23.06.2013 Views

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

esprit <strong>de</strong> doctrine que nous ne <strong>de</strong>vons jamais leur insinuer qu’en proportion <strong>de</strong> leur intelligence; qu’ils l’embrassent avec<br />

zèle, le soutiennent avec soin, et y restent inviolablement attachés par la crainte <strong>de</strong> la violation du serment sacré, premier<br />

point par où nous <strong>de</strong>vons toujours commenccr à lier tout aspirant.<br />

Cette indépendance et cette soustraction à toute autorité, à t oute puissance ne doit être présentée d’abord, parmi<br />

nous, que comme le rétablissement <strong>de</strong> cette tige d’or, <strong>de</strong> cet empire si vanté par les poètes, où une divinité propice, <strong>de</strong>scendue<br />

sur la terre, rassemblait sous un sceptre <strong>de</strong> fleurs ses premiers habitants. L’âge d’or, ce sont ces siècles fortunés,<br />

où les coeurs, exempts <strong>de</strong> passions, ignoraient jusqu’au plus simple mouvement <strong>de</strong> jalousie; où l’orgueil, l’avarice et tous<br />

les vices étaient inconnus à tous les hommes égaux et libres et mus par les seules lois <strong>de</strong> la nature et n’admettant<br />

d’autres distinctions que celles que cette sage mère avait mises entre eux.<br />

Mais comme, pour un changement si subit, il ne faudrait pas moins qu’un miracle, et qu’une exécution trop précipitée<br />

serait dangereuse, nous <strong>de</strong>vons donc user <strong>de</strong> ruse et <strong>de</strong> la plus gran<strong>de</strong> circonspection jusqu’à ce que les hommes soient<br />

dégagés <strong>de</strong> ces vieux et communs principes, qui affaiblissent et alarment les esprits simples et les plongent dans ce long<br />

amas d’erreurs et les soumettent aux passions <strong>de</strong> ces tyrans impérieux, dévorés d’ambition et d’avarice » Il est <strong>de</strong> la plus<br />

gran<strong>de</strong> importance, pour le succès <strong>de</strong> notre sublime projet et pour en faciliter et mieux assurer l’exécution, <strong>de</strong> ne rien négliger<br />

pour entraîner dans notre ordre <strong>de</strong>s membres marquants dans le clergé, dans les autorités civiles et militaires, les<br />

instituteurs <strong>de</strong> la jeunesse, sans excepter les rois et les princes et surtout leurs enfants, leurs conseillers et leurs ministres,<br />

et enfin tous ceux dont les intérêts seraient en opposition avec notre doctrine. Il faut adroitement, dans leur éducation<br />

et sous les formes les plus séduisantes, glisser le germe <strong>de</strong> nos dogmes et les accoutumer par là, insensiblement<br />

et sans qu’ils s’en doutent, au choc qui doit les ané<strong>anti</strong>r. C’est par <strong>de</strong>s auteurs célèbres, dont la morale s’accor<strong>de</strong>rait avec<br />

nos <strong>de</strong>sseins, que nous paralyserons et ébranlerons leur autorité et leur puissance, lesquelles ils ont usurpées sur leurs<br />

semblables. Il faut jeter dans le coeur <strong>de</strong>s inférieurs un point d’ambition et <strong>de</strong> jalousie envers leurs supérieurs, leur inspirer<br />

du mépris, même <strong>de</strong> la haine, pour ceux que le hasard a placés au-<strong>de</strong>ssus d’eux, et les amener insensiblement à<br />

l’insubordination, en leur démontrant avec adresse que la soumission et la fidélité ne sont qu’une usurpation <strong>de</strong> l’orgueil<br />

et <strong>de</strong> la force sur les droits <strong>de</strong> l’homme; enfin, employer tous nos moyens, et avec adresse, pour les séduire, les disposer<br />

et les mettre dans la nécessité <strong>de</strong> nous secon<strong>de</strong>r et <strong>de</strong> nous servir malgré eux.<br />

C’est par d’aussi sages mesures, mises à profit avec pru<strong>de</strong>nce et surtout appliquées à propos à <strong>de</strong> jeunes coeurs trop<br />

faibles pour en discerner le vrai but, que nous les amènerons à nous secon<strong>de</strong>r dans l’exécution <strong>de</strong> ce grand oeuvre qui<br />

doit rendre aux hommes cette noble indépendance dont le Créateur leur fait don comme une faveur spéciale, qui, seule,<br />

les distingue <strong>de</strong>s autres créatures.<br />

« C’est, armés <strong>de</strong> toutes les catégories <strong>de</strong> l’histoire, que nous nous présentons avec adresse à nos prosélytes, selon<br />

leur capacité.<br />

Le TEMPLE DE SALOMON avait été bâti par l’ordre que Dieu en signifia à ce prince. C’était le sanctuaire <strong>de</strong> la religion,<br />

le lieu consacré spécialement à ses augustes cérémonies. C’était pour la splen<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ce temple que ce sage monarque<br />

avait établi tant <strong>de</strong> ministres, chargés <strong>de</strong> veiller à sa pureté, à son embellissement. Enfin, après plusieurs années<br />

<strong>de</strong> gloire et <strong>de</strong> magnificence, vient une armée formidable qui renverse ce magnifique monument. Les peuples, qui y rendaient<br />

leurs hommages à la Divinité, sont chargés <strong>de</strong> fers et conduits à Babylone, d’où, après la captivité la plus rigoureuse,<br />

ils se voient tirés par la main <strong>de</strong> leur Dieu; un prince idolâtre, choisi pour être l’instrument <strong>de</strong> la clémence divine,<br />

permet à ces peuples infortunés et religieux non seulement <strong>de</strong> rétablir ce temple dans sa première splen<strong>de</strong>ur, mais encore<br />

leur fournit tous les moyens pour y réussir.<br />

Alors, disons-nous, ce temple, dès son premier lustre, est la figure <strong>de</strong> l’être primitif <strong>de</strong> l’homme au sortir du néant;<br />

cette religion, les cérémonies qui s’y exerçaient, ne sont autre chose que cette loi commune et naturelle gravée dans tous<br />

les coeurs et qui trouve son principe dans les idées d’équité et <strong>de</strong> charité auxquelles les hommes sont obligés entre eux.<br />

<strong>La</strong> <strong>de</strong>struction du temple, l’esclavage <strong>de</strong> ses adorateurs, ce sont l’orgueil, l’avarice et l’ambition qui ont introduit la dépendance<br />

et l’esclavage parmi les hommes; ces Assyriens, cette armée impitoyable, ce sont les rois, les princes, les magistrats,<br />

dont la puissance n fait fléchir tant <strong>de</strong> malheureux peuples qu’ils ont opprimés. Enfin, ce peuple choisi et chargé <strong>de</strong><br />

rétablir ce temple magnifique, ce sont nos frères illuminés et francs-maçons, qui doivent rendre à l’univers sa première<br />

dignité par cette liberté, cette égalité, attributs si essentiels à l’homme, donnés par le Créateur comme son bien propre,<br />

comme sa propriété incommutable, sur lesquels personne n’avait aucun droit. Ce Dieu créateur <strong>de</strong> toutes choses qui, en<br />

tirant la niature du néant, en a fait l’homme, l’ornement principal, sans le soumettre à d’autres puissances que la sieene,<br />

c’est lui qui lui a donné la terre à habiter à titre d’en jouir et d’être indépendant <strong>de</strong> ses semblables, auxquels il ne peut jamais<br />

rendre ses hommages sans <strong>de</strong>venir sacrilège et sans contrevenir formellement aux lois <strong>de</strong> la nature et aux intentions<br />

<strong>de</strong> notre divin créateur.<br />

C’est en vain que la supériorité <strong>de</strong>s talents et la sublimité du génie dans les uns a semblé <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux autres ce tribut<br />

<strong>de</strong> respect et <strong>de</strong> vénération. Tous ces avantages, réunis dans ses semblables dans un <strong>de</strong>gré plus éminent que chez<br />

lui, n’ont rien qui justifie son impiété. C’est dégra<strong>de</strong>r la nature, c’est en avilir la dignité, c’est en perdre tout le prix que <strong>de</strong><br />

reconnaître dans tout homme quelque chose <strong>de</strong> plus qu’un égal.<br />

Si l’homme a vu s’ané<strong>anti</strong>r ses privilèges, s’il est déchu <strong>de</strong> cet état glorieux d’indépendance, s’il est aujourd’hui subordonné<br />

et flétri avec ignominie, ou si l’ambition et l’avarice <strong>de</strong> ses semblables, ou l’oubli <strong>de</strong> son propre intérêt l’ont plongé<br />

dans cet abîme creusé par l’orgueil, c’est donc à lui à en sortir : c’est à lui à relever enfin l’étendard d’indépendance et<br />

d’égalité, ravi par ses tyrans, et à l’arborer sur les débris <strong>de</strong> ces monstres impitoyables qui ont creusé sa ruine, ou, s’il est<br />

lui-même l’artisan <strong>de</strong> son malheur, si son abaissement est l’ouvrage <strong>de</strong> ses mains, qu’il ouvre donc enfin les yeux sur les<br />

fers auxquels il s’est condamné lui-même, qu’il accepte les secours <strong>de</strong> cette main que nous lui tendons pour briser ses<br />

chaînes et en charger ses cruels tyrans. C’est à nos frères seuls qu’il est réservé d’accomplir ce miracle, <strong>de</strong> rassembler<br />

en un corps universel toutes ces familles différentes, qui, à mesure qu’elles se sont élougnées <strong>de</strong> leur commune origine,<br />

quoiqu’elles ne composassent qu’un tout, sont venues à se méconnaître au point <strong>de</strong> vouloir composer par elles ce tout<br />

dont elles n’étaient que les parties.<br />

261

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!