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Mgr Delassus – La Conjuration anti-chrétienne - Bibliothèque de ...

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<strong>de</strong>vinait pas alors, ce prétendu prophète, continue Barruel, qu'il paraîtrait avant Pie VI <strong>de</strong>vant le Dieu qui, malgré les tempêtes<br />

du jacobinisme, comme malgré tant d'autres, n'en s era pas moins avec Pierre et son Eglise jusqu'à la fin <strong>de</strong>s<br />

siècles. »<br />

M. Viviani a dit que si la maçonnerie voulait ané<strong>anti</strong>r l'Eglise, c'était afin <strong>de</strong> pouvoir substituer à la religion du Christ la<br />

religion <strong>de</strong> l'humanité.<br />

Constituer une religion nouvelle, la « religion <strong>de</strong> l'humanité », c'est, en effet, nous le verrons, le terme auquel la Francmaçonnerie<br />

veut faire aboutir le mouvement commencé à la Renaissance : l'affranchissement <strong>de</strong> l'humanité.<br />

Dans un o uvrage édité à Fribourg sous ce titre « <strong>La</strong> déi fication <strong>de</strong> l 'humanité, ou l e côté positif <strong>de</strong> l a Francmaçonnerie,<br />

le P. Patchtler a bien montré la signification que la maçonnerie donne au mot « humanité » et l'usage qu'elle<br />

en fait. « Ce mot, dit-il, est employé par <strong>de</strong>s milliers d'hommes (initiés ou échos inconscients <strong>de</strong>s initiés), dans un sens<br />

confus, sans doute, mais toujours, cependant comme le nom <strong>de</strong> guerre d'an certain parti pour un certain but, qui est l'opposition<br />

au christianisme positif. Ce mot, dans leur bouche, ne signifie pas seulement l'être humain par opposition à l'être<br />

bestial,... il pose, en thèse, l'indépendance absolue <strong>de</strong> l'homme dans le domaine intellectuel, religieux et politique; il nie<br />

pour lui toute fin surnaturelle, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que la perfection purement naturelle <strong>de</strong> la race humaine soit acheminée vers<br />

les voies du progrès. A ces trois erreurs correspon<strong>de</strong>nt trois étapes dans la voie du mal : L'Humanité sans Dieu, l'Humanité<br />

se faisant Dieu, l'Humanité contre Dieu. Tel est l'édifice que la maçonnerie veut élever à la place <strong>de</strong> l'ordre divin qui<br />

est l'Humanité avec Dieu. »<br />

Quand la secte parle <strong>de</strong> la religion <strong>de</strong> l'avenir, <strong>de</strong> la religion <strong>de</strong> l'humanité, c'est cet édifice, ce Temple qu'elle a en<br />

vue.<br />

En 1870, fin <strong>de</strong> juillet et commencement d'août, un congrès, auquel prirent part les loges <strong>de</strong> Strasbourg, Nancy, Vesoul,<br />

Metz, Châlons-sur-Marne, Reims, Mulhouse, Sarreguemines, tout l'Est en un mot, fut tenu à Metz. <strong>La</strong> question <strong>de</strong> «<br />

l'Etre suprême » y fut posée, et les discussions qui s'ensuivirent se propagèrent <strong>de</strong> loge en loge.<br />

Pour y mettre fin; le Mon<strong>de</strong> maçonnique, numéros <strong>de</strong> janvier et mai, fit cette déclaration : « <strong>La</strong> Franc-maçonnerie nous<br />

apprend qu'il n'y a qu'une seule religion, une vraie, et par conséquent une seule naturelle, le culte <strong>de</strong> l'humanité. Car,<br />

mes frères, cette abstraction qui, érigée en système, a servi à former toutes les religions, Dieu n'est autre chose que l'ensemble<br />

<strong>de</strong> tous nos instincts les plus élevés, auxquels nous avons donné un corps, une existence distincte ; ce Dieu n'est<br />

enfin que le produit d'une conception généreuse, mais erronée, <strong>de</strong> l'humanité, qui s'est dépouillée au' profit d'une chimère.<br />

»<br />

Rien <strong>de</strong> plus clair : l'humanité est Dieu, les droits <strong>de</strong> l'homme doivent être substitués à la loi divine, le culte <strong>de</strong>s instincts<br />

<strong>de</strong> l'homme doit prendre la place <strong>de</strong> celui rendu au Créateur, la recherche du progrès dans les satisfactions à donner<br />

aux sens, se substituer aux aspirations vers la vie future.<br />

A une séance commune <strong>de</strong>s loges <strong>de</strong> Lyon, tenue le 3 mai 1882 et dont le compte rendu a été publié dans la Chaîne<br />

d'Union d'août 1882, le F. . Régnier disait : « Il ne faut pas qu'on ignore ce qui n'est plus un mystère : que <strong>de</strong>puis longtemps<br />

<strong>de</strong>ux armées sont en présence, que la lutte est ouverte actuellement en France, en Italie, en Belgique, en E spagne,<br />

entre la lumière et l'ignorance, et que l'une aura raison <strong>de</strong> l'autre. Il faut qu'on sache que les Etats-Majors, les<br />

chefs <strong>de</strong> ces armées, sont d'un côté les jésuites (lisez le clergé, séculier et régulier) et <strong>de</strong> l'autre les francs-maçons. »<br />

Mais la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l'Eglise ne fera point la place suffisamment nette pour la construction du Temple maçonnique;<br />

aussi, aux clameurs contre l'Eglise, se joignent toujours <strong>de</strong>s cris non moins haineux contre l'ordre social, contre la famille<br />

et contre la propriété. Et il en doit être ainsi, car les vérités <strong>de</strong> l'ordre religieux sont entrées dans la substance même <strong>de</strong><br />

ces institutions.<br />

<strong>La</strong> société repose sur l'autorité qui a son principe en Dieu; la famille, sur le mariage qui tient <strong>de</strong> la bénédiction divine<br />

sa légitimité et son indissolubilité; la propriété, sur la volonté <strong>de</strong> Dieu qui a promulgué le septième et le dixième comman<strong>de</strong>ment<br />

pour la protéger contre le vol et même contre les convoitises. C'est tout cela qu'il faut détruire, si l'on veut,<br />

comme la secte en a la prétention, fon<strong>de</strong>r la civilisation sur <strong>de</strong> nouvelles bases.<br />

Léon XIII l'a constaté, dans son Encyclique Humanum genus : « Ce que les francs-maçons se proposent, dit-il, ce à<br />

quoi ten<strong>de</strong>nt tous leurs efforts, c'est <strong>de</strong> détruire entièrement toute la discipline religieuse et sociale née <strong>de</strong>s institutions<br />

<strong>chrétienne</strong>s, et <strong>de</strong> lui substituer une autre, adaptée à leurs idées, et dont le principe et les lois fondamentales sont tirés<br />

du naturalisme.»<br />

Les idées et les projets exposés à la tribune et dans les loges, sont l'expression d'une pensée et d'une volonté qui se<br />

trouvent partout. <strong>La</strong> France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l'Allemagne, les enten<strong>de</strong>nt à tous les Congrès démocratiques,<br />

les lisent chaque jour dans une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> journaux.<br />

En 1865, fut tenu à Liège le congrès <strong>de</strong>s étudiants. C'est <strong>de</strong> ce congrès que furent tirés tout d'abord l'état major <strong>de</strong><br />

l'internationale, puis les auxiliaires <strong>de</strong> Gambetta. Plus <strong>de</strong> mille jeunes gens, venus d'Allemagne, d'Espagne, <strong>de</strong> Hollan<strong>de</strong>,<br />

d'Angleterre, <strong>de</strong> France, <strong>de</strong> Russie, s'y trouvèrent présenta. Ils s'y montrèrent unanimes dans leurs sentiments <strong>de</strong> haine<br />

contre les dogmes et même contre la morale catholiques; unanimité d'adhésion aux doctrines et aux actes <strong>de</strong> la Révolution<br />

française, y compris les massacres <strong>de</strong> 1793; unanimité <strong>de</strong> haine contre l'ordre social actuel, « qui ne compte pas<br />

<strong>de</strong>ux institutions fondées sur la justice», mot prononcé à la tribune par M. Arnoult, rédacteur du Précurseur d'Anvers, et<br />

applaudi à outrance par l'assemblée. Un autre orateur, M. Fontaine, <strong>de</strong> Bruxelles, termina son discours par ces mots :<br />

«Nous, révolutionnaires et socialistes, nous voulons le développement physique, moral et intellectuel du genre humain.<br />

Notez que je dis physique d'abord, intellectuel après. Nous voulons, dans l'ordre moral, par l'ané<strong>anti</strong>ssement <strong>de</strong>s préjugés<br />

<strong>de</strong> religion et d'église, arriver à la négation <strong>de</strong> Dieu et au libre examen. Nous voulons, dans l'ordre politique, par la<br />

réalisation <strong>de</strong> l'idée républicaine, arriver à la fédération <strong>de</strong>s peuples et à la solidarité <strong>de</strong>s individus. Dans l'ordre social,<br />

nous voulons, par la transformation <strong>de</strong> l a propriété, par l'abolition <strong>de</strong> l'hérédité, par l'application <strong>de</strong>s principes<br />

d’association, par la mutualité, arriver à la solidarité <strong>de</strong>s intérêts et à la justice! Nous voulons, par l'affranchissement du<br />

travailleur d'abord, du citoyen et <strong>de</strong> l'individu ensuite, et sans distinction <strong>de</strong> classes, l'abolition <strong>de</strong> tout système autoritaire».<br />

D'autres parlèrent dans le même sens. C'est que l'ané<strong>anti</strong>ssement du christianisme ne peut être conçu, sans la ruine<br />

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