>de</strong>vait <strong>de</strong>venir l’Empire prussien; que les petites populations françaises, <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> moeurs, qui longent les frontières<br />

<strong>de</strong> la France : la Belgique, le canton <strong>de</strong> Vaud, ceux <strong>de</strong> Neuchâtel et <strong>de</strong> Genève, <strong>de</strong>vaient rentrer dans l’Empire français; qu’alors les<br />

nationalités seraient satisfaites, les ambitions aussi; que les imaginations auraient <strong>de</strong> l’espace, que ce qui faisait les révolutions étaient<br />

les petits qui voulaient <strong>de</strong>venir grands; que du jour où il n’y aurait que <strong>de</strong>s grands, en petit nombre, mais unis entre eux, on aurait bon<br />

marché <strong>de</strong>s révolutionnaires; que les grands Empires, c’est la paix ! »<br />

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